Cavissima redéploie son activité d’investissement dans le vin

Le groupe fondé par Thierry Goddet a obtenu l'agrément de l'Autorité des marchés financiers (AMF) pour jouer le rôle d'intermédiaire pour le placement dans le vin, via sa place de marché. Une activité mise en sommeil pendant quelques mois l'année dernière, sur laquelle Cavissima mise pour multiplier son chiffre d'affaires par cinq d'ici à 2022.

Cavissima peut reprendre sa marche en avant. Le groupe fondé par Thierry Goddet a reçu, fin janvier, l'agrément "d'intermédiaire en biens divers" délivré par l'Autorité des marchés financiers (AMF), un précieux sésame qui lui permet de relancer sa place de marché.

Intégré à son site internet, ce service dédié à l'investissement dans le vin - qui présente des facteurs de risque - avait été mis en veille l'année dernière dans l'attente de l'autorisation du gendarme des marchés financiers. Cavissima peut donc à nouveau communiquer et opérer des démarchages.

En clair, relancer cette activité porteuse.

"Nous avons connu des mois difficiles en attente de la réponse d'AMF. Cet agrément prouve que Cavissima apporte des garanties sérieuses en matière d'investissement dans le vin. Cela permet aux clients de venir avec un esprit tranquille. La société est désormais dans une phase de rebond et les perspectives sont excellentes. Nous sommes parti pour doubler le chiffre d'affaires cette année (1,3 million d'euro en 2018, Ndlr)", souligne Thierry Goddet, qui ambitionne de multiplier par cinq son chiffre d'affaires à l'horizon 2022.

Un segment "à fort potentiel"

Fondé en 2009 à Saint-Didier-au-Mont-d'Or, Cavissima a été initialement créé autour du concept de cave en ligne (des caves à vin gérées pour le compte de ses clients avec service de livraison), avant d'agréger une activité e-commerce, puis, depuis 2012, d'une plateforme d'investissement dans le vin.

"L'investissement dans le vin est un segment à fort potentiel qui est en cours de rationalisation. Le marché de l'investissement dans le vin s'est développé de manière exponentielle, beaucoup d'acteurs se sont engagés sur ce segment il y a quelques années. Aujourd'hui, peu d'entre eux existent encore et rares sont ceux qui peuvent afficher des résultats probants", affirme le dirigeant.

Cavissima, qui revendique environ 1500 clients sur sa place de marché, annonce une évolution positive du prix moyen des Grands Crus d'investissement de l'ordre de 4 à 8 % au cours des 20 dernières années. Et met l'accent sur le côté "investissement plaisir". Au cours des cinq dernières années, le groupe rapporte avoir enregistré plus de 12 500 transactions sur sa place de marché.

"Le vin est fait pour être bu, et accessoirement pour apporter du rendement sur le long terme. Il s'agit d'un patrimoine qui a une valeur gustative et financière. L'idée de ce service qui s'adresse aux amateurs de vin, c'est de constituer une cave avec l'optique d'en boire une partie et d'en vendre l'autre partie en essayant de faire des bénéfices", expose Thierry Goddet.

Objectif : capter les trentenaires

Positionné comme "intermédiaire en biens divers", Cavissima n'est pas autorisé à délivrer lui-même des conseils en investissement en vin personnalisés à destination des épargnants. Son rôle se concentre donc sur l'ensemble des services annexes : étude de prix, stockage et assurance, outils de gestion de la cave à vin en ligne...

"Notre rôle est d'aider le client à déchiffrer le marché grâce à une compilation d'informations et des conseils génériques", poursuit Thierry Goddet.

Après avoir eu des velléités d'expansion à l'international, le dirigeant a décidé de recentrer ses activités sur son marché d'origine, considérant que Cavissima a une "forte capacité de développement" en France pour l'ensemble de ses activités, que ce soit la vente, le stockage ou l'investissement dans le vin.

"Pour les caves en ligne, le nerf de la guerre est de capter les jeunes d'une trentaine d'années qui commence à constituer leur cave. Cette cave va grossir, et ils n'ont aucun intérêt à garder pendant des années, chez eux des bouteilles de valeurs qu'ils risquent de se faire voler. Puis, sur le long terme, ces amateurs de vin seront ensuite susceptibles d'être intéressés par la revente de crus qui pourraient avoir pris de la valeur", décrit le dirigeant.

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