Isère : Arbiom reçoit une subvention de 14 millions d’euros pour lancer sa production d’aliments riches en protéine

Arbiom, société franco-américaine de biotechnologies, a une ambition : développer l’alimentation de demain. Pour cela, elle va construire une usine à Péage-de-Roussillon, en Isère, où elle produira des ingrédients riches en protéines pour l'alimentation animale et humaine. Le projet a reçu des subventions de l'Union européenne et de France Relance.
Arbiom produit des protéines destinées à l'alimentation animale et humaine à partir d'un procédé qui s'appuie sur la valorisation des résidus agricoles et forestiers.
Arbiom produit des protéines destinées à l'alimentation animale et humaine à partir d'un procédé qui s'appuie sur la valorisation des résidus agricoles et forestiers. (Crédits : DR Arbiom)

14 millions d'euros... C'est le montant de l'aide financière qu'Arbiom, société spécialisée dans l'agritech et la foodtech, va recevoir de l'Union européenne pour lancer son projet SYLPLANT. Cela devrait lui permettre de déployer la production de son ingrédient durable et riche en protéines à destination des marchés de l'alimentation humaine et animale. Pour cela, le projet rassemble 17 partenaires européens couvrant l'ensemble des chaînes de valeur de l'alimentation (fabricants de matières premières, industriels agroalimentaires et producteurs d'aliments pour animaux, ainsi que des distributeurs).

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Cette subvention a été octroyée par le CBE JU, le Cicular Bio-based Europe Joint Undertaking, un partenariat public-privé entre la Commission européenne et le Bio-based Industries Consortium qui finance des projets ayant pour but de faire progresser les bio-industries compétitives en Europe. Cela va contribuer à la construction et au lancement de la première usine d'Arbiom à Péage-du-Roussillon en Isère. A la clé : la création de plus de 40 emplois directs.

 « Cette usine ouvre la voie au déploiement industriel d'Arbiom. Nous allons pouvoir produire 10.000 tonnes d'ingrédients protéiques hautement nutritionnels et durables par an. Pour cela, on utilise la technologie de la fermentation qui permet de multiplier notre levure. Ces micro-organismes créent des protéines à partir de sources de carbone, des sucres issus du monde forestier ou agricole (paille, des résidus de bois... ndlr) », explique Marc Chevrel, directeur général d'Arbiom, qui compte aujourd'hui 25 salariés à Paris et en Caroline du Nord.

 Forte demande des consommateurs concernant les protéines non animales

Ces ingrédients seront ensuite utilisés dans la fabrication d'aliments à destination des animaux, par exemple dans les croquettes pour chat. Ou ils serviront pour l'alimentation humaine, dans la fabrication de substituts de viande ou de fromages. Des prototypes ont été testés auprès de consommateurs et ont obtenu de bons résultats, précise la jeune entreprise créée en 2016. Des groupes de l'agro-alimentaire, dont certains font partie du consortium autour de SYLPLANT, sont intéressés par la démarche comme l'industriel Bel.

« On propose des protéines non animales et c'est une demande forte des consommateurs. C'est un marché très prometteur. En plus, notre aliment a bon goût », indique le dirigeant.

Usine sur la plateforme industrielle Osiris

Ce financement obtenu pour le projet SYLPLANT vient compléter une autre subvention de 12 millions d'euros déjà acquise auprès de France Relance en octobre dernier.

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Derrière ce projet, il y a un enjeu de sécurité alimentaire. Selon la Commission européenne, près de 80% des protéines nécessaires à l'alimentation animale en Europe sont importées, notamment le tourteau ou le concentré de soja largement utilisés dans les élevages porcins, en aquaculture ou pour les animaux de compagnie. Il est donc utile de développer des alternatives locales.

« Le CBE JU est très fier de co-financer ce projet pionnier. SYLPLANT est la réponse parfaite à la question de la souveraineté alimentaire européenne. Le projet contribue à la sécurité alimentaire et soutient la viabilité de notre système alimentaire », a estimé le directeur général du CBE JU, Nicoló Giacomuzzi-Moore.

Le chantier de l'usine devrait débuter en fin d'année pour une mise en service au deuxième semestre 2025. L'unité commerciale de 5.000 m2 aura vocation à fournir l'Europe mais aussi à exporter plus loin à l'international. Elle sera installée sur la plateforme industrielle Osiris, à Péage-de-Roussillon.

« Nous avons choisi cet emplacement du fait de l'écosystème favorable et de la diversité des services industriels proposés par le GIE Osiris, traitement des eaux usées, fourniture de vapeur... La localisation géographique du site a aussi été un élément déterminant avec la proximité de l'autoroute A7 et du Rhône, » souligne Marc Chevrel.

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