
C'est probablement la fin d'un combat de plusieurs décennies des acteurs économiques stéphanois. La ministre des Transports, Elisabeth Borne, l'avait indiqué à Laurent Wauquiez la semaine dernière, à Gaël Perdriau cette semaine et l'a confirmé ce matin aux élus locaux LREM lors d'une "réunion d'échange autour de la programmation des investissements de transports en région Auvergne Rhône-Alpes".
L'A45 ne figurera pas dans le projet de loi de programmation qu'elle doit proposer au vote du Parlement sous peu. L'information a été publiée un peu plus tôt dans la journée par Le Progrès, puis confirmée par la ministre dans un entretien accordé ce jeudi matin dans ce même quotidien.
Hier, le député ligérien Jean-Michel Mis (LREM) confirmé déjà cette information à Acteurs de l'économie-La Tribune.
"La Ministre des Transports a indiqué, je cite, qu'elle n'inscrirait pas l'A45 dans le projet car il s'agit d'un projet non consensuel. Elle a précisé que si cela avait été le cas, l'A45 aurait été réalisée depuis longtemps. Selon elle, il n'y a pas d'engagement du gouvernement sur le sujet ni de promesse du président. Elle a raison sur ce point précis mais à mon sens, il n'est jamais bon de remettre en cause la continuité républicaine".
Les acteurs économiques, réunis au sein du Collectif A45 (CCI, CPME, Medef, organisations patronales du BTP, de l'industrie, etc.), se disent, dans un communiqué, "trahis par l'Etat qui ne respecte pas les engagements de trois Présidents de la République". Et évoquent une décision "méprisante pour les habitants qui subissent l'A47" et "scandaleuse pour les entreprises dont la compétitivité est pénalisée".
Des alternatives à 400 millions d'euros
Lors de cette réunion, les élus locaux ont obtenu l'assurance de la sanctuarisation des 400 millions d'euros budgétés par l'Etat pour l'A45 afin de mettre en œuvre des alternatives : création de bandes d'arrêt d'urgence sur l'A47, traitement du nœud de Givors avec création potentielle d'un nouveau point de franchissement du Rhône, montée en puissance des liaisons TER, création de parkings de covoiturage.
"Il faudra que cet engagement oral soit confirmé par écrit. Je prends acte de cette décision. Nous allons désormais discuter avec les nouveaux ministres, notamment le nouveau ministre en charge de la cohésion du territoire, des rebondissements sont toujours possibles. Mais dans l'état actuel des choses, je ne voterai pas ce projet de loi", insiste Jean-Michel Mis.
Le Collectif A45 ne croit simplement pas aux "fausses solutions alternatives. Si elles existaient, les dizaines de rapports d'experts réalisés ces dernières années les auraient identifiées...", indique-t-il. Ils réitèrent leur demande de maintien du projet au Gouvernement.
Article publié le 17/10/2018 à 17:00, mis à jour à 18:51 avec la réaction du Collectif A45, le 18/10/2018 à 9:26 avec la confirmation du ministère.
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