
Comment les revenus circulent dans l'aire urbaine lyonnaise ? "La métropole est-elle juste un aspirateur ou les richesses sont-elles redistribuées ?", s'interroge David Kimelfeld, vice-président de la métropole de Lyon en charge du développement économique. Telles sont les différentes questions auxquelles l'Insee Auvergne-Rhône-Alpes, en collaboration avec la métropole de Lyon, tente de répondre dans une étude publiée fin mars.
Pour définir la richesse du territoire, l'Insee s'est appuyé à la fois sur les entreprises du territoire "qui produisent des richesses sous forme de valeur ajoutée", indique Benjamin Beaumont, l'un des auteurs de l'étude. Mais aussi sur les habitants qui, eux "en perçoivent sous forme de revenus." Il en résulte que la richesse dégagée par les entreprises au sein de l'aire urbaine de Lyon s'élève à 53 milliards d'euros, plaçant Lyon à la deuxième place derrière Paris.
Redistribution
Cette richesse est à 58 % issue de l'économie productive, grâce à une forte présence de l'industrie pharmaceutique et de la chimie. Une proportion plus élevée que dans les aires de taille similaire, à l'exception de Toulouse. "Cette donnée confirme la stratégie de développement en la matière puisque la métropole souhaite dynamiser ces secteurs", réagit David Kimelfeld. Par ailleurs, 74 % de la richesse dégagée est produite dans le Grand Lyon, alors même que la métropole n'abrite que 60 % de la population.
Du côté des ménages, en 2012, 16 milliards d'euros ont été versés par les établissements de la métropole de Lyon sous forme de salaires. Sur ces 16 milliards, le tiers est versé à des actifs nommés "navetteurs" qui travaillent dans la métropole mais n'y résident pas. "La Métropole n'aspire pas toutes les richesses. Il existe un phénomène de redistribution sur les territoires", résume le vice-président de la métropole.
Rayonnement
Mais tous les territoires ne bénéficient pas du même rayonnement. L'Ouest et les Mont du Lyonnais sont les plus dépendants, puisque 57 % des salaires des habitants de ce secteur proviennent du Grand Lyon. A l'inverse, le Nord-Isère est le plus autonome, avec 30 % des salaires.
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