Stratégie alimentaire  : La métropole de Lyon veut rapprocher les producteurs des consommateurs

A partir de l'automne, une vaste consultation sera lancée auprès des grands lyonnais afin d'élaborer les ingrédients d'une stratégie alimentaire. Objectif : de trouver des leviers permettant à chacun de mieux manger et aux acteurs agricoles et agroalimentaire de mieux valoriser leurs productions.
(Crédits : iStock)

Le constat est saisissant. Alors que 95% des productions agricoles de l'agglomération lyonnaise prennent la direction d'autres régions ou d'autres pays, 95% des produits agroalimentaires et agricoles consommés dans la métropole viennent d'autres régions ou d'autres pays.

Face à cet enseignement tiré du diagnostic des consommations alimentaires de son territoire, la métropole de Lyon ne veut plus rester passive. D'autant que selon ce même diagnostic, 15% des habitants de la métropole estiment ne pas manger à leur faim.

"On ne peut plus attendre que les choses se fassent seules, nous allons donc initier une stratégie, lancer une dynamique en activant les nombreux leviers à notre disposition", explique David Kimelfeld.

L'idée du président de la métropole est de parvenir d'une part à lutter contre la précarité alimentaire et d'autre part à maintenir voire développer une filière économique et agricole.

Concertation

Partant du diagnostic des modes de consommations alimentaires de son territoire, la Métropole va désormais se rapprocher des habitants et des acteurs du secteur de l'alimentation et de l'agriculture pour recueillir leurs attentes.

"Nous allons concerter tous ces acteurs des chefs cuisiniers aux agriculteurs mieux analyser leurs attentes et leurs propositions", indique Bruno Charles, vice-président de la Métropole chargé du développement durable.

Les entreprises du secteur de l'agroalimentaire seront aussi associées à cette consultation qui se fera sous forme d'ateliers et via une plate-forme numérique. Par ailleurs, les collectivités du territoire, notamment les communes, seront également des forces de propositions.

Actions

Il faudra attendre le début 2020 pour voir quelles sont les pistes qui se dégagent de ce travail et pouvoir engager des actions concrètes.

"Nous avons plusieurs leviers. La commande publique en est un puisque la métropole sert notamment 3 millions de repas par an dans les collèges, mais il faut aussi agir sur la consommation privée", estime le vice-président qui se fixe deux objectifs majeurs pour définir la stratégie alimentaire de la métropole : "tirer la qualité vers le haut et travailler à la relocalisation économique".

Le travail déjà initié avec la chambre d'agriculture sur ces sujets, va se poursuivre pour abonder les pistes d'actions. Enfin, le benchmark est lui aussi mis à profit.

"Toutes les grandes villes poursuivent cette préoccupation visant à rapprocher les producteurs des consommateurs", observe Bruno Charles.

Une attention particulière est notamment portée sur le travail de Liège en Belgique qui est parvenue à mettre en place une ceinture verte et des contrats cadres permettant d'écouler les productions locales sur place. Reste désormais à se jouer des contraintes du droit français régissant les appels d'offres publics et à enclencher un mouvement vertueux des consommateurs pour structurer une filière alimentaire de proximité.

Pour préfigurer cet objectif, la métropole a organisé ce 14 juin, "un grand repas". Servis à 20 000 grands lyonnais dans les collèges, les établissements sociaux, les EHPAD, il a été préparé par trois chefs à partir de produits sourcés en local.

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