La sécurité de l'Euro à l'épreuve des attentats

Lyon et Saint-Étienne, villes hôtes de matchs de la compétition européenne de football, sont sur le qui vive et comptent renforcer les mesures de sécurité. La facture s'annonce plus lourde que prévue.

Du 10 juin au 10 juillet, la France accueillera l'Euro 2016 de football. Bien décidés à ce que cet événement festif ne se transforme pas en théâtre d'attentats, les organisateurs mettent l'accent sur la sécurité.

La tâche est délicate notamment pour les villes, puisqu'il s'agit de sécuriser les stades, mais aussi les infrastructures de transports par lesquelles transiteront supporters et équipes et surtout les fameuses "Fan Zone", ces espaces au sein desquels les amateurs de ballon rond pourront se rassembler pour voir les matchs et participer à moult animations.

Alors que certains élus de l'opposition, à l'image du député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, s'interrogent sur l'opportunité de maintenir ces "Fan Zone", à Lyon et à Saint-Étienne, personne n'envisage - pour l'instant - un Euro sans ces lieux de rassemblement. Les conditions sont toutefois posées.

Des coûts supplémentaires

Depuis l'annonce de la compétition, les deux villes rhônalpines planchent sans relâche sur la sécurité. Chacune à aujourd'hui défini une organisation, mais depuis la réunion du comité de pilotage sur la sécurité de la compétition européenne, présidé par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui s'est réuni, le 22 mars, place Beauvau, la liste des exigences s'allonge et, avec elle, la facture.

"Nous avions évalué les besoins en matière de sécurité avec beaucoup de sérieux. De fait, à ce jour, nous estimons qu'il n'est pas nécessaire de faire évoluer notre budget qui s'élève à un million d'euros pour la sécurité de la Fan Zone et des autres sites où nous organisons des animations", explique Gaël Perdriau, le maire de Saint-Étienne.

À Lyon, en revanche, on a déjà chiffré certains surcoûts.

"Nous avons signé des marchés avec deux entreprises privées sur la Fan Zone. L'un avec GL Events sur la partie animation, l'autre avec Byblos Groupe pour la sécurité. Le montant de ce dernier était à l'origine de 350 000 euros. Depuis les attentas de Bruxelles et les mesures prises pour renforcer la sécurité des Fan Zones, il se monte à près de 440 000 euros", calcule Jean-Yves Sécheresse, adjoint de la ville de Lyon en charge de la Sécurité.

Des surcoûts difficiles à assumer pour les communes dont le budget est déjà impacté par la baisse des dotations et la hausse du point d'indice sur la rémunération des agents.

Les villes organisatrices lancent un appel à l'UEFA

C'est donc vers l'État, mais plus encore vers l'UEFA (Union des associations européennes de football), organisatrice de la compétition, que se tournent les regards.

"Je considère qu'il appartiendra à l'UEFA de financer ces efforts supplémentaires. Nous assumons notre part, mais l'UEFA qui est une organisation à but non lucratif doit être aux côtés des collectivités", estime Gaël Perdriau.

Lors de la réunion du 22 mars, Alain Juppé, président du club des dix villes hôtes qui accueilleront cette compétition, a donc demandé une rallonge d'un million en plus des trois millions déjà promis par l'UEFA. L'État a de son côté confirmé qu'il financera, à hauteur de deux millions d'euros, 80 % des systèmes de vidéo protection installés dans les villes organisatrices.

Un coup de pouce important pour Saint-Étienne qui va se doter de 26 nouvelles caméras, tandis que Lyon en positionnera deux de plus sur la place Bellecour où sera installée la "Fan Zone".

Maintenir l'esprit festif en renforçant la sécurité

En attendant la réponse de l'UEFA, Lyon et Saint-Étienne peaufinent leurs dispositifs de sécurité et un objectif taraude les équipes. "Nous tenons à ce que la "Fan Zone" soit un lieu convivial, même si nous devons nous organiser pour que ceux qui fréquenteront ce site soient en sécurité", martèle Jean-Yves Sécheresse.

"Cet événement doit se passer dans les meilleures conditions possibles, surtout sur le plan de la sécurité, mais ce doit être une fête avant tout", abonde Gaël Perdriau.

Pour ne pas gâcher la fête, les deux villes ont donc chacune leur plan d'attaque. Entre Saône et Rhône, le dispositif de sécurité mis en place chaque 8 décembre sera reproduit aux alentours de la place Bellecour, avec un cran de plus sur le plan de la sécurité, puisque le parking sous la place sera fermé les soirs où Lyon accueillera un match.

"Nous aurons quatre entrées et onze sorties possibles sur la "Fan Zone". Néanmoins, même si nous allons tout mettre en œuvre pour accélérer les entrées, il se formera bien évidemment une file serpentant autour de la place et que nous souhaitons la plus fine et la plus mobile possible. Pas plus de deux personnes côte à côte", détaille l'adjoint lyonnais.

Dans la patrie des Verts, on mise beaucoup sur les caméras de vidéo surveillance pour suivre les déplacements de foule notamment entre le stade Geoffroy-Guichard et la "Fan Zone" implantée dans le Parc François Mitterrand tout proche.

Pour plus de sécurité, les villes rhônalpines se mettent au diapason des consignes de l'État, les palpations seront donc systématiques à l'entrée des "Fan Zones" et au sein du périmètre, les sacs seront interdits. Autant de mesures qui peuvent encore être renforcées d'ici au 10 juin.

Le fonctionnement des Fan Zones

  • Lyon

Implantation : Place Bellecour

Capacité : 20 000 à 22 000 personnes

Ouverture : du 10 juin au 10 juillet à partir de 13 h 30 jusqu'à 30 minutes après la fin des match

  • Saint-Étienne

Implantation : Parc François Mitterrand

Capacité : 20 000 personnes

Ouverture : 12 jours (10, 14, 15, 17, 19, 20, 25 juin et 1er, 2, 6, 7, 10 juillet) de 14 h à 1 h

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