
"La réflexion de l'ancienne majorité était de réfléchir sur la montagne en 2040", pointe Gilles Chabert, conseiller régional délégué à la montagne. Or, la montagne a besoin de nous de manière plus pressante", argue le Monsieur montagne de l'exécutif régional, qui est aussi le président du Syndicat national des moniteurs de ski français (SNMSF) depuis 1994, dirigeant ainsi les 17 000 moniteurs de l'École du ski français (ESF). Gilles Chabert est également administrateur de la Compagnie des Alpes, de la Banque populaire des Alpes, et du Dauphiné Libéré.
Soutien aux secteurs en croissance
L'effort mis à court terme par la région est salué par Benoit Robert, directeur du Cluster Montagne. "L'ancienne majorité avait tendance à privilégier les espaces en difficulté pour rééquilibrer le développement touristique", explique-t-il, soulignant que le nouvel investissement régional vise à soutenir des secteurs à forte croissance, en vue d'obtenir des résultats à court terme.
Le premier acte de la nouvelle politique régionale est donc le déblocage de 10 millions d'euros en faveur des stations qui veulent développer leur enneigement artificiel. "La priorité sera donnée à l'enneigement du bas des pistes", précise Gilles Chabert, expliquant que s'il manque de neige à cet endroit, cela peut entraîner le report du début de saison, les skieurs ne pouvant pas rejoindre les remontées mécaniques.
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Plus de 50 dossiers auraient été déposés par les stations régionales au cours des deux derniers mois, assure M. Chabert. Au-delà des 10 millions d'euros qui seront versés à court terme, le montant total distribué par la région pour le seul enneigement artificiel pourrait atteindre 25 à 30 millions d'euros.
"Ce n'est pas 2040 qui m'intéresse"
La priorité devait-elle être donnée au ski alors que d'autres activités suscitent de plus en plus d'intérêt de la part des clients des stations? "Si les clients ne peuvent pas profiter de la neige, ils ne viendront pas en station", affirme M. Chabert.
Quant à la question de l'intérêt d'investir en neige artificielle dans le contexte des changements climatiques, Gilles Chabert la balaie d'un revers de la main.
"Même si il y a un peu de dérèglement climatique, cela ne veut pas dire qu'il n'y a plus de neige du tout, assure-t-il. On a déjà connu ça. En 1989-1990, on a eu un hiver sans neige."
Et le conseiller régional délégué à la montagne d'enfoncer le clou.
"Je suis assez pragmatique, lance-t-il. Ce n'est pas 2040 qui m'intéresse."
Dans un deuxième temps, dont les modalités restent à préciser, la région prévoit aussi un soutien à l'hébergement de loisirs, au numérique, à l'accès aux stations et à renforcer la carte de la santé. "Le schéma général est validé", souligne Gilles Chabert.
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