Covid-19 : Le groupe Seb tient la barre et investit dans une pépite new-yorkaise

Alors que le leader français du petit électroménager nourrissait de grandes incertitudes en raison de la crise sanitaire ayant touché l’ensemble de ses marchés, le groupe Seb, basé à Ecully (69), a annoncé ce matin une baisse de son chiffre d’affaires de 12,7% au premier semestre 2020. Tout en travaillant à conserver ses liquidités, le groupe a même continué sa politique de croissance externe, avec une prise de participation majoritaire au sein d’une pépite new yorkaise, StoreBound.
Le leader français du petit électroménager, qui nourrissait de grandes incertitudes en raison de la crise sanitaire, semble avoir réussi à limiter les dommages à l'échelle du groupe et continue même à investir.

Le coup se veut beaucoup moins fort que prévu, surtout à compter du 2e trimestre, où les indicateurs semblent remonter la pente.

Frappé de plein fouet par la crise sanitaire comme l'ensemble des grands industriels, le fabricant français du petit électroménager Seb (34 000 collaborateurs sur 41 sites industriels) a toutefois su amortir la chute. D'après ses derniers résultats semestriels communiqués aujourd'hui, le groupe a enregistré une baisse, moins forte qu'attendue, de 12,7% au premier semestre 2020, pour un chiffre d'affaires de 2,9 milliards d'euros.

Même si ce score demeure meilleur que ses prévisions, notamment au cours du second trimestre, où la baisse est limitée, le groupe affiche néanmoins un résultat net de 2,7 millions d'euros, pour un résultat d'exploitation en baisse de 72,8 % à 58 millions d'euros.

Le PDG du groupe, Thierry de La Tour d'Artaise, s'est montré cependant plutôt positif : "Dans un contexte sanitaire ayant fortement affecté la distribution et bouleversé la consommation, les résultats du premier semestre 2020, accompagnés d'un 2ème trimestre meilleur qu'attendu, témoignent de la résilience et de l'agilité du groupe, ainsi que de la mobilisation de nos équipes".

Lorsqu'on regarde plus en détail l'évolution de ses activités, on peut effectivement remarquer que l'activité Grand public du fabricant français de petit électroménager, qui représente habituellement 90 % de son chiffre d'affaires, a connu une baisse de 17,3 % au premier trimestre, qui tempère sa chute à -3,2% dès le second trimestre. A l'inverse, sa branche dédiée aux activités professionnelles, comprenant notamment la fourniture de café a été relativement peu affectée au premier trimestre (-10%), puis s'effondre dès le deuxième trimestre à -43 %.

"Cette activité dépend beaucoup de l'hôtellerie de l'industrie de la restauration, qui ont connu une période de fermeture plus importante", nuance Thierry de La Tour d'Artaise. En revanche, des articles comme les références culinaires, les articles dédiés à la cuisson électrique ou encore les ventilateurs se sont particulièrement bien portés malgré la crise.

Une ébauche de reprise à confirmer

Le pdg de Seb note également un important décalage observé entre les différents continents, avec des impacts sur les économies locales ayant suivi le rythme de progression de l'épidémie.

"Nous avons observé d'importants décalage sur les différentes zones du monde, puisque la crise est arrivée en Chine dès janvier, où la totalité de nos usines ont été fermées. S'en est suivi ensuite le continent européen de la mi-mars à juin, puis le continent américain un peu plus tard, avec un redémarrage un peu plus long et incertain en vertu de la propagation de l'épidémie".

Le point de bascule a été rencontré pour le groupe le 25 avril, date à laquelle le plus grand nombre de sites ont été fermés simultanément.

C'en est de même pour son système de distribution, où la situation s'est avérée elle aussi contrastée :

"La grande distribution alimentaire et le e-commerce n'ont pas connu d'arrêt pendant la crise, ce qui n'est pas le cas des spécialistes et du retail, qui ont été affectés dès fin janvier en Chine, où nous possédons nous-mêmes 700 magasins franchisés", reprend le pdg.

Il rappelle pour autant qu'hormis une période de quinze jours d'arrêt en Colombie, l'ensemble de la supply chain du groupe est restée "active", tout en enregistrant des aménagements d'horaires ainsi que des mesures de télétravail.

Un tableau général plutôt encourageant par rapport aux craintes formulées il y a quelques mois. Même si cette ébauche de reprise, qui semble se dessiner au vu des données du groupe, devra toutefois être confirmée dans les prochains mois, à l'aube des grands rendez-vous du retail que sont le Black Friday ainsi que les emplettes de Noël.

« La vie ne s'est en même temps pas arrêtée »

Malgré cette période d'incertitude, le groupe Seb a décidé de poursuivre sa stratégie de croissance externe, en faisant montre de confiance pour saisir les opportunités. Y compris outre atlantique :

"La vie ne s'est en même temps pas arrêtée. Nous avons continué nos projets d'acquisitions, de cessions, d'investissements, et d'ajustement de nos sociétés", rappelle Thierry de La Tour d'Artaise.

Car depuis hier soir, le groupe Seb a conclu une entente pour une prise de participation majoritaire au sein du spécialiste des accessoires de cuisine américain, StoreBound, qui déploie ses produits sous plusieurs marques (Dash, Sobro, Chef Geoffrey Zakarian). Créée en 2010, cette pépite new-yorkaise, positionnée sur le créneau des équipements «healthy», a réalisé l'an dernier près de 90 millions de dollars de chiffre d'affaires pour 50 salariés et aurait fait du client, un pilier de sa stratégie en interne.

Une occasion donc, pour le fabricant français, d'accroître ses connaissances numérique et marketing, ainsi que de bénéficier de leur communauté Instagram de près d'un million de followers. Mais aussi, de renforcer sa présence sur le marché américain, qui représente 12% de son chiffre d'affaires, soit environ 7,3 milliards d'euros en 2019. Une transaction, dont le montant n'a pas été communiqué, et qui devrait être finalisée d'ici le 31 juillet 2020.

En parallèle, le groupe Seb avait également annoncé en mai dernier son entrée au capital du fabricant de vélos électriques Zebra détenu par Marc Simoncini, sous la marque Angell. Une opération qui lui permet d'assurer également la production de ces vélos connectés au sein de l'usine d'Is-sur-Tille (Côte d'Or) du groupe Seb.

D'autant plus qu'en juin dernier, Seb a également pris une participation minoritaire au sein du concepteur de fontaine à eau micro-filtrantes Castalie, qui se déploie sur le marché de la restauration et des entreprises, ainsi que quelques semaines plus tard, auprès de la jeune pousse IEVA, spécialisé dans la beauté connectée.

A noter que le fabricant français de petit électroménager a également poursuivi, au cours des dernières semaines, son programme visant à améliorer rapidement la performance globale de l'entreprise (Agenda 21), qui comprenait notamment le transfert de la production d'articles culinaires en inox du site WMF de Geislingen, déficitaire, vers d'autres sites industriels du groupe Seb d'ici fin 2020.

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