Lactips sur le point de boucler une nouvelle levée de fonds pour son plastique issu d’une protéine du lait

La start-up ligérienne Lactips est sur le point de finaliser une levée de fonds de 14 millions d’euros. L’ambition : accélérer le déploiement commercial et industriel de son granulat alternatif aux plastiques traditionnels, fabriqué à partir de la caséine, cette protéine présente dans le lait de vache. Ce granulat est actuellement produit par Lactips pour une transformation en film hydrosoluble, en blend ou en papier pour des applications multiples (agroalimentaire).
Le granulat développé par Lactips représente une alternative aux plastiques pétrosourcés traditionnels.
Le granulat développé par Lactips représente une alternative aux plastiques pétrosourcés traditionnels. (Crédits : Lactips)

La startup industrielle ligérienne a déjà levé plus de 20 millions d'euros (en trois tours de table) depuis sa création en 2014 par la Lyonnaise Marie-Hélène Gramatikoff, et l'enseignant chercheur stéphanois Frédéric Prochazca autour d'une innovation brevetée : un polymère hydrosoluble et biodégradable fabriqué à partir de protéines naturellement présentes dans le lait (la caséine) et dont l'ambition est d'offrir une alternative aux plastiques pétrosourcés dont l'impact environnemental n'est plus à démontrer.

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Lactips devrait remettre le couvert dans les tous prochains mois. Le closing d'une nouvelle levée de fonds de 14 millions d'euros est espéré d'ici la fin de l'année. Sa cible : des fonds à impact et/ou des industriels.

Son polymère à base de caséine peut être transformé en papier ou en film hydrosoluble pour des applications dans les emballages souples agroalimentaires (y compris en contact direct avec les aliments grâce à ses propriétés barrière), l'agriculture, les activités outdoor générant des déchets plastiques laissés dans la nature (les tee de golfs par exemple), les étiquettes de bouteilles en verre pour un meilleur recyclage de celles-ci, les tablettes de lave-vaisselle etc... Avec en ligne de mire, une réponse aux enjeux de recyclabilité, de compostage ou encore de résidus microplastiques.

Décollage imminent

Cette nouvelle levée de fonds doit donner les moyens à la jeune pousse récemment labellisée FrenchTech 2030 (mais aussi Solar Impulse, H2020 et lauréate en juin dernier d'un prix décerné par l'Organisation Mondiale pour la propriété intellectuelle) de financer son passage à l'échelle avec, notamment, une nouvelle ligne de production qui viendra renforcer ses capacités. Elles sont actuellement de l'ordre de 1.500 tonnes de polymères par an (avec 45 salariés) et sont installées dans une usine de 4.200 m² inaugurée en septembre 2022 à Saint-Paul-en Jarez. Elle doit aussi lui permettre d'accélérer sa R&D et son développement commercial. A terme, l'usine a été imaginée pour produire jusqu'à 10.000 tonnes de granulats thermoplastique.

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« Nous sommes actuellement à un moment clé pour Lactips. Nous avons un alignement favorable des planètes. Notre technologie est prête, nous disposons d'un site industriel prêt à produire en grandes quantités et, en face, nous avons des clients et des prospects industriels assujettis à de nouvelles normes réglementaires et sociétales, dans l'obligation d'accélérer leur transformation écologique. Lactips est sur le point de connaitre une puissante accélération », constatent de concert Alexis Von Tschammer, le CEO de Lactips et Bertrand Dupeyroux, VP sales et marketing.

Les deux hommes, à l'expérience solide, ont rejoint mi-2022 la start-up industrielle dont les actionnaires majoritaires sont pour l'instant BASF, Mitsubishi Chemical holding, Bpifrance et Demeter.

« Nous avons déjà signé de nombreux contrats de développement avec des clients. Nous sommes dans la phase de test industriel sur leurs process. Les produits devraient commencer à sortir dès cette fin d'année, avec un accélération forte attendue dès l'année prochaine. Nous sommes au cœur de la transformation de la filière plasturgiste. La réglementation se durcit, il faut aller vite ».

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L'entreprise, qui ne communique pas ses ambitions en termes de chiffre d'affaires, prévoit de recruter une vingtaine de personnes dans les deux ans à venir afin de dupliquer les postes de travail sur ses lignes de production.

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