Epaulé par un large rassemblement de la gauche (LFI, PCF, dissidents PS, Nouvelle Donne) et de citoyens (Ades, Ensemble !, Génération.s, etc), la liste Grenoble en Commun du maire sortant EELV Eric Piolle savoure sa seconde victoire.
Celui qui représentait jusqu'ici un symbole, en tant que premier maire écologiste d'une ville de plus de 100.000 habitants, vient de renouveler l'expérience ce dimanche haut la main.
Et ce, alors qu'il affrontait, dans une quadrangulaire, l'ex-maire divers droite condamné pour corruption Alain Carignon, la candidate LREM Emilie Chalas et le socialiste Olivier Noblecourt.
Le maire EELV rempile ainsi haut la main avec plus de 53,14% des voix, contre 23,44% pour l'ex-maire divers droite Alain Carignon, qui arriverait ainsi en seconde position, suivi de la députée LREM Emilie Chalas (12,50%), et du divers gauche Olivier Noblecourt (10,93%).
Avec, cependant, une autre donnée essentielle de cette élection, qui demeure une abstention très forte qui s'élevait, d'après les derniers résultats communiqués par la Préfecture de l'Isère, à un seuil historique de 64,17% (contre 57,75 % lors du premier tour en mars, mené en pleine crise sanitaire).
Eric Piolle, le chef de file
Après avoir passé une grande partie de la soirée immergé parmi des sympathisants réunis sur la place Grenette en centre de Grenoble, le maire EELV nouvellement rééelu a pris la parole à l'issue de cette soirée, vers 23h45, afin de remercier ses soutiens, mais également de mettre en perspective le rôle de la ville à l'aube de la vague écologiste que connaît la France ce dimanche soir.
"Il s'agit d'un temps important car c'est à la fois le fruit de 6 ans de travail, de 9 mois de campagne, ainsi que de décennies d'engagement de militants écologistes qui nous ont précédés", a déclaré Eric Piolle.
Le maire grenoblois, qui avait été élevé depuis son élection en 2014 au rang du symbole, s'est dit "fier d'inspirer ce soir un peu partout à travers la France" :
"Grenoble est une promesse et ce soir, on le sent. Ici, au cœur des Alpes nous sommes infatigables et prenons les défis les uns après les autres, tels que la justice sociale, le climat ou la démocratie. Ici, on regarde l'espoir dans les yeux et ici personne ne décide à notre place".
Un discours durant lequel l'élu s'est positionné, à plusieurs reprises, comme l'un des leaders de la vague écologiste.
"Nous avons ouvert la voir et je suis très heureux de dire que nous pourrons travailler prochainement avec Marseille, Nancy, Lyon, Besançon, Strasbourg, Tours, Poitiers ou encore Bordeaux. Que ce soit sur la Canebière ou sur les marches de la cathédrale de Strasbourg, il existe la même envie de transition".
Une bataille plus large à venir
Avec des références à peine voilées à l'imaginaire de l'appel du 18 juin, le maire de Grenoble a notamment lancé un appel solennel "à tous ceux qui sont prêts à amplifier les transitions pour changer de cap", réitérant notamment son vœu que "la convention pour le climat soit validé par un référendum pour un changement de cap majeur".
Ou encore, sur sa volonté de faire disparaître la publicité des rues, ou bien "d'en finir avec la France moche et les parkings qui défigurent la ville et les périphéries".
L'élu isérois a également profité de son discours pour annoncer officiellement une initiative, qui était depuis quelques heures sur toutes les lèvres à travers son entourage : à savoir, la création d'un réseau de communes humanistes favorisant la transition.
"Il s'agira d'un réseau de maires progressistes comme Anne Hidalgo, issus de l'arc humaniste (...) Grenoble assumera son rôle, et nous allons peser les réformes qui abîment le pays et le gouvernement", a ajouté Eric Piolle.
Une concurrence qui se profile
Considéré jusqu'ici comme l'une des principales têtes de pont de la vague verte qui secoue le France, Eric Piolle n'avait pas hésité à enchaîner les visites, au cours des dernières semaines, en soutien aux têtes de liste EELV de plusieurs grandes villes : Jeanne Barseghian à Strasbourg, Michèle Rubirola à Marseille, allant même jusqu'à rendre visite au candidat communiste Nicolas Koukas à Arles.
A l'inverse, on n'aura pas vu, dans les rangs des soutiens d'Eric Piolle, massés ce soir sur la place Grenette - ni même lors de ces municipales -, l'eurodéputé Yannick Jadot faire escale à Grenoble. Et pour cause : d'après des bruits de couloirs désormais étalés sur la place publique, les deux hommes ne partageraient plus la même vision de la cause écologiste. Ou plutôt, des moyens de parvenir à une échéance : les présidentielles de 2022.
Ce dimanche, l'eurodéputé a simplement salué, au regard des résultats enregistrés par sa formation politique, "une espérance autour d'un beau projet écologiste" lors des élections municipales. "Ce qui a gagné ce soir, c'est la volonté d'une écologie concrète, d'une écologie en action". Reste à savoir quel sera le futur candidat naturel de cette incarnation post-municipales.
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