Cinquante ans après leur création, les Halles Bocuse s’adaptent aux nouveaux modes de consommation

L'institution lyonnaise fête ses cinquante ans au sein du quartier Part-Dieu. Ouvertes en 1971, les Halles Bocuse restent un emblème de la Ville et font partie du top cinq des attractions les plus visitées de Lyon. Avec la crise sanitaire, elles ont dû néanmoins s'adapter aux nouveaux modes de consommation. Aussi, les Halles appartiennent à la Ville et la fin de la concession approche, impliquant une remise en concurrence. De quoi rebattre les cartes.
Ouvertes depuis 1971 au sein du quartier Part-Dieu, les Halles Bocuse regroupent actuellement 56 commerçants qui génèrent 65 millions euros de chiffre d'affaires. Un poids lourd pour la vie économique et gastronomique locale.
Ouvertes depuis 1971 au sein du quartier Part-Dieu, les Halles Bocuse regroupent actuellement 56 commerçants qui génèrent 65 millions euros de chiffre d'affaires. Un poids lourd pour la vie économique et gastronomique locale. (Crédits : DR Lucien Deleu)

"C'est l'une des plus grandes halles de France : 2,5 km2 de surface de vente, 17 tonnes de marchandises rentrées aujourd'hui, 65.000 bouteilles consommées l'an passé et 30 tonnes d'huîtres consommées lors des fêtes fin année", a énuméré Claude Polidori, président de l'association des Halles de Lyon Paul Bocuse, à l'occasion des cinquante ans de l'institution.

Ouvertes depuis 1971 au sein du quartier Part-Dieu (l'anniversaire a été repoussé à cause de la crise sanitaire), les Halles Bocuse regroupent actuellement 56 commerçants qui génèrent 65 millions euros de chiffre d'affaires. Un poids lourd pour la vie économique et gastronomique locale.

Avec son million de visiteurs par an, les Halles font partie du top cinq des endroits les plus visités de Lyon, selon TripAdvisor.

"Nous sommes obligés de passer par ce qui se fait actuellement"

Avec la crise sanitaire et la fermeture de certains commerces, les Halles ont dû s'adapter et conservent encore aujourd'hui des restes de ce fonctionnement. "Nous sommes obligés de passer par ce qui se fait actuellement. Comme le click and collect, on essaie de s'adapter à ces modes de consommation", affirme Claude Polidori.

L'institution lyonnaise s'adapte aussi à son temps et aux changements d'équipes municipales, et notamment à la ZFE lyonnaise qui se dessine, avec notamment l'interdiction de circulation des utilitaires et PL Crit'Air 5,4 et 3. "On souffre de certains maux, comme les difficultés d'approvisionnement avec la circulation, mais il faut s'adapter. On ne livre quasiment plus qu'en vélo et on fait les efforts pour être au coeur des priorités de la mandature actuelle."

Quant à l'approvisionnement,"le circuit-court est privilégié" et "un énorme effort a été fait sur le tri, 400 tonnes de déchets sont valorisées (cartons et biodechets) et il n'y plus aucun plastiques." Il faut dire que déjà depuis leur origine, le principe même des Halles était de proposer aux clients des produits frais et d'origine locale.

Bientôt la fin de la concession

Malgré les efforts des commerçants pour vivre avec leur temps, cela ne leur garantira pas pour autant une occupation éternelle des lieux.

En effet, la Ville de Lyon demeure propriétaire du site et la concession prendra fin en décembre 2025. "On voudrait surtout continuer. Certains commerçants n'ont que ça. C'est quand même nous, commerçants, qui ont créé ces Halles", défend Claude Polidori.

Mais le choix des futurs occupants devra à nouveau passer par une mise en concurrence. "La concession actuelle dure 15 ans et la Cour des Comptes a dit [dans un rapport en 2015, ndlr] que c'était trop long", rappelle Camille Augey, adjointe au maire de Lyon déléguée à l'emploi, économie durable, insertion, commerce et artisanat.

Aussi, la loi a évolué depuis le début de la dernière concession, forçant à rebattre les cartes. Quant au cahier des charges de la future mise en concurrence "on conservera les activités, mais on n'en connaît pas le détail". Il devrait être établi pour 2023.

Pas question non plus de céder les murs aux commerçants : "C'est un bijou de famille, et c'est un choix de le maintenir la régie directe", souligne la Ville.

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