Les professionnels de l'immobilier ont coutume de dire que les arbres ne montent pas jusqu'au ciel, mais pour l'instant, la progression du marché ne semble pas avoir de limites. L'année dernière, le prix moyen du mètre carré en habitat collectif et individuel a atteint 3 068 euros dans le département du Rhône. A Lyon, il s'établit à 3 672 euros, en hausse de 5.3 %.

"Si l'on tient compte de l'inflation, les prix en euros constants ont baissé de 3 % en province", tempère Alexandre Schmidt, président de la FNAIM du Rhône, égrainant les 7,7% de hausse constatée à Bordeaux, les 4,3 % relevés à Nantes et encore 3,9 % à Toulouse et 3,8 % à Lille. Il n'en reste pas moins que cette tendance conduit les Lyonnais à devoir renoncer à 3,9 mètres carrés en un an avec un pouvoir d'achat identique à 2016.

La forte demande entretient le marché

Les résidents lyonnais devront aussi certainement s'habituer à acheter plus petit ou à dépenser plus, car les acteurs du marché ne voient pas de retournement à l'horizon. En tout cas, rien de significatif. "Il existe un vrai besoin de logements à Lyon. L'activité économique est saine, les mutations sont nombreuses, autant de facteurs favorables pour le marché immobilier. Nous sommes sur un rythme de vente en augmentation depuis 3 ans et cela devrait se poursuivre", commente Anne de Planchard, vice-présidente de la FNAIM du Rhône.

"Les taux de crédits sont à peine remontés l'an dernier passant de 1 5% à fin 2016 à 1,66 aujourd'hui. Compte tenu des mécanismes financiers qui régissent ces taux et de la volonté forte des banques de faire du crédit immobilier, les taux devraient rester relativement stables cette année", ajoute Damien Chollet de la Centrale de Financement.

La qualité énergétique très influente sur les prix

Certains pourraient croire qu'une la bulle immobilière semblable à celle du début des années 2000 est en train de se reformer. Les professionnels sont plus circonspects. "Aujourd'hui, les acheteurs sont vigilants et ils ne vont pas acheter n'importe quoi à n'importe quel prix", assure Alexandre Schmidt.

La remarque prend tout son sens au regard des prix des logements mal isolés. "Aujourd'hui les acheteurs sont très vigilants sur la qualité énergétique. Il faut dire que les rénovations énergétiques bien conduites représentent des investissements importants. Mais aussi des gains de charges. Nous constatons sur certains immeubles une baisse des charges de 20 %", explique le président de la FNAIM du Rhône. De fait, dans une copropriété mal isolée, la décote peut se chiffrer en pourcentage à deux chiffres lors des négociations d'achat.

Les loyers restent attractifs

Face à la hausse des prix d'achat et les coûts de rénovation énergétique, certains se demanderont peut-être s'ils ne doivent pas opter pour la location plutôt que l'achat. En effet, alors que les prix de vente s'envolent, les loyers restent stables. Le loyer médian d'un appartement ou d'une maison revient ainsi à 13,4 euros le mètre en moyenne à Lyon et 10,9 euros sur l'ensemble du département. "Les augmentations des prix ne sont pas répercutées sur les loyers, notamment parce que les hausses des loyers sont encadrées, mais aussi parce que le marché lyonnais est sain et équilibré", analyse le président de la FNAIM.

Les tarifs des locations devraient donc rester contenus alors que ceux des ventes sont plus délicats à anticiper. Si Alexandre Schmidt pronostique une poursuite de la hausse des prix, il mise plutôt sur une croissance moins forte que celle enregistrée en 2017.