Mouvement de concentration dans les cinémas stéphanois

Avec l'ouverture du Camion rouge ce mercredi, Sylvie Massu est désormais à la tête des deux multiplexes cinématographiques de Saint-Etienne. Une situation de quasi-monopole qui inquiète le secteur du cinéma d'art et essai.
Le Camion rouge est installé dans une ancienne caserne de pompiers.

Un second multiplexe cinématographique vient d'ouvrir ses portes mercredi dans le centre-ville de Saint-Etienne. Baptisé le Camion rouge (en référence à l'ancienne caserne de pompiers dans laquelle il est installé), cet établissement compte dix salles soit 1 650 fauteuils. Un investissement de 8 millions d'euros qui vise les 400 000 spectateurs pour sa première année d'exercice.

Le Camion rouge appartient à Sylvie Massu, une professionnelle du secteur qui a déjà repris la location-gérance de l'ancien Gaumont stéphanois (rebatisé Alhambra) en fin d'année dernière. Les deux établissements, distants d'environ un kilomètre, totalisent 20 salles soit 3 500 fauteuils. « Saint-Etienne est un peu un cas à part, il y avait peu de salles jusqu'à présent, justifie Sylvie Massu. Avec vingt écrans, nous allons pouvoir donner une meilleure expositions à certains films. »

55 000 spectateurs de moins

Mais la constitution d'un quasi monopole en matière de cinéma commercial laisse sceptique Paul-Marie Claret. Le gérant du Méliès, institution en matière d'art et essai à Saint-Etienne, fait ses calculs : « entre le mois de septembre et aujourd'hui, l'ensemble des cinémas stéphanois a perdu 55 000 spectateurs par rapport à l'année dernière. Est-ce que l'ouverture du Camion rouge va créer de nouveaux spectateurs ? Si le Gaumont a décidé de laisser son cinéma en location-gérance à Saint-Etienne, c'est bien que la fréquentation est trop faible. »

Agé de 32 ans, le gérant du Méliès a repris en septembre dernier un deuxième cinéma indépendant à Saint-Etienne. Les deux établissements, rassemblés sous la marque Méliès, disposent de 6 salles en tout, soit 1 200 fauteuils. Ils ont attiré 220 000 spectateurs l'an passé.

Nombre de copies limité

Au-delà de la question de la fréquentation, Paul-Marie Claret craint que le mastodonte commercial Camion rouge / Alhambra vienne empiéter sur son terrain « art et essai » pour alimenter ses vingt salles. « Certains films dont le nombre de copies est limité et qui correspondent bien à la programmation du Méliès risquent de nous échapper », estime-t-il. Une crainte d'autant plus forte que la rentabilité du Méliès se joue chaque année sur une douzaine de films (sur 550 sorties).

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