Meublés de tourisme : Airbnb et le Grand Annecy s'allient pour un tour de vis supplémentaire

En plein coeur de l'été, Airbnb et le Grand Annecy se sont alliés pour mettre en place une nouvelle étape obligatoire pour les meublés de tourisme, qui entrera en vigueur en octobre prochain. Cet accord, où Airbnb accepte de montrer patte blanche, se traduit par la mise en place d'un nouveau moyen de régulation pour la collectivité, qui lui permet une analyse encore plus fine des locations touristiques parallèles à son circuit hôtelier. En tout, 29 communes sur 34 seront concernées à compter de la mi-octobre.
La possibilité dont s'est saisie le Grand Annecy est donnée uniquement à des villes tendues, où la règle du changement d'usage est déjà mise en place (le fait de déclarer que son logement, loué pour le tourisme plus de 120 jours, à une vocation autre que celle d'une habitation).
La possibilité dont s'est saisie le Grand Annecy est donnée uniquement à des villes tendues, où la règle du changement d'usage est déjà mise en place (le fait de déclarer que son logement, loué pour le tourisme plus de 120 jours, à une vocation autre que celle d'une habitation). (Crédits : Flickr CC 2.0 by Kosala Bandara)

En juillet dernier, le Grand Annecy et Airbnb étaient à la manœuvre en coulisses, en plein coeur de l'été, pour ajouter un autre tour de vis à la régulation des la location des meublés de tourisme. En vertu de ce nouvel accord, les hôtes de la plateforme (résidant sur 29 des 34 communes du Grand Annecy plus précisément) seront désormais tenus d'avoir un numéro d'enregistrement obligatoire.

Déjà en vigueur dans la commune centre d'Annecy depuis un an (mais aussi dans d'autres grandes villes de France comme Paris, Bordeaux, Lyon, Lille, Marseille, Nantes, Nice, Strasbourg et Toulouse), cette règle oblige les hôtes à s'enregistrer, auprès des communes concernées, afin de pouvoir publier une annonce sur le site de Airbnb.

Un temps d'adaptation est laissé, mais à partir du 18 octobre prochain, sans numéro d'enregistrement, pas d'annonce.

Une règle qui s'applique aux logements principaux et secondaires, "à partir du moment où le logement est loué en entier, il est obligatoire de s'enregistrer quelle que soit la durée", précise Airbnb.

Réguler par secteur

Le Grand Annecy, qui regroupe 34 communes, compte environ 4.300 meublés de tourisme, sur environ 37.000 lits. Mais une grande majorité d'entre eux se trouve à Annecy même, puisque la ville recense à elle seule 3.300 meublés de tourisme.

"Il existe environ 1.000 meublés non-classés sur un total de 4.000, et ces derniers vont être obligés de se classer s'ils veulent demeurer dans le parc de tourisme meublé", avertit Frédérique Lardet, la présidente du Grand Annecy (ex-LREM et ralliée à une coalition de gauche de l'écologiste François Astorg, ndlr). Un travail a donc été mené avec Airbnb, mais le Grand Annecy l'a également mis en place avec Abritel.

Cette décision se situe en réalité dans le cadre d'une application plus ferme de la loi Elan de 2018, qui donne la possibilité aux communes de réguler la location de meublés de tourisme sur leurs territoires. Une possibilité qui est donnée uniquement dans les villes tendues où le changement d'usage est mis en place (le fait de déclarer que son logement, loué pour le tourisme plus de 120 jours, à une vocation autre que celle d'une habitation).

"Cette procédure d'enregistrement a pour objectif de faciliter les actions de contrôle des meublés de tourisme par les villes (telles que les vérification de la légalité des mises en location et du respect de la limite à 120 jours de location par an pour les résidences principales, ou les vérification des autorisations de changement d'usage pour la location de résidences secondaires etc)", annonce de son côté Airbnb, contacté par La Tribune.

Le changement d'usage étant pour sa part déjà en vigueur.  "Quand je suis devenue présidente du Grand Annecy, j'ai réalisé que le changement d'usage et l'enregistrement ne se faisaient pas vraiment, notamment par des défauts d'instructions", avance Frédérique Lardet.

En décembre, un nouveau règlement sera voté pour limiter les meublés de tourisme avec notamment, le projet d'imposer une jauge différente par commune.

Des trous dans la raquette

Seules les annonces passées sur des plateformes comme Facebook et LeBonCoin échappent pour l'heure à ces mesures d'enregistrement.

"Sur certaines plateformes, il n'y a pas de déclaration. L'idée est donc d'être contraignant, mais pas d'avoir un marché parallèle", poursuit Frédérique Lardet.

L'enregistrement est aussi un moyen pour le Grand Annecy d'avoir une maîtrise et une analyse de son développement touristique.

Pour Alexandra Pujol,"ambassadrice super-hôte" sur Airbnb, c'est-à-dire qu'elle accompagne les nouveaux qui se lancent sur la plateforme, la principale différence réside dans l'obligation d'enregistrement.

"On ne peut pas publier une annonce si l'on a pas de numéro. Cela nous demande de la pédagogie car toutes les communes ne sont pas égales face à cette déclaration, certaines ne sont pas sur Déclaloc [l'outil de déclaration en ligne de certaines communes, ndlr] et d'autres ne font pas de déclaration en ligne. L'objectif sera donc désormais de bien orienter les hôtes vers les communes, afin qu'ils tiennent compte de ces nouvelles exigences."

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