French Impact :  3 territoires labellisés en Auvergne Rhône-Alpes

Sur les 20 premiers territoires français à recevoir le label "Territoire French Impact", destiné à promouvoir et favoriser les synergies entre acteurs de l'innovation sociale et solidaire, trois sites régionaux ont été retenus : Clermont-Ferrand, Lyon-Métropole et Valence-Romans.
(Crédits : Laurent Cerino / ADE)

Publié le 27.02.2019 à 14h52, mis à jour avec le projet de la ville de Clermont-Ferrand le 27.02.2019 17h17.

Après la French Tech, la French Fab voici le French Impact. Une nouvelle "bannière nationale" qui vise à unifier les initiatives du secteur économie sociale et solidaire (ESS) pour en faire un "levier de transformation du pays", selon le Ministère de la transition écologique et solidaire.

Vingt premiers territoires, suite à un appel à manifestation d'intérêts ouvert sur trois ans, ont déjà été retenus sur cinquante candidatures déposées. Une seconde vague de labellisation devrait être annoncée avant la fin 2019.

"Territoire French Impact" apporte une vision nouvelle qui permet de soutenir l'innovation sociale pour construire un modèle de société́ plus durable, juste et inclusif, et lutter contre les fractures territoriales, explique Christophe Itier, haut-commissaire à l'Économie sociale et solidaire et à l'innovation sociale.

Les territoires retenus — Clermont-Ferrand, Lyon-Métropole et Valence-Romans pour la région Auvergne Rhône-Alpes - devraient bénéficier d'un "accompagnement sur mesure pour obtenir des résultats mesurables et concrets", notamment par l'association nationale Le French Impact. Mais surtout d'accéder plus facilement aux outils de financement des projets issus de l'innovation sociale, comme le FISO#2, un fonds d'innovation sociale d'une capacité de financement de 21 millions d'euros géré par Bpifrance.

La Métropole de Lyon lance une Fondation

Engagée depuis plus d'un an dans la démarche, la Métropole de Lyon a remporté la mise en jouant la carte du collectif. Composé d'entreprises, d'associations et d'acteurs publics (16 partenaires à ce jour), ce collectif s'appuie sur quatre axes de progression : favoriser une plus grande accessibilité des circuits courts alimentaires, croiser logement et insertion professionnelle, tendre vers une politique du zéro déchet et répondre aux nouveaux besoins immobiliers des acteurs de l'Économie sociale et solidaire.

Une grande étude est lancée sur le territoire pour mieux identifier ces besoins et y répondre en créant notamment des pôles mutualisés en occupation temporaire et pérenne, à l'image de ce qui se fait déjà à l'Autre Soie.

En soutien à cette démarche, la Métropole de Lyon va lancer, officiellement le 12 mars prochain à l'occasion de la visite de Christophe Itier, une fondation de soutien aux projets d'innovation sociale en collaboration avec la Banque des Territoires et la Caisse d'Épargne, partenaires fondateurs de la Fondation, abritée ai sein celle de l'Université de Lyon. Elle portera une attention particulière aux projets défendus par la feuille de route du projet lyonnais. 

Au démarrage, celle-ci sera dotée de 1 million d'euros par la Métropole de Lyon qui précise que "tous les acteurs économiques du territoire peuvent abonder à cette fondation".

Lire aussi : La Métropole de Lyon va lancer un fonds d'innovation sociale

Valence-Romans mise sur l'entrepreneuriat de territoire

Lauréat de l'appel à manifestation d'intérêt "Territoires d'innovation de grande ambition" (TIGA) en 2018, l'agglomération de Valence-Romans s'est appuyée sur ce premier dossier pour obtenir sa labellisation "French Impact". Un label qui renforce donc l'initiative du territoire, qui, en collaboration avec le groupe Archer, un acteur incontournable de l'économie sociale et solidaire de Romans, travaille depuis 2016 sur la mobilisation des citoyens autour de l'invention des entreprises de demain, en lien avec ses besoins.

"En libérant nos énergies et notre créativité, nous pouvons concevoir et déployer les startups les plus novatrices de l'économie de demain dans l'économie circulaire, les circuits courts de production agricole, la transformation alimentaire, les énergies renouvelables, la relocalisation artisanale ou industrielle, la création artistique et le spectacle vivant, le tourisme etc.explique Archer qui a concrétisé son concept autour du projet "Startup de territoire".

La collectivité se concentre désormais sur trois défis : renforcer l'accompagnement des groupes issus de "Startup de territoire" afin qu'ils mènent à bien leur projet, réussir l'inclusion de tous en proposant des parcours adaptés et amplifier les capacités de production locale. La démarche est également accompagnée par Le Moulin Digital du réseau French Tech in the Alps.

Clermont-Ferrand parie sur la recherche

Quant à la métropole clermontoise, elle a créé pour l'occasion, en octobre 2018, le Centre de recherche et d'innovation sociale Clermont-Auvergne (CISCA).

L'association, tête de pont de la candidature auvergnate, a pour mission "d'être une interface entre les acteurs économiques du territoire engagés dans une démarche d'innovation et le secteur de la recherche", indiquait à La Montagne sa présidente, Emmanuelle Perrone. Une gouvernance qu'elle partage avec la Clermont Auvergne Métropole et l'Université Clermont Auvergne. Trois défis sont au programme de ce collectif qui compte avant tout capitaliser sur l'existant pour le valoriser.

"Il existe déjà beaucoup d'actions sociales portées par des acteurs d'horizons différents et qu'il est possible de mettre rapidement au service du développement de notre territoire," fait valoir Nicolas Duracka, chercheur en sciences humaines et sociales et chargé de la coordination au CISCA.

L'objectif est de travailler sur les mobilités durables en impliquant bien évidemment Michelin, mais aussi la métropole et le SMTC (Syndicat mixte des transports clermontois). "Le défi est de penser le territoire de demain à l'aune des mobilités de demain", résume Nicolas Duracka.

Le deuxième axe de travail vise une alimentation respectueuse de l'environnement et durable. Là aussi, la présence locale d'un acteur majeur du secteur, Limagrain, mais aussi du pôle de compétitivité Céréal Vallée, va permettre de capitaliser sur des initiatives déjà formalisées, en y ajoutant l'action d'acteurs des circuits courts afin de "réinscrire l'alimentation dans un dynamique local".

Le dernier pilier de l'action clermontoise concerne l'inclusion numérique. Et l'action du CISCA et de ses partenaires dépassera certainement les limites de la métropole puisque déjà des partenariats sont en place avec le bassin de Thiers et celui de Riom Limagne, des espaces ruraux et périurbains, où l'inclusion numérique prend tout son sens.

"Clermont-Ferrand reste une métropole à part qui a toujours eu des liens forts avec les espaces ruraux qui sont géographiquement très proches, nous allons continuer dans ce sens pour entretenir cette dynamique," promet le chercheur.

Lancé officiellement le 11 avril en présence de Christophe Itier, les actions labellisées French Impact en Auvergne devraient donc avoir un impact au-delà de la seule métropole clermontoise.

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