« Osez l'export », le nouveau plan du gouvernement pour « rééquilibrer » le solde extérieur

Le gouvernement, à travers la voix d'Olivier Becht, ministre délégué au commerce extérieur, vient de lancer un nouveau plan en direction de l'exportation. Nommé « Osons l'export », il vise à atteindre les 200 000 entreprises exportatrices à l'horizon 2030, soit 50.000 de plus qu'aujourd'hui. Dans ses grands axes : soutenir les petites et moyennes entreprises, notamment à travers l'embauche de référents, l'accompagnement personnalisé et des subventions à leur participation aux salons internationaux.
Olivier Becht, Ministre délégué auprès de la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité et des Français de l'étranger.
Olivier Becht, Ministre délégué auprès de la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité et des Français de l'étranger. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

Cinq ans après avoir lancé la première phase de son chantier tourné vers l'export (la stratégie Roubaix), le gouvernement, ici représenté par le ministre délégué au commerce extérieur, Olivier Becht, a présenté la suite de son plan, mardi 5 septembre 2023, à Lyon. Le dispositif « Osez l'export », doté d'une enveloppe de 125 millions d'euros étalée de 2023 à 2026, vise à accompagner les entreprises dans leurs démarches à l'étranger, souvent vécues comme « à risque », remarque le ministre : « J'ai une conviction profonde : c'est exactement l'inverse. Ne pas aller à l'export, c'est au contraire se contenter d'un marché. Si celui-ci est frappé par un choc, l'entreprise est par terre ».

« Toutes les entreprises qui partent à l'export voient leur chiffre d'affaires croître de manière assez rapide, de 150.000 euros en moyenne dès la première année. C'est un gain important, notamment pour les PME ».

Olivier Becht, ministre délégué chargé du commerce extérieur, de l'attractivité et des Français de l'étranger

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En France, 150.000 entreprises exportent aujourd'hui une partie de leur production. « Soit 25.000 de plus en cinq ans », remarque Olivier Becht. Sur l'ensemble des organisations déjà accompagnées par l'Etat, « 94 % ont résisté, contre 40 % pour celles qui y sont allées seules ». Le gouvernement souhaite renforcer la dynamique à l'étranger. « Notre cap, c'est 200 000 entreprises exportatrices en 2030, ainsi qu'un retour à l'équilibre, voire un excédent du solde commercial », ambitionne le ministre. Celui des biens est en effet déficitaire depuis 2004, notamment en raison des importations en énergies dont l'Hexagone dépend.

13 mesures pour dynamiser l'exportation

Pour y parvenir, Olivier Becht déroule les 13 mesures du plan à Lyon, première étape de son « tour des régions ». L'accent est d'abord porté sur le « déclenchement du réflexe export" : « Il faut se déplacer, toquer à la porte de toutes les entreprises qu'on n'est pas encore allé voir ». A ce titre, les Chambres de commerce et d'industrie, ainsi que les régions, les syndicats, mais aussi l'OSCI, les douanes, le CCE, sont sollicités autour de la structure « Team France Export », créée en 2018 afin de porter la trajectoire.

Après le volontariat international, le « territorial » en entreprise-export

Dans la continuité du volontariat international en entreprise (VIE), dont bénéficient environ 10 000 jeunes salariés (étudiants ou primo-embauchés) chaque année à l'étranger, le dispositif « territorial » (VTE) entend cette-fois accompagner, depuis la France, la concrétisation des projets d'exportation. L'Etat participera jusqu'à 12 000 € et 50 % des dépenses liées à la mission, comprise entre 6 et 24 mois, renouvelable 1 fois sous ce statut.

50 millions d'euros supplémentaires pour l'accompagnement « Booster »

Autre mesure dans la stratégie d'internationalisation, étendre l'accompagnement « booster » (pris en charge à 60 % par l'Etat) à certains domaines stratégiques ("greentech, agritech, deeptech, healthtech", détaille en anglais le gouvernement). Ce dispositif, d'une durée de douze mois, consiste à réaliser un accompagnement personnalisé par un binôme Team France Export dans un pays cible. Renforcé par une rallonge de 50 millions d'euros supplémentaires associés au plan France 2030, la mesure entend « multiplier par deux le nombre de PME-ETI qui en bénéficient ».

Aider la représentation dans les salons internationaux

Jusqu'ici moins subventionnées pour leur participation aux salons que dans les pays voisins (Allemagne, Italie, Espagne), les entreprises vont voir la part de la subvention publique augmenter à 30 %. Nouvel objectif : faire participer 5 000 entreprises aux salons du programme « France Export » d'ici 2027. Dans son communiqué, le gouvernement indique que : « près de 60% des entreprises françaises exposantes enregistrent une commande dans les mois qui suivent. »

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