Clermont-Ferrand s'engage dans un budget participatif d'environ 2,8 M€

A l'instar d'une cinquantaine de villes pionnières en France, Clermont-Ferrand va permettre à ses habitants de proposer et de voter pour des projets de leur choix. Une enveloppe financière - environ 2,8 millions d'euros sur les exercices 2019 et 2020 soit 5 % des lignes d'investissement annuel de la collectivité - va permettre de réaliser ce budget participatif.
L'exécutif clermontois avec Françoise Nouhen, Olivier Bianchi, Gérard Bohner
L'exécutif clermontois avec Françoise Nouhen, Olivier Bianchi, Gérard Bohner (Crédits : DR)

"Ce n'était pas un engagement de campagne électorale", rappelle Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand au sujet du budget participatif, désormais proposé par la ville auvergnate. "Cela nous semblait éloigné de ce que l'on sait faire et puis finalement, après pas mal d'opérations de concertation, de consultation, nous nous découvrons une culture de la démocratie locale contributive." Pour l'opération Budget participatif, la collectivité a décidé d'allouer 5 % du budget d'investissement aux Clermontois pour réaliser les projets de leur choix, soit une enveloppe estimée à 2,8 millions d'euros par les services. Les budgets 2019 et 2020 seront concernés.

Le budget participatif est un dispositif novateur grâce auquel les élus donnent aux habitants la possibilité de proposer et de choisir eux-mêmes une partie des investissements réalisés par la ville. Jardins partagés, tables de pique-nique, parkings à vélos, jeux pour enfants, composteurs, etc., les citoyens peuvent proposer à titre individuel ou se regrouper pour proposer leurs idées. Les habitants, à partir de 11 ans, sans condition de nationalité, individuellement ou en groupe, ont jusqu'au 31 mars pour proposer des projets afin d'améliorer leur cadre de vie, sur une plateforme dédiée, depuis le 27 février. "Les projets peuvent concerner des projets liés à l'environnement, au développement durable, à la propreté de la ville... et doivent relever des compétences de la ville", est-il précisé.

Budget précurseur

"En 2017, moins de 50 communes de notre pays disposaient d'un tel outil (47 villes en 2017, NDLR)", constate Olivier Bianchi. "Nous faisons donc partie des précurseurs en matière de budget participatif." Une décision qui intervient tout de même quasiment 20 ans après la ville brésilienne de Porto Alegre, la première cité mondiale à associer les citoyens au processus budgétaire. En France, Rennes fait office de modèle, livrant ce mois-ci son troisième budget collaboratif.

Avec ce financement singulier, Clermont-Ferrand met à disposition des habitants des moyens financiers, mais aussi le savoir-faire des agents pour aider à concrétiser les projets. "Les propositions des habitants seront étudiées par la ville en terme de respect des critères de recevabilité, de faisabilité, de coût, etc.", précise Françoise Nouhen, 1ère adjointe au maire en charge des finances. "Le projet s'appuie sur une démarche citoyenne, mais aussi pédagogique. Les habitants seront intégrés aux comités de suivi des projets."

"L'enveloppe décidée concerne la concrétisation des projets, mais aussi le financement des études de faisabilité et tout ce qui est nécessaire à leur mise en oeuvre", précise Françoise Nouhen. "En revanche, nous ne financerons pas les budgets de fonctionnement", assure l'édile.

Des messagers

"L'objectif  est d'impliquer particulièrement les jeunes dans la démocratie participative. Nous avons souhaité proposer aux volontaires de devenir Messager du projet. Une trentaine de collégiens, lycéens, étudiants, retraités... se sont déjà portés volontaires pour parler du Budget participatif autour d'eux", précise Gérard Bohner, adjoint à la démocratie de proximité.

D'avril à septembre, la ville étudiera les projets, leur faisabilité et leur coût. D'octobre à novembre les projets passés à l'aune des critères de recevabilité seront choisis par les Clermontois lors d'un vote final. Ils seront réalisés à partir de 2019 et en 2020. "L'opération sera évaluée à son terme, ce qui permettra d'envisager de renouveler l'opération ou pas", conclut Gérard Bohner.

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