Loire : Nidec ASI gagne le pactole pour verdir une mine d’or sud-africaine

Spécialisée dans les systèmes électriques à destination des industries énergivores et dans le stockage sur batterie d’énergies renouvelables, l’industriel ligérien Nidec ASI vient de remporter un contrat majeur de plus de 50 millions d’euros avec un client exploitant une mine d’or en Afrique du Sud. Il s’agit de concevoir et installer un système d’envergure de stockage sur des batteries d’énergie produite par un parc photovoltaïque.
Le projet Lily Solar au Texas, conçu et installé par NIDEC Asi, pour stocker l'énergie d'un grand champs solaire.
Le projet "Lily Solar" au Texas, conçu et installé par NIDEC Asi, pour stocker l'énergie d'un grand champs solaire. (Crédits : Nidec ASI)

Nidec ASI enchaîne les contrats à plusieurs dizaines de millions d'euros. Dernier en date : ce marché à plus de 50 millions d'euros conclu avec un client exploitant une mine d'or en Afrique du Sud.

Pour verdir son extraction et réduire ses coûts, celui-ci investit dans la construction d'un parc solaire d'une puissance de 60 mégawatts. Nidec ASI, - filiale française et tête de pont du géant japonais Nidec (120.000 collaborateurs) en matière de systèmes électriques complets destinés notamment à l'industrie lourde-, va produire et installer en complément 43 blocs de conversion intégrant des batteries d'une puissance de 40 Mégawatts ainsi que des convertisseurs de puissance.

Ils doivent permettre à la mine de se passer des traditionnels groupes électrogènes diesel à l'impact carbone peu reluisant mais estimés comme indispensables en Afrique du Sud tant les coupures d'électricité sont fréquentes (et longues) en raison du sous-dimensionnement du réseau électrique. L'installation conçue, assemblée et installée par l'entreprise de Roche-la-Molière dans la Loire (42), permettra de stocker l'énergie solaire et de la réinjecter dans la mine lorsque le soleil ou l'électricité du réseau public ne seront pas disponibles. L'installation doit permettre, selon les estimations de Nidec ASI, de fournir quotidiennement l'équivalent de trois heures de consommation énergétique de la mine à pleine puissance, et d'économiser ainsi 200 tonnes de CO2 par cycle de 120 MWH. Ces équipements seront installés sur place par les équipes de l'ETI ligérienne d'ici la fin de l'année prochaine. Elles en assureront ensuite la maintenance, avec l'appui d'un partenaire local.

Chiffre d'affaires multiplié par quatre en misant sur les énergies renouvelables

En quatre ans, Nidec ASI a multiplié par quatre son chiffre d'affaires. L'entreprise créée en 1968 sous le nom de Loire Automation, est ainsi passée de 51 millions d'euros en 2018 avec une centaine de salariés à plus de 200 millions d'euros sur son exercice mars 2022/mars 2023 avec 190 collaborateurs. Une croissance exponentielle appuyée sur le virage pris en 2012 autour des énergies renouvelables et de la technologie BESS (Battery Energy Storage Systems) dont elle se revendique un acteur international majeur, avec 80% de son chiffre d'affaires réalisé à l'international.

« Nos systèmes sont un levier stratégique permettant d'améliorer l'efficacité énergétique et de réduire l'impact écologique des industries intensives énergétiquement. Ce projet sudafricain démontre que même dans l'industrie minière, croissance et perspectives durables sont compatibles En ce moment-même, nous installons des systèmes de stockage sur batterie d'énergie renouvelable en Nouvelle-Calédonie, en Angleterre, en Allemagne, au Mozambique etc. », égrène Franck Girard, le président du directoire de l'entreprise.

« Ce repositionnement sur les solutions destinées à la transition énergétique est particulièrement porteur ».

A tel point que l'entreprise, - qui avait déjà fait parler d'elle il y a deux ans pour son partenariat avec Renault autour de pilotes de systèmes de stockage d'énergie renouvelable réutilisant des batteries de voitures électriques en fin de première vie, - envisage un chiffre d'affaires de l'ordre de 300 millions d'euros (avec 350 salariés) à l'horizon 2026.

Ancrage sur le marché de l'électrification des ports

Outre le stockage des énergies renouvelables, cette croissance de Nidec sera appuyée sur un autre secteur en recherche d'une transition énergétique rapide, celui des transports maritimes. D'ici 2025, tous les ports devront respecter l'injonction européenne quant à l'électrification de leurs quais. Il s'agit en effet de réduire les émissions polluantes ainsi que les nuisances sonores générées par les navires présents dans les ports et contraints, faute de pouvoir se brancher sur le réseau terrestre, d'alimenter leurs systèmes de chauffage/climatisation etc via leurs générateurs de bords (groupes électrogènes). L'ETI ligérienne a remporté il y a quelques mois deux contrats d'importance, à 26 millions d'euros, portant sur l'électrification des ports italiens de Savone et de Gênes. Il s'inscrivent dans un plan de modernisation d'envergure de ces deux ports (789 millions d'euros dont 300 millions environ cofinancés par la Banque Européenne d'Investissement). Plus récemment, en France, Nidec ASI a remporté le contrat du port de Sète.

« Nous sommes actuellement en lice sur les appels d'offres concernant les ports de Marseille et du Havre. Il s'agit là encore de concevoir et fabriquer des systèmes électriques permettant de convertir le 50 hertz du réseau électrique terrestre européen en 60 hertz, avec lesquels fonctionnent la plupart des navires », détaille Franck Girard.

Pour accompagner sa croissance, Nidec ASI va investir 14 millions d'euros dans la construction d'une nouvelle usine située à Andrézieux-Bouthéon, à une vingtaine de kilomètres de son site historique.

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