Santé et travail, et si on en parlait de façon plus positive ?

Malgré un discours ambiant négatif, traiter la question de la santé au travail peut se révéler bénéfique pour tous, par Bruno Dupuis, associé senior advisor, Alixio.
(Crédits : DR)

Depuis une trentaine d'années s'est instauré en France un discours ambiant très négatif sur le travail, la réflexion étant réduite à sa seule dimension emploi avec des particularités françaises comme celle du compte pénibilité.

S'est ainsi progressivement développée une conception du travail assimilé à un lieu de torture physique ou moral à l'image de l'origine étymologique du mot. Il ne s'agit pas, bien entendu, de nier qu'il puisse y avoir des situations de management pathogène, ou des secteurs où les conditions de travail restent encore particulièrement difficiles, mais faudrait-il peut-être également rappeler quelques vérités de simple bon sens.

En effet, le travail reste pour la majorité un facteur d'intégration sociale et de reconnaissance, mais également un lieu d'apprentissage et de formation, et son absence est source de troubles sociaux de tous ordres. La Fondation AMIPI formant et insérant depuis plus de 50 ans des personnes présentant des déficits cognitifs nous rappelle l'importance du travail manufacturier comme stimulateur de la plasticité cérébrale et comme vecteur de progression pour tous.

La prévention est également un formidable champ d'innovations techniques, comme l'illustrent certaines innovations sur les chantiers du BTP ayant contribué au recul de la sinistralité. La vigilance dans ce domaine doit rester une préoccupation permanente de l'ensemble de la ligne managériale et l'investissement en matière de santé-sécurité est un facteur de performance économique comme l'a montré de façon expérimentale l'OPPBTP.

Consensus

Dans la pratique du dialogue social, la santé au travail, bien qu'injustement trop souvent considérée comme un thème mineur, est pourtant un thème fédérateur et propice à l'émergence de consensus comme le révèle la gestion de la branche accidents du travail, avec de grands accords interprofessionnels incitatifs et des accords d'entreprise innovants.

La création d'une instance unique avec le comité social et économique, et la disparition du CHSCT doivent engager les acteurs dans une nouvelle approche intégrée les incitant à être attentifs et aussi créatifs sur les questions de santé et de sécurité au travail, l'enquête « Parlons travail » de la CFDT ayant rappelé que ces questions touchent au plus près les salariés et leur parlent au quotidien.

N'oublions pas que

  • 60 % des collaborateurs se sentent plus motivés au travail quand l'employeur prend en considération le bien-être physique et mental au bureau selon une étude de la fondation Mind réalisée au Royaume-Uni en mars 2013.
  • Une démarche en matière de qualité de vie au travail pourrait réduire de 25 % l'absentéisme au travail selon une étude réalisée par l'institut Chapman de certification des professionnels du bien-être aux Etats-Unis en 2005.
  • La productivité de salariés heureux augmenterait de 12 % selon une étude réalisée au Royaume-Uni en février 2014.

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