Dans l'usine BioTech Environnement de Saint-Georges-de-Mons, à une trentaine de kilomètres de Clermont-Ferrand, on s'active sur les lignes de montage. La PME, filiale de l'industriel du ferroviaire TTH, vient de livrer sa 200ème TERRA Box, du nom de ce digesteur qui réduit et transforme les déchets alimentaires. Leader sur le secteur, la société d'une vingtaine de salariés, créée il y a seulement quatre ans, se prépare à une véritable montée en puissance.

« L'an dernier, nous avons fabriqué 100 TERRA Box, cette année nous passerons à 150 et l'an prochain 250 », précise Philippe Gal, directeur général de BioTech Environnement qui prévoit de réaliser 2,5 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année.

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 Car l'entreprise le sait, la loi qui prendra effet au 1er janvier va booster son activité. Elle imposera à tous les producteurs de déchets alimentaires de trier mais surtout de traiter séparément les biodéchets. Aujourd'hui, seules les entreprises et les collectivités qui produisent plus de 5 tonnes de déchets alimentaires par an sont concernées par la mesure. Elles sont, pour certaines, déjà clientes de BioTech Environnement.

« La moitié de nos machines sont parties dans des magasins de la grande distribution, 40% ont été vendues à des collectivités, notamment pour équiper les cantines des établissements scolaires. Le reste concerne des restaurants ou des enseignes de la restauration rapide comme McDonald's » poursuit le dirigeant de l'entreprise qui propose trois tailles de biodigesteur pour répondre à toutes les demandes : de 20 kilos de déchets par jour à 100 kilos, soit l'équivalent des restes de 1.200 repas.

Pour un prix public entre 20 et 32.000 euros par machine.

De 100 kilos de biodéchets à 10 kilos de digestat

Et tous les biodéchets peuvent être déposés dans la machine, sauf les éléments trop durs comme les os ou les coquillages. Les emballages ou le plastique sont aussi interdits.

« La machine chauffe, malaxe et ventile les déchets. A la première utilisation, il faut apporter des bactéries. Ces micro-organismes vont « digérer » les déchets. A l'issue du processus de fermentation, on récupère un digestat, une sorte de poudre, pouvant être utilisée pour faire du compost ou qui peut aller dans une filière de méthanisation » détaille Morgan Bernaert, directeur industriel de BioTech Environnement.

Ces TERRA Box sont des machines sophistiquées ayant demandé deux ans de recherche et développement et un million d'euros d'investissement. Avec leur triple action thermique, bactériologique et mécanique, elles permettent de réduire de 90% le volume de déchets.

« On passe de 100 kilos de déchets organiques à 10 kilos de digestat en 24h » poursuit le spécialiste. « Ce qui représente une économie pour nos clients sur leur coût de transport des déchets. On évite ainsi les collectes quotidiennes ainsi que les odeurs et les nuisances. »

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Machine rentabilisée entre 2 à 5 ans

L'intérêt de la machine est certes écologique, car elle valorise les déchets, mais il est aussi économique.

« C'est un investissement de départ conséquent, mais nous estimons que la machine peut être rentabilisée en 4 ans. Car nous produisons moins de déchets, donc on paie moins de taxe (TGAP taxe générale sur les activités polluantes, NDLR) et on économise sur l'évacuation » explique Sihong Thai, responsable des achats pour les enseignes Intermarché. Une soixante de magasins du groupement Les Mousquetaires se sont équipés d'un digesteur BioTech Environnement et cela pourrait monter à 200 dans les prochaines années.

TERRA Box a aussi du succès dans les lieux difficiles d'accès où la collecte des déchets est rendue compliquée.

« Nous avons installé notre biodigesteur dans quelques restaurants de montagne à Courchevel ou dans les Pyrénées. Et puis une de nos dernières machines vient d'être livrée dans un bâtiment de la direction générale de l'armement sur l'île du Levant » rapporte fièrement Philippe Gal, pour qui l'aventure de BioTech Environnement ne fait que commencer.