Le Rhône et la Drôme font partie des 20 départements placés en "vigilance renforcée"

Le Rhône repasse à l’orange "foncé". À l’issue d’un point hebdomadaire du gouvernement, le département fait désormais partie des 20 départements placés en "surveillance renforcée", à l’image de la Drôme, l’Ile-de-France ou encore les les Bouches-du-Rhône, à l’issue d’une conférence de presse que tenait Jean Castex ce jeudi. Après Nice ou Dunkerque, Lyon fera-t-elle partie des prochaines villes à se reconfiner le week-end ?
En Auvergne Rhône-Alpes, seuls les départements du Rhône et de la Drôme sont concernés par cette mesure, engagée face à la propagation des différents variants à l'échelle du territoire.
En Auvergne Rhône-Alpes, seuls les départements du Rhône et de la Drôme sont concernés par cette mesure, engagée face à la propagation des différents variants à l'échelle du territoire. (Crédits : Gonzalo Fuentes)

Le couperet est à nouveau tombé ce jeudi soir. Lors d'une conférence de presse hebdomadaire, le premier ministre Jean Castex a placé le département du Rhône parmi les 20 départements désormais sous « surveillance renforcée ».

Une dénomination sous laquelle se retrouve l'ensemble des départements qui connaissent actuellement une combinaison de facteurs : soit un niveau d'incidence élevé « autour de 250 cas pour 100 000 habitants », « une part de variant supérieure à 50 % », ainsi « qu'une pression hospitalière proche du seuil critique » et enfin « une circulation virale qui commence à s'accélérer sérieusement ».

Dans le Rhône, les taux d'incidence ont en effet grimpé à 221,7 pour 100.000 cas dans la semaine du 15 au 21 février dernier, et à 229 pour 100.000 cas au sein de la Métropole de Lyon, avec un taux de positivité de 8,6%.

En Auvergne Rhône-Alpes, seul le département de la Drôme est également concerné par cette mesure, décidée face à la propagation des différents variants à l'échelle du territoire, car il fait face également à une montée de son taux d'incidence depuis cinq jours (à 232 cas pour 100.000 habitants).

Ces annonces interviennent alors que le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, doit se rendre ce vendredi à Lyon pour évoquer le déploiement de la vaccination chez les médecins généralistes et le renforcement des tests, notamment salivaires, dans les écoles.

Mais selon le gouvernement, aucune mesure additionnelle n'est prévue avant le week-end du 6 mars, c'est-à-dire d'ici une semaine. D'ici là, le gouvernement a demandé au préfet de chacun des 20 départements concernés « d'engager des concertations avec les élus en vue (...) d'envisager, dans tout ou partie de ces territoires, des mesures de freinage proches de celles mises en place à Nice et Dunkerque ».

Une dynamique épidémique encore incertaine

D'après les derniers chiffres publiés par les HCL, le taux d'occupation des lits de réanimation atteignait 93,9% le 23 février et demeurait sur un plateau, avec 343 patients hospitalisés, tous services confondus, au sein des établissements lyonnais, contre 344 la semaine précédente.

Mais à l'intérieur de ces chiffres, on note deux tendances : avec d'un côté, le nombre de patients pris en charge en réanimation qui augmente légèrement (et passe de 76 à 79 en l'espace d'une semaine), tandis que le nombre de patients hospitalisés décroît quant à lui faiblement (de 188 à 185, toujours pour les HCL).

Dans le Rhône plus largement, les derniers chiffres faisaient état de 813 patients hospitalisés pour Covid-19 ce mercredi 24 février, et de 154 patients en réanimation, avec un taux d'occupation des lits qui atteint 72,6 %.

Toute la question sera désormais de savoir si les mesures barrières et le couvre-feu à 18 heures, déjà en vigueur, suffiront à réduire la propagation des variants.

Selon les données de Santé Publique France, publiées le 19 février dernier, la proportion des différents variants grimpe au sein de la région AuRA. Sur l'ensemble de la région, 58 % des tests RT-PCR positifs ont été envoyé à un second examen destiné à retracer la présence d'un éventuel variant : et dans 29,2% des cas, ces tests sont revenus positifs au variant anglais et dans 2,7 % aux variants sud-africain et brésilien à l'échelle régionale.

Et dans le Rhône, la présence de ces variants sur les tests positifs envoyés (60%) atteint 32,7 % pour le variant anglais et 4,2 % pour les variants sud-africain et brésilien.

Des modélisations plutôt rassurantes, mais...

Du côté de l'institut Pasteur, qui a publié pas plus tard que ce mercredi 24 février les résultats de deux scénarios de modélisation concernant l'évolution de l'épidémie en France et en région, les hypothèses semblent cependant plus mesurées.

A ce stade, les indicateurs, qui vont jusqu'à combiner des prédictions épidémiologiques, météorologiques et de mobilité, ne tendent pas pour l'heure vers une forte hausse des admissions journalières d'ici à début mars.

Selon ces scénarios, la tendance se dirigerait plutôt vers une stagnation autour d'un seuil, situé à 200 nouveaux cas admis par jour au sein des services hospitaliers de la région Auvergne Rhône-Alpes, qui se traduirait par une hausse de 26 patients journaliers dans les services de réanimation. Une situation qui pourrait mener, en bout de ligne, à un phénomène de baisse, très progressive, au sein des services de réanimation. Reste que face à une dynamique de l'épidémie très mouvante et soumise à la propagation des variants. Rien ne semble gravé dans le marbre.

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