
Ce n'est pas chose facile, pour un ancien fonctionnaire d'autorité, qui plus est partisan du Président de la République, d'assumer une position de protestataire. Pourtant, lorsque l'essentiel est en cause, et que cet essentiel-là touche à ce qu'il y a de plus sacré, le silence est impossible. Ceux qui m'ont vu passer comme recteur à Clermont-Ferrand, à Amiens, à Lyon enfin, savent que je me suis toujours exprimé avec la conviction d'un moine-soldat du service public et, en tout premier lieu de l'Éducation nationale. C'est au nom de cette mystique que je m'exprime aujourd'hui.
Une réforme qui décrédibilise le collège public
Le malheur veut que les projets retenus, qui doivent beaucoup à une symbolique libertaire et étroitement égalitariste, aient toute chance de décrédibiliser le collège public. Des structures qui n'ont rien de socialement sélectif, comme les Trissotins de la grisaille pédagogiste veulent le faire croire, seraient mises en pièces. Ainsi des sections européennes. Je suis un des recteurs qui en ont créé le plus - et bien des professeurs et chefs d'établissement se le rappellent. J'ai eu la fierté de voir à l'œuvre leur capacité d'entraînement pour les élèves, pour les équipes enseignantes.
Elles créent du succès scolaire sans - il n'est pas honnête de prétendre le contraire - engendrer la moindre relégation scolaire ou sociale pour ceux qui n'en bénéficient pas. Elles ne prennent rien à personne, sinon un peu d'argent. Et elles ont eu le mérite exaltant d'offrir un second souffle à des langues culturellement et économiquement essentielles comme l'allemand, si menacé dans notre système scolaire que seule une politique volontariste (voire protectionniste) peut lui donner sa chance. Or le ministère de l'Éducation nationale décide de faire disparaître ces sections européennes. Sans que la moindre justification pédagogique ni théorique ne soit à ce jour avancée.
L'enseignement est un ensemble complexe
Les classes bilingues anglais-allemand risquent de faire les frais de la même logique d'arasement, tant on les rend dépendantes de la pratique de l'allemand à l'école primaire, où chacun sait qu'elle est malheureusement infinitésimale ou presque, faute d'enseignants formés, faute de moyens aussi.
L'enseignement est un ensemble complexe, fragile, où le sort des structures ne peut être dissocié de celui des disciplines. L'Enseignement Pratique Interdisciplinaire, cet EPI déjà tristement célèbre, procède d'une intention louable, mais qui se fracasse sur la réalité des faits et des horaires. Pour les mettre sur pied, il faut rogner sur les disciplines. Et c'est ainsi que la langue latine, dont il est permis d'espérer qu'on puisse la défendre sans passer pour un fossile culturel, est sacrifiée. Une heure en classe de 5ème ! Autant dire rien. Écoutons ceux qui enseignent les langues anciennes et faisons-leur la grâce de croire qu'ils ne plaident pas pour des intérêts particuliers.
Une lourde faute contre l'esprit
Quel EPI sur l'antiquité, si astucieusement conçu soit-il, va en effet permettre ce contact d'abord rugueux, mais richement dépaysant et directement ouvert sur un exotisme et un mystère que les jeunes affectionnent presque tous, qu'est le premier contact d'une langue qu'on doit s'approprier ? Ne tuons pas le Champollion amateur qui sommeille chez bien des collégiens ! D'autant qu'il a ainsi la chance de cultiver son esprit d'analyse et de toucher du doigt ces invariants, ces universaux qui structurent nos civilisations. Rayer tout cela d'un trait de plume est une lourde faute contre l'esprit. Le résultat sera nécessairement un acquis culturel encore amputé, alors que tant de censeurs nous reprochent de former des élèves qui ne savent rien. Et relisons Klemperer, pour comprendre comment le rétrécissement de la conscience linguistique soutient le rétrécissement de la conscience tout court.
Je ne parle pas des programmes d'histoire et de géographie, car je crois comprendre que sur ce point au moins le Conseil dit Supérieur des Programmes a été prié de revoir sa peu glorieuse copie. Espérons que les bévues les plus criantes, comme celle qui consiste à passer les Lumières à la trappe, seront corrigées. Il est vrai qu'elles aussi ont une fâcheuse vocation à affûter l'esprit critique. Qu'on ne me dise pas que c'est là ce qu'on leur reproche!
Des intentions minorées
Sans tomber dans le procès d'intention, le discours des thuriféraires de la réforme du collège inquiète quant aux intentions qui président à celle-ci. Il est en effet des concepts qu'ils minorent ou qu'ils taisent. Leur souci de ne voir aucune tête dépasser, leur acharnement à produire, au besoin au prix d'un coup de force contre la nation et contre l'esprit, une école « bienveillante » (comme si l'apprentissage des savoirs et de la vie devait n'être qu'une longue berceuse) se traduit par une suspicion constante envers les disciplines, envers l'appel au courage, au travail et à l'effort.
Ce n'est pas vouloir faire du collège un camp de redressement ou un pensionnat à la Dickens que de rappeler que l'école est aussi une invitation au dépassement de soi, un lieu privilégié où l'excellence ne rejette pas les faibles, mais les engage à se hisser au niveau requis, un défi exaltant que l'on se lance jour après jour à soi-même. Qu'on cesse ce prêchi-prêcha infantilisant consistant à dénoncer je ne sais quel « entre-soi » dont bénéficieraient les bons élèves issus de je ne sais quelle bourgeoisie. Le propre du collège républicain doit être de reconnaître l'effort et le mérite comme seuls déterminants.
Sophisme de première grandeur
Un dernier mot. Pourquoi l'honnêteté intellectuelle serait-elle facultative dans ce débat si lourd de conséquences ? Pourquoi tant d'agressivité idéologique consistant à dire : puisque M. Sarkozy et Mme Le Pen sont contre la réforme, il faut que celle-ci soit bonne. Donc tous ceux qui la critiquent sont inspirés par la droite. C'est là un sophisme de première grandeur. La seule morale qui compte est ici celle de l'intérêt général, et je n'ai aucun scrupule - vraiment aucun - à me trouver en cette circonstance aux côtés d'esprits aussi différents que François Bayrou, Jack Lang, Alain Juppé, Julien Dray, Aurélie Filipetti ou Régis Debray.
La suppression des classes bilangues est une grave erreur. La légitimation au travers d'une justice sociale est une ineptie. Je suis désespéré de voire notre formation être nivelée par le bas. Notre économie a cruellement besoin d'intelligence, notre industrie est celle de la connaissance, non pas de l'uniformisation.
Gardons à l'esprit que nous avons emprunté notre monde à nos enfants, et nous leur devons de le leur transmettre en bon état.
- offrir aux élèves la possibilité de défiler pendant les cours interdisciplinaires
- ouvrir les cantines aux entreprises
- augmenter les heures d'arts plastiques
- proposer un passeport conversion pour les élèves qui ne sont ni musulman ni chrétien ni bouddhiste, ...
Sur la croissance, n’aurait-on pas un petit dysfonctionnement. On entend deux sons de cloches pour les impôts et la relance par l’Etat… c’est pour rendre les français zinzins ou bien zozo ? On fait un zoo social ou bien un cirque d’idiots ?
Seulement tout le monde n’a pas les mêmes échelons ou des retraites avantagées à 1 cotisé, 3 de pension !
Donnons plus d'heure à la langue française qui permettront aux profs d'enseignés certaine éthymologie pendant le cours.
Apprenons à nos enfants dés la maternelle deux langues car ils absorbent énomément de connaisances à cette age la.
Arrétez de critiquer la volonté d'indépendance de chaque établissement car eux seuls peuvent coller au mieux des réalités du terrain.
Et enfin pour l'histoire, il ne sert a rien d'apprendre des longues files de dates sans contexte. j'ai regarder les derniers films sur la seconde guerre mondiale qui étaient beaucoup plus parlant que mes cours d'histoire!!!! Dans cette matière la, apprenons l'esprit critique et le débat posé sur certains évenements historique !!!
Le problème de l'enrolement des jeunes dans l'EI est qu'il n'ont aucun esprit critique et ne peuvent donc pas se défendre contre ces propos sectaire.
Profs arrétez par pitié votre esprit conservateur, le collège actuel ne fonctionne pas!!!! Il faut tester de nouvelles manières et imiter nos pays voisins!!!
(Désolé pour les éventuelles fautes d'orthographe, je n'ai pas fait de latin et cela à bouleversé ma vie professionnel :) )
En terme économique, les 3 langues essentielles pour notre économie actuelle sont l'anglais, l'allemand et le français.
La réforme du collège est emballée. Elle sera votée que le SNES, le SGEG, la TRA, le BCG et la DMZ défilent ou pas.
La majorité des parents s'en moquent éperdument. Quant aux élèves, ils veulent des vêtements de marque, des iphones, des iwatch, des cours de ski ou d'auto. Le latin, l'allemand ?? Que le prof de latin mixe son cours en parlant allemand, ils n'écoutent pas.
-en 5ème : s'engager activement à la vie de la cité en se syndiquant, faire vivre des blogs écologistes avec pour thème le refus du diesel, le refus du sans plomb, le refus du fioul, le refus du kérosène, le refus du nucleaire, le refus des énergies fossiles, le refus ...
-en 4ème : apprendre aux jeunes à s'opposer, contester en tout lieu, tout temps en étudiant les grands conflits syndicaux du 20ème siècle, acquérir des notions sur les impôts et les taxes qu'ils devront s'acquitter plus tard, réfléchir à la création de nouveaux impôts et de nouvelles taxes, penser à l'Europe sur le thème des Impots et des taxes, s'opposer violemment aux forces de l'ordre lors des procédures d'arrestation. Connaitre les vainqueurs de la coupe d'Europe de football. Déveloper ses sens en étudiant les spectacles de Jamel Debouzze, la mélodie avec les titres de la Sexion d'Assaut et l'écriture artistique avec les tags.
-en 3eme : apprendre à créer sa structure associative liée aux thèmes de la lutte contre le racisme, de l'écologie et de la justice sociale. Étudier le modèle de fonctionnement d'une société créative et juste comme la RDA. Connaitre la TIPP, la TVA, la redevance télé, le tarifs des contraventions. Apprendre à Twitter, Facebooker, Instagrammer sa vie à tout moment. Connaitre les gagnants de la Star Academy, de Secret Story et du Loft Story.
Des projets interdisciplinaires :
- les grandes figures politiques socialistes et communistes au lendemain de la seconde guerre mondiale avec le portrait d'un résistant de la 1ère heure : le camarade Thorez
- l'atrocité de la colonisation en étudiant les atrocités de la présence anglaise en Rhodésie et la transition vers une société forte et juste par le President Mugabe au Zimbabwe
- l'étude des textes du journal l'Humanité dans les années 1970
- les célébrités françaises et le cinéma en ex-RDA
- l'economie Ukrainienne et l'extraction des énergies fossiles en Europe de l'Est dans les années 1980
- Cuba : des travers du système capitaliste au modèle d'une société accueillante et prospère sous Castro