
« La demande française en brome est aujourd'hui de 13.500 tonnes par an. Avec notre nouvel outil de production, nous allons pouvoir régénérer 4.500 tonnes de brome chaque année, soit un tiers des besoins industriels français, actuellement alimentés pour la très grande majorité par du brome vierge. C'est un pas de géant », se félicite Maxime Séché, PDG de l'entreprise familiale cotée en Bourse et positionnée sur la gestion de déchets et les services à l'environnement (5.700 salariés dont 2.500 en France pour un chiffre d'affaires de 900 millions d'euros l'an dernier). Ce dernier vient d'injecter 12 millions d'euros dans un nouvel outil industriel dédié au brome, installé au sein de sa filiale Tredi Saint-Vulbas dans l'Ain.
Du brome régénéré à la place du brome issu de la Mer morte
Cet outil, baptisé Maxibrome, est le fruit d'un partenariat R&D initié il y a 5 ans avec BASF, en recherche de nouvelles solutions plus sécurisées et plus vertes d'approvisionnement en brome. Un prototype pilote avait été mis en route en 2020, capable de traiter 15.000 tonnes de saumures bromées par an, saumures considérées comme des déchets dangereux et jusqu'ici généralement incinérées. Ces 15.000 tonnes permettaient d'obtenir environ 2.500 tonnes de brome régénéré.
Le process étant désormais validé, Séché Environnement a enclenché la vitesse supérieure. Le site de Saint-Vulbas peut désormais traiter 23.000 tonnes de saumures bromées issues des déchets de ses clients industriels afin de permettre le recyclage de 4.500 tonnes de brome. Le groupe revendique ainsi la place de leader mondial de la régénération du brome, cet élément chimique utilisé comme intermédiaire de synthèse notamment pour la fabrication de certains pesticides, additifs de carburants, huiles de forage, biocides mais aussi, et surtout, retardateurs de flamme. Il est actuellement issu principalement des ressources naturelles de la mer Morte.
Décarbonation et souveraineté industrielle
« Le process de régénération a été étudié très minutieusement afin qu'il soit le plus vertueux possible », insiste Maxime Séché. Selon le dirigeant, le procédé utilisé permet de parvenir à un brome 20 fois moins émetteur de C02 qu'un brome vierge et consomme 3.000 fois moins d'eau.
« La production d'une tonne de brome vierge nécessite 15.000m3 d'eau. L'équivalent, en brome régénéré, seulement 5.000 litres. Nous apportons notre pierre à la décarbonation de nos industries chimiques et pharmaceutiques », pointe le dirigeant, notant par ailleurs un enjeu de souveraineté industrielle dans cette régénération d'une ressource majoritairement importée.
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