"Nous devons augmenter notre retour sur investissement des fonds européens", ambitionne Martial Saddier, vice-président de la région Auvergne Rhône-Alpes. Alors que l'argent européen sera très certainement un levier économique à l'ordre du jour  du schéma régional de développement économique, d'innovation et d'internationalisation (SRDEII), la collectivité pourra déjà s'appuyer, dans ce domaine, sur quelques outils déjà en place.

L'Ardi, sous l'impulsion de la région, a en effet lancé en juin 2015 Incub'Europe. Ce programme, depuis la fusion élargi à l'Auvergne, vise à accompagner les entreprises - startups, PME, ETI, grands groupes, dans leur chasse aux fonds européens.

Car l'argent européen, il y en a. Sans compter les fonds européens structurels (Feder...) - pour lesquels la région est désormais autorité de gestion - les entreprises du territoire peuvent espérer obtenir une part des 70 milliards d'euros dédiés au programme Horizon 2020.

50 projets soutenus

Alors que la compétition est rude entre les pays pour décrocher ces aides, l'Ardi a déjà accompagné, à travers ce programme spécifique, plus de 50 entreprises. Si tous les projets étudiés n'ont pas abouti à une étude plus poussée, 20 d'entre eux ont été ensuite analysés par des cabinets spécialisés (financés à hauteur de 80 % par la région pour une enveloppe globale de 200 000 euros pour le dispositif.) Finalement, 8 projets ont été déposés auprès des instances européennes, pour trois financés.

Parmi eux, In&Motion, une jeune pousse grenobloise qui propose un airbag intelligent et connecté. Elle a été fléchée par les services de l'Ardi vers le fonds "Instrument PME". Elle a reçu 1,2 million d'euros. La biotech PDC Line Pharma a également bénéficié de cet outil, mais en phase 1. La subvention qu'elle a reçue, de 50 000 euros, a permis à l'entreprise de renforcer son étude de marché. Cependant, toutes les candidatures n'ont pas trouvé des financements, mais l'accompagnement Incub'Europe aurait permis de faire gagner en maturité les postulants.

"Malgré nos trois candidatures à la phase 2 d'Instrument PME, nous n'avons pas obtenu de financement. Mais cette démarche a été très bénéfique pour l'entreprise. Nous avons pu structurer notre pensée, notre business model", souligne Julien Alberici, fondateur de Mathym.

Au mois de septembre, forte de son expérience, la startup de nanotechnologies lyonnaise annonçait une levée de fonds 2,2 millions d'euros.