La logistique du Nord-Isère anticipe ses besoins de compétences

Sous l'impulsion du Pil'es (Pole d'intelligence logistique Europe du Sud) entreprises partenaires sociaux et institutionnels développent des outils de Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. L'enjeu ? Faire face aux nouvelles mutations du secteur, à l'instar de l'automatisation grandissante des entrepôts.

Première plateforme logistique terrestre nationale, le Nord Isère regroupe plus de 2 millions de mètres carrés d'usines logistiques qui emploient 14 000 personnes. Des effectifs en progression dont le niveau d'expertise est lui aussi en hausse, du fait notamment de l'automatisation des entrepôts. Face à ces mutations, les entrepreneurs de la logistique craignent de ne pas avoir les ressources humaines nécessaires pour accompagner ces changements.

C'est pourquoi, depuis deux ans, le territoire du Nord-Isère mène, sous l'impulsion du Pole d'intelligence logistique Europe du Sud, une démarche de Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). L'objectif est de bien cibler les enjeux de la gestion des compétences pour le secteur logistique et dégager des solutions.

"Le territoire du Nord-Isère offre un niveau intéressant pour les comprendre, anticiper les évolutions et rechercher des pistes de solution. C'est dans ce but qu'a été initiée en 2014, une démarche territoriale de Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC-T)", retrace Cécile Michaux, déléguée générale du Pil'es.

Analyser l'existant

Dans un premier temps, le Pil'es a interrogé ses adhérents afin d'avoir une vision plus fine des caractéristiques des emplois et des salariés du secteur. De quoi constater que près de 80 % des salariés sont en CDI, avec un turn-over inférieur à 10 % pour les trois quarts des entreprises répondantes.

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Par ailleurs, des pics de saisonnalité sont communs à l'ensemble des entreprises en été et entre les mois d'octobre à décembre, mais l'étude ne révèle aucune variabilité hebdomadaire des activités. Enfin, l'intérim est le vecteur de recrutement privilégié par les entreprises, du fait de la nature des besoins : contrats courts (hebdomadaire) et immédiateté. L'intérim représente, en moyenne, 15% des effectifs salariés.

Mieux comprendre

Partant de ces constats plus d'une dizaine de groupes de travail composés des entreprises, des partenaires institutionnels (Communauté d'agglomération, Région, CCI, Pôle Emploi...), des OPCA et des partenaires sociaux ont approfondi les diagnostics et commencer à imaginer des solutions.

"Hors du cadre de travail, chacun a pu plus librement porter une analyse", souligne Cécile Michaux.

Trois thèmes phares ont mobilisé ces différents partenaires : l'accompagnement des entreprises et de leurs salariés dans l'évolution des emplois, des compétences et des organisations du travail ; la sécurisation et la valorisation des parcours professionnels des salariés et des intérimaires de la logistique ; l'amélioration de l'accès aux métiers de la logistique par une meilleure orientation et une offre de formation adaptée et la prévention des risques liée à l'usure professionnelle.

Les premiers outils se dessinent

Il s'agit désormais de construire des outils capables d'accompagner les entreprises et leurs collaborateurs sur les différentes problématiques soulevées par l'étude. Ces solutions seront d'abord "testées"dans les entreprises adhérentes du Pil'es avant d'être dupliquées à l'échelle du Nord-Isère et peut être de la France.

Déjà des actions se dessinent :

"Sur le premier thème, nous avons beaucoup travaillé sur les conséquences de l'automatisation. Nous allons maintenant faire des préconisations en direction des entreprises et des salariés mais aussi des partenaires institutionnels afin que chacun puisse mieux appréhender les changements liés à l'automatisation et surtout mieux s'y adapter. Cela devrait donc passer par de la formation, mais aussi peut être des solutions en matière d'organisation", anticipe Céline Michaux.

Sur le deuxième thème, est à l'étude une nouvelle offre visant à doter les managers intermédiaires d'un bagage spécifique sur le management d'équipe au sein des entreprises de la logistique. Enfin, sur la valorisation des parcours, l'idée est de définir une sorte de langage commun sous forme d'un référentiel de compétences. Partagé par les entreprises, cet outil servirait de base à la constitution d'un vivier de compétences au sein duquel elles pourraient trouver des collaborateurs répondant à leurs attentes. Les salariés, pourraient quant à eux profiter de ce référentiel pour mieux valoriser leurs compétences y compris hors du secteur logistique.

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Repenser la communication en direction des jeunes, mieux gérer la pénibilité font aussi partie des axes de travail en cours. Pour mener à bien cette dernière étape, le Pil'es vient d'obtenir des financements de l'Etat et de la Région sur deux ans.

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