IA medical veut soulager les trois millions d'aidants qui accompagnent les malades d’Alzheimer

La startup lyonnaise annonce une levée de fonds d’1,4 million d’euros auprès notamment de Bpifrance. Elle doit lui permettre d’accélérer le développement de son chatbot (programme informatique qui simule et traite une conversation humaine) destiné aux aidants des personnes souffrant d’Alzheimer. Objectif : développer de nouvelles fonctionnalités et atteindre les 10.000 conversations par mois.
2 à 3 millions de particuliers accompagnent au quotidien des proches souffrant de la maladie d'Alzheimer.
2 à 3 millions de particuliers accompagnent au quotidien des proches souffrant de la maladie d'Alzheimer. (Crédits : IA medical)

Lancé au mois de mai, le chatbot Alix - développé par la start-up lyonnaise IA Medical- alimente environ 700 conversations mensuelles menées gratuitement avec des aidants particuliers accompagnant des proches atteints de la maladie d'Alzheimer.

Deux à trois millions d'aidants non professionnels autour des malades d'Alzheimer

Confrontés à des problématiques diverses (recherche de structures d'accueil, de services de soin à domicile, d'aides financières etc...), ces aidants peuvent trouver gratuitement des réponses en questionnant le chatbot boosté à l'intelligence artificielle et alimenté par une base de données unifiées des ressources existantes. Alix propose aussi un outil d'orientation pour les aides financières et un système d'auto-évaluation de la charge pesant sur les aidants.

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Demain, grâce à la levée de fonds d'1,4 million d'euros qu'IA Medical vient de finaliser auprès d'investisseurs privés et de Bpifrance, le chatbot proposera aussi de créer des recettes de cuisine adaptées à chacun et des activités personnalisées permettant de stimuler les capacités neuro-cognitives des malades et de mesurer objectivement la progression de la maladie afin d'échanger plus facilement avec les équipes de soin. « Cette brique nécessite de recueillir un grand nombre de données personnelles, de les traiter et de les protéger, ce qui demande plus de financement », expose Lydie Catalano, la dirigeante de la start-up. C'est elle, accompagnée de son frère Alexandre Catalano et de leurs associés Jérémy Marjollet, Antoine Maître et Eldric Guenif, qui a fondé IA Medical en 2020. Tous ont une histoire personnelle avec Alzheimer ou avec une pathologie lourde.

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« Les aidants sont soumis à une très forte pression tant psychologique qu'en termes de charge de travail. Ils passent en moyenne huit heures par semaine à accompagner leur proche malade. Trois de ces heures sont consacrées à l'administratif. L'ambition de ce chatbot intelligent est bien de les décharger au maximum de cette charge administrative. N'oublions pas que 30% des aidants meurent avant les malades qu'ils accompagnent... L'explication est en partie à chercher du côté de cette charge pesant sur leurs épaules », pointe la dirigeante.

Dans un modèle freemium, la jeune pousse constituée d'une équipe d'une dizaine de personnes a inscrit dans sa roadmap l'atteinte du seuil des 10.000 conversations par mois rapidement. Avec un étage de la fusée entièrement gratuit, celui concernant les informations standards, et un étage sur abonnement (9.90 euros/mois) pour les informations demandant une personnalisation, et donc le recueil d'informations personnelles. La fonctionnalité sur les recettes sera prochainement testée et co-construite avec des Ehpad de la métropole lyonnaise, à la suite d'un appel à manifestation d'intérêt que vient de remporter IA Medical.

D'autres chatbots déjà opérationnels

L'entreprise n'en est pas à son coup d'essai, elle s'est déjà construit une belle réputation dans ce secteur des chatbots où l'IA a rebattu les cartes.

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Lydie Catalano, ex-enseignante en arts plastiques et à l'éventail de formations long comme le bras (Beaux-Arts, licence littéraire, formation en finance et marketing) avait lancé la machine pendant le confinement avec un premier chatbot utilisé par son mari (prof également) pour travailler plus facilement avec ses élèves. 200 à 300 utilisateurs s'en étaient alors saisis quotidiennement pendant le confinement. Un galop d'essai repéré par IBM qui avait accordé un financement de 15.000 euros à la start-up naissante.

Autre chatbot intelligent à son actif : Obee, financé par la Métropole de Lyon pour accompagner les étudiants de son territoire. L'ambition est de réduire l'isolement social des jeunes, améliorer leur santé mentale et favoriser l'accès à une communauté d'entraide. Ou encore Cathy, pour lutter contre le harcèlement scolaire, grâce à des conversations et des conseils permettant de recueillir des informations sur le sujet ou de donner des astuces pour lutter contre une situation de harcèlement. Ou encore Bob, le « compagnon numérique du bien-être au travail ».

Au total, IA medical a d'ores et déjà développé, en nom propre ou pour le compte de partenaires, une dizaine de chatbots. Tous orientés vers des sujets de prévention et de santé mentale.

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