Economie circulaire : Saint-Étienne veut, elle aussi, son lieu totem

La métropole stéphanoise finalise actuellement l’étude de faisabilité de sa future cité circulaire. Il s’agit de créer un lieu totem du réemploi, avec une finalité pédagogique, économique et environnementale. Ce site de plusieurs hectares, au cœur de Saint-Étienne, accueillera les acteurs de l’économie circulaire et proposera des animations, des espaces de réparation etc. Objectif : ancrer dans la population la culture du réemploi.
La Cité circulaire a pour ambition de favoriser le développement du réemploi sur le territoire.
La Cité circulaire a pour ambition de favoriser le développement du réemploi sur le territoire. (Crédits : Envie)

Alors que la métropole de Grenoble est sur le point d'inaugurer Fabricanova, sa plateforme urbaine et industrielle dédiée à l'économie circulaire, Saint-Etienne s'attelle elle aussi à créer un lieu totem autour du réemploi.

La métropole stéphanoise réunit actuellement les acteurs du territoire afin de construire son projet de Cité circulaire, avec un horizon de concrétisation à 2025. Un projet élaboré dans le cadre de sa labellisation « Economie circulaire » décernée par l'Ademe en 2021, et dont le détail devrait être présenté en assemblée métropolitaine dans les prochains mois. Autour de la Métropole, sont impliqués notamment les réseaux de l'ESS Envie Loire, Emmaüs, Chrisalide, Compost'Ond ou encore l'entreprise Arnaud Démolition.

Sensibiliser

« Dans le cadre de notre candidature au label national "économie circulaire", nous avions présenté une stratégie sur six ans. Cette Cité circulaire en constitue un des axes phares car le réemploi est un enjeu majeur. Quand il est possible, le réemploi est bien plus pertinent écologiquement parlant que le recyclage», pointe Siham Labich, vice-présidente de Saint-Étienne Métropole en charge de l'économie sociale et solidaire.

Elle évoque notamment la problématique des DEA (déchets d'éléments d'ameublement) et des DEEE (déchets d'équipements électriques et électroniques).

« Nous les retrouvons en trop grandes quantités dans nos déchetteries, ou pire, dans la nature ou les déchets ménagers... Des acteurs importants du réemploi sont implantés sur le territoire. Nous en avons répertoriés plus d'une centaine. Et sont parfaitement pertinents pour réparer, transformer etc. Mais l'enjeu, pour l'avenir, c'est de sensibiliser le grand public à ces sujets et lui donner les moyens de rentrer facilement dans le circuit du réemploi ».

Diagnostic à l'appui, l'élue évoque un potentiel actuel, à l'échelle de la métropole, de 1.600 tonnes de matériaux qui pourraient être réemployés. Actuellement, seules 33 tonnes passeraient entre les mains des acteurs du réemploi.

Un budget de 5 millions d'euros

Sur un site de plusieurs hectares dont l'emplacement n'est pas encore défini mais qui devrait être situé près du centre-ville, la future Cité circulaire stéphanoise permettra d'accueillir sur un seul et même lieu plusieurs sociétés et associations spécialisées dans la réparation et le réemploi des objets/matériaux. Au programme de cette cité dont le projet exact est encore en cours d'élaboration : des boutiques dédiées, des repair cafés, des ateliers, des espaces de sensibilisation etc. Devrait également être implantée une matériauthèque où les particuliers et entreprises pourront venir faire leurs emplettes de matériaux issus de chantiers de déconstruction : des tuiles, du carrelage etc.

Budget annoncé pour cette cité : 5 millions d'euros. Il devrait être abondé par des aides de l'État.

L'importance d'un lieu totem

« Le sujet de l'économie circulaire n'est pas nouveau. Cela fait longtemps qu'on s'y intéresse mais on constate que de plus en plus de territoires se structurent sur la question. Des espaces dédiés, comme la cité circulaire de Saint-Étienne, commencent à se multiplier. C'est très intéressant car cela permet de diffuser la culture de l'économie circulaire vers le grand public, de faciliter la compréhension des enjeux et des modes d'action mais aussi tout simplement de rendre plus simples la réparation et le réemploi », explique Valérie Laforest, directrice de recherche et responsable du Département génie de l'environnement pour les organisations de l'École des Mines de Saint-Étienne.

Même point de vue pour Guido Locatelli, PDG d'Envie Rhône-Alpes (qui emploie 350 salariés dont 250 en insertion et réalise 17 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 10.000 appareils réparés par an), par ailleurs à la manœuvre à Lyon et Grenoble sur des projets d'envergure d'économie circulaire  :

« Il est important à l'échelle d'une métropole de se doter de ce type d'outils pour permettre à des projets d'économie circulaire d'émerger : il s'agit à la fois de les rendre possible grâce à du foncier disponible et à la coopération d'acteurs réunis sur un même site mais aussi de rendre ces projets visibles. Il est vital de rendre attractif pour le grand public ce sujet de l'économie circulaire ».

Rien n'est encore arrêté mais Envie Loire devrait disposer sur la Cité circulaire d'un espace de vente de matériel issu du réemploi. A quelques encablures donc de son tout nouveau site de 10.000m² (4 millions d'euros d'investissement) qui sera inauguré le mois prochain et qui lui permettra de concentrer sur un seul lieu l'ensemble de ses activités liées au réemploi des équipements électriques et électroniques.

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