Hydrogène : de start-up iséroise à projet européen, Symbio monte en puissance

Le spécialiste des piles à hydrogène Symbio, se prépare à l'ouverture prochaine de son site de production à Saint-Fons, en 2023. Cette giga-factory devrait sortir 50.000 systèmes par an. L'occasion aussi de faire le point sur les projets de mobilité avec Stellantis pour les véhicules utilitaires à hydrogène ou encore Safra pour les bus, tout en préparant sa propre expansion en vue de "la fin des moteurs thermiques".
(Crédits : DR ZFA)

SymphonHy, c'est le petit nom de la giga factory de Symbio, spécialiste des technologies hydrogène pour la mobilité. Repoussée à cause de la crise sanitaire, l'ouverture de cette usine, basée à Saint-Fons, est prévue pour mi-2023. Elle devrait produire quelques 15.000 piles à combustible hydrogène en 2023 et puis 50.000 par an.

Cette ancienne startup iséroise créée en 2010 est aujourd'hui une entreprise détenue à moitié par Michelin et Forvia. De son site pilote à Parilly, elle va donc passer à l'échelle industrielle à Saint-Fons. "Nous nous préparons pour la fin du moteur thermique en 2035", a annoncé Philippe Rosier, CEO de Symbio, en préambule d'une visite du site pilote ce 13 juillet.

Si Symbio s'installe à Saint-Fons, c'est principalement pour l'écosystème. "Nous sommes dans la Vallée de la chimie, car nous avons besoin d'hydrogène", souligne Philippe Rosier. Des contrats ont d'ailleurs été passés avec la CNR et Engie pour alimenter le site en hydrogène vert, à raison de 5 à 10 tonnes par jour, à horizon 2025, grâce au barrage de Pierre-Bénite. "Le premier client de la joint venture sera Symbio, retenu par constructeur automobile de premier plan", annonce le communiqué.

Le projet global de Symbio, Hymotive, a été présenté dans le cadre du Piiec de la filière (Projet important d'intérêt européen commun). Il devrait être approuvé dans les prochains jours, avec une à la clé une subvention de "centaine de millions d'euros".

Après l'usine SymphonHy, "la première étape de Hymotive", selon Philippe Rosier, une seconde usine pourrait voir le jour avec comme ligne de mire une production globale de 200.000 systèmes d'ici 2030.

Des partenariats majeurs dans la mobilité

Avec le constructeur automobile Stellantis, Symbio travaille sur la mobilité hydrogène des véhicules commerciaux légers. Un partenariat qui va se concrétiser d'ici la fin de l'année avec la commercialisation de 300 véhicules alimentés à l'hydrogène. Cette production va d'ailleurs monter rapidement en puissance puisque les deux partenaires visent les 10.000 véhicules par an d'ici 2024.

Selon Stellantis, ces véhicules promettent une autonomie de 400 kilomètres et une capacité de chargement de 1.000 kilos  et 6,1 m3. "Notre produit est mature sur le marché maintenant. Le travail avec Symbio pour le développement de industriel de la pile à combustible es au cœur de notre stratégie pour les utilitaires" , a annoncé Jean-Michel Billig, CTO chez Stellantis.

Sur le transport urbain et inter-urbain, Symbio travaille aussi Safra pour "développer le premier système de bus à hydrogène", d'après Philippe Rosier. Une vingtaine sont actuellement en circulation en France, en attendant de préparer la prochaine génération. Concernant le volet poid-lourd, un pilote est en préparation en Californie.

Brique de plus dans son expansion : Symbio a aussi récemment créé une joint venture avec l'allemand Schaeffler, nommée Innoplate. Le site de production basé à Haguenau va créer de plaques bipolaires à destination des piles à combustible. L'ouverture est prévue pour 2024 avec un objectif de 50 millions de plaques pour 2030.

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