La probabilité de voir un jour l'A45 relier Saint-Etienne à Lyon semble s'éloigner encore un peu plus. Hier, la Ministre des Transports, Elisabeth Borne, a présenté aux membres du Conseil d'orientation des infrastructures, les priorités du gouvernement en matière d'investissement pour les 10 prochaines années. Elle n'a pas dévoilé le détail de ses arbitrages, dont un certain nombre ne semblent d'ailleurs pas encore tranchés, mais les grandes lignes avancées ne semblent pas favorables à l'A45.

Avec un budget de 13,4 milliards d'euros pour la période 2018-2022, priorité sera en effet donnée à l'entretien des réseaux existants, au désenclavement routier des villes de taille moyenne et des territoires ruraux et au développement des trains Intercités. Trois voies dans lesquelles ne s'insère pas le projet A45, ce serpent de mer appelé de leurs vœux par les milieux économiques stéphanois depuis de nombreuses années.

Le match semblait pourtant enfin gagné en 2008 lorsque l'Etat avait signé la DUP et demandé aux acteurs locaux de mettre lourdement la main à la poche. Effort conséquent que la Métropole de Saint-Etienne, la Région et le Département de la Loire s'étaient engagés à assumer.

Elisabeth Borne devrait s'entretenir dans les prochains jours avec les présidents des régions concernées par les grands projets possiblement mis sur la touche. La date de la rencontre avec Laurent Wauquiez n'est pas encore connue mais elle se fera sans doute dès la semaine prochaine. A l'issue de ces concertations régionales, le gouvernement devrait présenter au Parlement, fin octobre, sa loi d'orientation des mobilités.

Des réactions prudentes

Le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, n'a pas encore réagi publiquement. Pas plus que Laurent Wauquiez, actuellement à l'étranger, ou Emmanuel Imberton, président de la CCI Lyon métropole Saint-Etienne Roanne. Fourbissant leurs armes, ils se préparent sans doute à une offensive en règle.

Ceux qui ont déjà armé leur fusil ne veulent pas encre croire en une défaite possible. Jean-Michel Mis, député LREM de la Loire, en appelle ainsi "à tous les acteurs locaux favorables au projet à s'unir pour défendre l'A45 qui demeure une priorité".

Il demande également aux financeurs et parlementaires de participer à la réunion de travail programmée, à point nommée, ce vendredi en Préfecture du Rhône "pour rappeler avec force que les hypothèses de travail présentées par le Préfet de Région Auvergne-Rhône-Alpes démontrent par leurs approximations l'absence d'alternatives sérieuses à l'A45".

La précédente réunion de ce type avait été boycottée par Laurent Wauquiez et Gaël Perdriau. Jean-Louis Gagnaire, patron de LREM dans la Loire, commente de son côté : "Il est vrai que les grandes orientations présentées ne collent pas avec l'A45 mais nous n'en savons pas plus".

Avant de souffler : « Il faut continuer de se mobiliser. Sait-on jamais ! »