IFPEN : l'innovation industrielle, pivot du développement

Alors que la chute des cours du pétrole continue de bousculer le marché de l'énergie, l'innovation technologique est le moteur - de plus en plus vert - de l'IFP Énergies Nouvelles (IFPEN). À l'interface de la recherche et de l'industrie, l'institut s'engage à travers de nombreux partenariats, autant avec des PME régionales que de grands groupes, à innover à la fois dans les domaines du transport, des bioprocédés et des nouvelles technologies de l'énergie. 50% des brevets déposés le sont ainsi pour des innovations technologies dans les nouvelles énergies.

"Avec un minimum à 26 dollars du baril en janvier 2016, nous avons atteint un niveau de prix qui n'avait pas été connu depuis 2003", a rappelé ce mercredi à Lyon, Didier Houssin, président de IFP Énergies nouvelles, soulignant l'impact de la forte chute des prix du Brent - de 75% depuis juin 2014 - sur l'économie mondiale.

"Le prix moyen de 52 dollars le baril en 2015 correspond cependant au prix moyen observé sur une longue période" relativise-t-il, s'interrogeant sur la manifestation d'un effet cyclique ou d'une tendance lourde.

Si l'économie pétrolière est en difficulté, celle des nouvelles énergies et des nouvelles pratiques se porte plutôt bien.

Valorisations industrielles de la R&D

Ainsi, du côté de l'IFP Énergies nouvelles Lyon, la structure accélère ses recherches dans le domaine des énergies renouvelables, des productions écoresponsables, des transports innovants, des procédés éco-efficients et des ressources durables. Aujourd'hui, 50% des brevets déposés le sont ainsi pour des innovations technologiques dans les nouvelles énergies. Des recherches possibles grâce à une bonne valorisation industrielle des travaux :

"La moitié de nos ressources proviennent de la valorisation industrielle des recherches menées dans l'établissement", déclare Pierre Beccat, directeur de l'établissement de l'IFPEN Lyon, indiquant qu'il s'agit du seul organisme de recherche français à atteindre ce ratio.

Parmi les réalisations en 2015, plusieurs faits marquants sont à signaler. D'abord institutionnels : en avril, la signature d'un accord-cadre avec la région, matérialisant "l'ambition commune de renforcer les capacités de recherche, de transfert des savoirs et d'innovation de la région", explique Pierre Beccat.

D'un point de vue pratique, il permettra le co-financement de thèses, de chaires industrielles et l'accompagnement des PME. À noter, également, la validation du CPER engageant au financement de projets et outils précieux comme celui d'un plateau technologique de catalyse industrielle.

Collaboration avec Michelin

Sur un plan industriel, l'IFPN Lyon enregistre aussi de belles collaborations. Par exemple, avec Michelin. Le projet Biobutterfly, mené par les deux entités, marque une avancée certaine sur le volet chimie du végétal dans le développement de produits biosourcés à partir de déchets forestiers ou ménagers.

Dédié à la production de biobutadiène grâce à une technologie performante, économique et propre, il vise une industrialisation à l'horizon 2020. Après les premiers résultats expérimentaux et l'évaluation économique en 2014, l'heure est à la sélection des voies les plus prometteuses.

"Au-delà de la collaboration prometteuse "Biobutterfly" d'autres thématiques plus amont sont envisagées sur de nouveaux polymères, sur la caractérisation ou la modélisation des matériaux", déclare Jérôme Fournier à la direction R&D chez Michelin.

Biocarburants de seconde génération

Parmi les autres innovations développées, les biocarburants de seconde génération. Le projet BioTfuel, basé à partir de biomasse cellulosique (non concurrente de l'alimentation) est mené en partenariat avec Total, le CEA et Axens.

Cette année 2015 a marqué le franchissement de nouvelles étapes, comme la conversion thermochimique par gazéification. Les pilotes ont été lancés pour les commandes d'ingénierie, équipement et construction.

"La chaîne intégrée de production est prévue pour 2018, avec un biocarburant le plus proche possible du coût du marché", annonce Pierre Beccat.

Enfin, le prototype du projet Futurol, basé sur la conversion biochimique, a quant à lui été finalisé pour la fabrication industrielle de bioéthanol à travers une chaîne biocatalytique. Le procédé est désormais commercialisé via la filiale Axens de l'IFPEN. "L'objectif à l'horizon 2020 est d'introduire 10 % de biocarburants dans le gazole et l'IFPEN conduit plusieurs projets phares dans le domaine", indique Pierre Beccat.

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