Câbles : Omerin cherche à se positionner sur le marché de la mobilité électrique

Située dans le Puy-de-Dôme, l’entreprise Omerin, spécialiste mondial des câbles spéciaux, lance un vaste plan d’investissement pour les trois à quatre prochaines années. En ligne de mire : l’optimisation de sa consommation énergétique mais aussi le renforcement de son outil de production dans l’optique, notamment, de se positionner sur le marché du véhicule électrique.
Le fabricant auvergnat de câbles, Omerin, compte se positionner sur le secteur automobile et équiper les véhicules électriques.
Le fabricant auvergnat de câbles, Omerin, compte se positionner sur le secteur automobile et équiper les véhicules électriques. (Crédits : DR Omerin)

C'est l'un des enjeux majeurs auxquels tous les industriels sont confrontés. Comment optimiser sa consommation d'énergie et être plus vertueux ? L'entreprise Omerin n'échappe pas à la règle et prévoit d'investir massivement ces prochaines années. Ce fabricant auvergnat, dont le siège est situé à Ambert dans le Puy-de-Dôme, produit des « câbles de l'extrême », soumis à de fortes contraintes que ce soit la chaleur, les tensions, les flexions, la corrosion... et fournit de nombreux secteurs comme l'électromécanique, l'électroménager, le ferroviaire.

« L'an dernier, notre facture d'électricité de nos 11 sites français s'élevait à 2 millions d'euros. Nous venons de finaliser nos contrats pour 2024, ce sera 4,7 millions d'euros. C'est plus du double, d'où l'intérêt de faire des travaux d'isolation et de produire notre propre électricité » argumente Xavier Omerin, le PDG de ce groupe familial de 1.700 salariés, dont 800 dans l'Hexagone.

L'entreprise a donc décidé de lancer un vaste plan de travaux sur ses bâtiments industriels existants : extension et réfection des sites, renforcement de l'isolation, remplacement des modes de chauffage, changement par de l'éclairage led... Sur les 40 millions d'euros d'investissement envisagés, un tiers de l'enveloppe est prévu à cet effet. Omerin prévoit aussi de doubler sa surface de panneaux solaires.

30.000 m2 de panneaux solaires

« Nous avons déjà installé 15.000 mètres carrés de panneaux photovoltaïques et nous comptons en installer 15.000 m2 supplémentaires sur nos usines françaises, tunisiennes et américaines. Nous avons entre 9 et 14% d'autonomie selon nos sites. Mais nous voulons aller plus loin dans cette autoconsommation. On espère produire rapidement 1/4 de l'énergie dont nous avons besoin. Et même un tiers à horizon de trois ans » indique le dirigeant.

En parallèle de ce grand chantier sur les bâtiments, Omerin compte aussi investir afin de renforcer ses capacités de production (renouvellement du matériel, acquisitions de machines plus modernes...) et de poursuivre la recherche et l'innovation.

Car le groupe, qui a enregistré 292 millions d'euros de chiffre d'affaires l'an dernier (+15% sur un an), a des perspectives de développement sur des marchés porteurs comme la santé et les énergies renouvelables. Ce dernier marché est d'ailleurs en forte croissance. L'industriel auvergnat fournit notamment des câbles utilisés dans les éoliennes, les centrales hydrauliques et thermiques ou encore pour le raccordement des panneaux solaires dans les fermes photovoltaïques. Omerin compte aussi accélérer dans l'aéronautique après avoir signé un gros contrat avec Airbus. Elle va commencer les livraisons de série cette année.

Un nouveau site industriel en réflexion

Mais surtout l'entreprise a un objectif : se positionner sur le marché de la mobilité électrique. Omerin ambitionne de devenir un acteur significatif pour les câbles d'alimentation des batteries des véhicules utilitaires, des berlines ou des poids lourds électriques.

« Historiquement, on n'est pas présent dans l'automobile. Nous sommes très peu connus dans ce monde. Mais avec l'électrification des véhicules, nous pensons que nous avons une carte à jouer. Les spécificités de l'électrique font appel à des isolants et des technologies que l'on maîtrise. On pourrait produire tous les câbles de raccordement de la puissance électrique, des câbles très sollicités, ce qui n'était pas le cas avec le moteur thermique. Nous avons l'expérience et nous serions compétitifs » explique Xavier Omerin.

L'entreprise est en phase de test avec Stellantis et rêve déjà en grand. L'industriel envisage d'investir dans de nouveaux équipements et même d'ouvrir une usine neuve, spécifique pour fournir le secteur.

Lire aussiStellantis pourrait produire un million de moteurs électrique d'ici 2024 dans sa nouvelle usine

« C'est un marché prometteur. Stellantis peut nous ouvrir des portes. Si on arrive à décoller, il faudra ouvrir un nouveau site de production. On le saura dans 18 mois. Nous avons fait une étude de marché, cela pourrait rapporter à l'entreprise plus de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires si nous arrivons à nous insérer dans le secteur » estime le dirigeant.

Ce nouveau site industriel sera-t-il implanté en Auvergne-Rhône-Alpes ? Pas certain. L'entreprise, qui possède 9 usines dans la région, se dit ouverte à toutes les propositions et dit avoir déjà quelques pistes. Elle regarde l'accessibilité, le bassin d'emploi, les taxes et le prix du foncier. A l'heure où l'on parle de réindustrialisation, voilà un projet qui ne devrait pas laisser indifférent les territoires.

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