Elle produit notamment des sacs à double ouverture pour les vêtements contaminés. Une production essentielle dans le contexte de crise sanitaire actuel, d'autant qu'elle est une des dernières entreprises françaises à avoir conservé ce savoir-faire. L'essentiel de la consommation nationale étant issu d'importations depuis la Chine et la Grande-Bretagne.
Depuis une semaine, elle a reçu l'équivalent d'un an et demi de travail ! Les ateliers de Stéfany Emballages Services (SES), à Saint-Pal-de-Mons en Haute-Loire, devraient donc tourner à plein régime.
Mais la PME doit faire face à deux problématiques : le manque de salariés et une tension de plus en plus forte sur sa trésorerie qui pourrait l'empêcher de poursuivre son activité dans les prochains jours.
"Nous avons une part importante de notre trésorerie immobilisée dans les stocks. Nous ne pouvons pas les transformer aussi vite que nous le voudrions puisque nous manquons de personnel. Et d'autre part, la plupart de nos clients sont des établissements de santé. Ils paient en général avec un délai certain... Nous ne pouvons pas remettre ces créances au factor. Nous avons demandé à nos clients privés de payer rapidement, certains jouent le jeu mais la situation est très tendue. Or, je me vois mal arrêter cette production vitale et stopper les livraisons dans le contexte actuel. Nous fabriquons aussi d'autres produits pour la santé comme des sacs pour le transport sécurisé des prélèvements biologiques", s'inquiète Jean-Philippe Grail, dirigeant de l'entreprise.
La situation est d'autant plus tendue que SES ne jouit plus d'aucune assurance-crédit : elle doit régler ses fournisseurs dès la livraison, voire dès la commande.
Une décision espérée dans la semaine
Une situation ubuesque pour une entreprise en surchauffe d'activité mais qui pourrait devoir brutalement se mettre à l'arrêt. Les difficultés de trésorerie ne sont néanmoins pas nouvelles, SES 43 a ainsi été placée en redressement judiciaire il y a quelques mois. Elle est aujourd'hui suspendue à la décision de la cour d'appel de Riom qui doit trancher ce mercredi, sur sa reprise. En première instance, le mois dernier, le Tribunal avait retenu l'offre de Leygatech, ETI alti-ligérienne spécialisée dans la plasturgie, au détriment de celle du groupe ivoirien Plastica mieux disante socialement. Mais devant la levée de boucliers des salariés, Leygatech s'était finalement rétractée et le procureur avait fait appel.
"Le délibéré est attendu dans les prochains jours mais avec la situation actuelle, nous n'avons aucune certitude. Le Tribunal a trois possibilités : retenir Plastica, décider la liquidation judiciaire ou relancer les appels d'offres. En tout état de cause, dans la situation actuelle de confinement et de tension généralisée, je ne vois pas comment Plastica pourrait prendre possession de l'entreprise et relancer la machine. Cela me semble impossible !", appréhende Jean-Philippe Grail, dirigeant actuel de SES.
Il affirme d'ailleurs n'avoir eu aucune nouvelle de Plastica. Contacté, le porte-parole du groupe ivoirien, Joël Cadier, se veut lui confiant.
"Je suis actuellement confiné en France, près de Grenoble. Je suis prêt à reprendre les rênes, dès que le Tribunal aura donné sa décision".
Le conseiller financier explique qu'il pourra injecter rapidement un million d'euros pour surseoir aux urgences.
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