Les PME agroalimentaires doivent miser sur les produits locaux !

Le terroir, gage de proximité et de mode de production de qualité, est une valeur sûre aux yeux des consommateurs. Une tendance qui permet aux entreprises régionales de toutes tailles de performer explique Bernard Gaud, expert en fusion-acquisition dans le secteur agro-alimentaire et biologique, pdg de BG Conseil.

A l'image du cornichon Le Jardin d'Orante, relancé il y a deux ans par la PME Reitzel alors qu'il était jusqu'alors entièrement importé d'Inde (10 producteurs au lieu de 2 en 2016), du succès de la lentille verte du Puy (Premier légume d' AOC en 1996 produite par 900 agriculteurs dans 87 communes de Haute Loire), ou de la nouvelle gamme de pâtes « 100 % françaises » de la marque savoyarde Alpina, le terroir est une valeur sûre pour les PME agro-alimentaires.

Sans doute en réaction à la mondialisation des échanges, cette tendance vient d'abord du consommateur qui se préoccupe non seulement de la provenance des produits, mais aussi de leur mode de production. En effet, 70 % des Français déclarent, selon un sondage IPSOS sur les préférences alimentaires des français en 2016, que consommer davantage de produits régionaux ou vendus en circuits courts et 49 % d'entre eux achèteraient souvent ou systématiquement des produits qui portent un label de qualité.

Bien sûr, l'engouement pour le Bio amplifie ce phénomène, encore qu'il n'y ait pas forcement de lien entre bio et « local » et que par ailleurs, l'obtention du label AB n'est pas à la portée de tous les producteurs, contrairement aux diverses appellations régionales ( AOP, AOC, IGP, etc.).

En 2016, la France comptabilisait 137 produits agroalimentaires IGP ( Indication géographique protégée) et 45 AOP ( appellations d'origine contrôlée) , et dans les deux cas, la valeur des entreprises les produisant se trouve sensiblement augmentée  du fait de la qualité et de la sécurité d'approvisionnement.

Liées à un savoir faire particulier dans une zone déterminée, les IGP, AOP et autres labels régionaux sont encadrées par un cahier des charges dont les contraintes varient d'une appellation à l'autre.

Dans les deux cas, l'investissement - souvent collectif en matière de communication - ne sera jamais comparable à celui exigé pour construire une marque nationale.

Un retour aux traditions soutenu par la grande distribution

La valorisation des produits régionaux est également au coeur de la politique des grandes enseignes qui affichent désormais le nom et la photo des producteurs locaux, y compris transformateurs, à l'entrée de leurs magasins.

L'étiquette « locale » est en effet un moyen de se différencier dans un secteur où la concurrence est redoutable. Chaque marque distributrice cherche à garantir son réseau de producteurs locaux et développe des gammes de plus en plus variées pour devenir leader et limiter ses coûts (« Le meilleur est ici » de Casino, «  Nos régions ont du talents » de Leclerc,etc.). Aujourd'hui, les petits producteurs participeraient à hauteur de 70% à la hausse des produits de consommation courante dans les grandes et moyennes surfaces.

Cette couverture nationale de certains produits, jusque là uniquement connus dans leur région d'origine, a permis à des PME régionales, devenues ETI, de développer leurs ventes d'une façon spectaculaire.

Le lien entre production locale et transformation n'a jamais été aussi fort. En conséquence, de belles entreprises locales prospèrent avec pour essentiel souci d'être capable de suivre l'évolution de la demande !

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