Tôlerie industrielle : comment Poncin Metal fait son entrée dans le monde de l'usine digitale

Le groupe rhodanien Poncin Métal, spécialiste de la tôlerie industrielle et de la mécano soudure en moyenne série, vise la deuxième place régionale. Un statut qui lui conférera une plus grande visibilité et une meilleure crédibilité auprès des grands noms de la défense, de l'industrie, de l'automobile ou encore du nucléaire. Il vient de réaliser plusieurs pas significatifs dans cette direction avec l'acquisition récente de Pothier Productions dans la Loire, ainsi qu'avec des investissements industriels importants. L'entreprise fait son entrée dans le monde des usines connectées.
Avec ses derniers investissements, le rhodanien Poncin Métal, qui travaille déjà avec de grands noms comme Nexter, Volvo ou Sulo (ex Plastic Omnium), fait son entrée dans le monde de l'usine digitale.
Avec ses derniers investissements, le rhodanien Poncin Métal, qui travaille déjà avec de grands noms comme Nexter, Volvo ou Sulo (ex Plastic Omnium), fait son entrée dans le monde de l'usine digitale. (Crédits : DR)

Avec le rachat de la PME ligérienne Pothier Productions (35 salariés, CA 2021 : 4,5 millions d'euros), Jean-Charles Valet vient d'accomplir un pas significatif dans la stratégie qu'il souhaite dérouler pour le groupe Poncin Métal, jusqu'en 2024.

Son ambition : atteindre un chiffre d'affaires de l'ordre de 20 millions d'euros à cet horizon, soit le double de ce que le groupe enregistrait lors de l'arrivée de Jean-Charles Valet à la présidence, début 2020, à l'occasion d'un MBO (Management Buy Out).

Ce cap devrait permettre au groupe Poncin Metal d'afficher un statut de numéro 2 régional de la tôlerie industrielle. Constitué désormais de trois entités (Poncin Métal à Tarare, Roux à Corbas et donc Pothier productions à Régny), le groupe affiche déjà un CA de 15 millions d'euros pour 110 collaborateurs.

Une logique de build-up pour atteindre une taille critique

"La logique de build-up nous semble pertinente aujourd'hui sur nos marchés. Ceux-ci sont très fragmentés alors que les clients sont de plus en plus exigeants sur la stabilité et les capacités de leurs sous-traitants", expose le président de Poncin Métal, tout en signalant qu'il travaille déjà avec des grands noms comme Nexter, Volvo ou Sulo (ex Plastic Omnium).

Car en atteignant une "taille critique" de 20 millions d'euros de chiffre d'affaires, Poncin métal veut assurer sa place de numéro 2 régional de la tôlerie industrielle (le numéro 1 étant Piroux Industrie dans l'Ain, loin devant avec quelque 600 salariés en France et en Roumanie NDLR). "Cette place en haut de podium nous offrira plus de visibilité auprès des grands donneurs d'ordre", ajoute Jean-Charles Valet.

Sans compter que le dirigeant, dans un contexte sanitaire complexe, affirme préférer "agir avec une politique volontariste de développement que subir".

Sous-traitant de rang 1 pour les secteurs de l'agriculture, les véhicules, l'automobile, l'environnement, les machines pour le BTP, le nucléaire et la défense principalement, avec un positionnement privilégié sur les moyennes séries, le groupe Poncin Métal étend désormais son terrain de jeu, grâce à cette croissance externe toute récente, au ferroviaire, à l'agroalimentaire ou encore au médical.

D'autres opérations de croissance externe sont envisagées prochainement. Notamment pour mieux se positionner sur les sujets d'ingénierie. "C'est aussi une demande de nos clients. Leurs services R&D sont souvent surchargés et les projets mettent du temps à aboutir. Si nous pouvons les accompagner plus en amont dans leurs réalisations, les process iront plus vite très certainement", souligne Jean-Charles Valet.

Une cinquième vague sans trop de douleur pour le moment

Si Jean-Charles Valet avait opéré son MBO juste avant la crise, et sa première croissance externe juste avant cette cinquième vague, -un timing dont il préfère plaisanter-, l'entreprise semble naviguer à travers les vagues successives, sans trop de dégâts. Elle a même réussi à faire face à la hausse violente du prix des matières premières.

"Il y a eu un effet de sidération chez nos clients qui nous a couté plusieurs points de marge, nous n'avons pas pu tout répercuter immédiatement. Mais aujourd'hui, 100% des clients ont accepté une hausse de prix. Avant le Covid , la tonne était à 534 euros, elle est montée à 1.150 euros! Et on nous annonce 850 euros sur les 12 prochains mois, nous ne pouvions pas encaisser trop longtemps sans augmenter nos tarifs".

Coté chiffre d'affaires, Poncin Métal avait subi une baisse de son chiffre d'affaires de -10% sur son exercice 2019/2020 en raison de la pandémie, mais avait retrouvé son niveau d'avant crise dès l'année suivante, soit 11 millions d'euros. Son exercice 2021/2022 semble, quant à lui, démarrer sur les chapeaux de roue.

"En 2020, le BTP avait fortement ralenti et la défense avait connu un coup d'arrêt brutal. Aujourd'hui, toutes les activités semblent repartir à de très bons niveaux. Cette cinquième vague ne semble pas provoquer de coup de mou dans les commandes pour le moment", se réjouit Jean-Charles Valet. "Nous sommes extrêmement sollicités. La charge de travail est forte".

Dans ce contexte, le dirigeant pointe le frein numéro 1 à son développement : la pénurie des profils. Pour y faire face, il recrute des jeunes en alternance et travaille à rendre son entreprise la plus attractive possible.

Ses investissements récents (1,5 million d'euros sur le site Roux à Corbas) et futurs (1 million début 2022 sur le site de Tarare) dans notamment de nouveaux matériels de découpe et de peinture ainsi que dans un dispositif MES, devraient lui permettre d'atténuer les tensions liées aux problématiques de recrutement. Non seulement grâce aux gains de productivité, mais aussi grâce à ses premiers pas dans cette industrie digitale plus séduisante aux yeux des candidats.

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