[Crise de l'eau 1/5] : SimplEAUment, la station d’épuration sur son balcon

À l’heure où la ressource en eau devient de plus en rare, et qu’il devient urgent de l’économiser, La Tribune vous propose chaque semaine durant l’été le portrait d’une startup qui fait de cette contrainte une opportunité de développement. Premier épisode avec la jeune pousse aindinoise SimplEAUment qui devrait commercialiser l’année prochaine une station de traitement des eaux grande comme un seau de ménage. Une station écologique, sans traitement chimique.
(Crédits : DR)

Depuis février dernier, Jérémy Surre, 30 ans, un jeune microbiologiste passé par la Sorbonne et les laboratoires R&D de bioMérieux, développe Gravitron, une station permettant de traiter l'eau de pluie, l'eau de nappe et, lorsque ce sera réglementaire, l'eau des douches.

"L'idée m'est venue lors d'un séjour touristique au Brésil. Là-bas, ils récupèrent l'eau pour les toilettes par exemple. Je me suis dit que c'était effectivement beaucoup plus écologique que de mettre de l'eau potable dans les toilettes ou dans son seau pour faire le ménage. En rentrant en France, j'ai cherché les systèmes existants sur le marché, mais je n'ai rien trouvé entre les kits de survie permettant d'obtenir une eau très claire mais dont le débit est faible (20 litres par jour) et les systèmes semi-industriels très onéreux. Je voulais juste un système efficace et abordable, à installer dans mon appartement pour éviter d'utiliser inutilement de l'eau potable", raconte le jeune entrepreneur.

Sans solution satisfaisante, Jérémy Surre développe donc son concept de station de traitement de l'eau et imagine un objet très compact et donc facilement implantable sur une terrasse ou un balcon.

Obtenir de "l'eau sanitairement acceptable"

Comment ça marche ? Grâce à un processus biologique, via des substrats étudiés pour capter les saletés de l'eau.

"Des micro-organismes viennent manger les substrats contenant les impuretés. En fin de filtration, les micro-organismes sont éliminés par des membranes ultraperformantes", explique-t-il.

Le tout sans produit chimique ni électricité, avec une capacité de filtration de 10 litres par heure. L'eau obtenue n'est pas une eau potable mais une eau qualifiée de "sanitairement acceptable". Une qualité largement suffisante, selon Jérémy Surre, pour laver le sol et remplir ses chasses d'eau.

Commercialisation en octobre

La station est encore à l'étape de prototype. Reste à inventer, par exemple, une solution de remplissage automatique à partir du récupérateur d'eau de pluie. Jérémy Surre table sur la création de la société, SimplEAUment, en octobre prochain, pour une commercialisation l'année prochaine.

Installé dans l'Ain, accompagné par Ronalpia et lauréat en mars dernier du concours Ainpuls organisé par la CPME 01, il vient de décrocher une bourse French Tech.

Dans une démarche qu'il veut cohérente, le microbiologiste envisage de sous-traiter la fabrication des matériels à des structures accompagnant des personnes handicapées en phase de réinsertion professionnelle.

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Commentaires 3
à écrit le 24/07/2019 à 9:49
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Hum... Faites le test avec votre chat ou votre chien qui ont des capacités sensitives des dizaine de fois plus élevées que les notres, proposez lui de l'eau de pluie (non "assainie" hein... ) et de l'eau du robinet en même temps, le mien va systémati...

le 26/07/2019 à 13:02
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Justement, l’eau du robinet est très souvent traitée avec des produits chimiques tels que le chlore. Même nous, avec un odorat beaucoup moins sensible, on peut parfois sentir les vapeurs de chlore. La station ne produit pas de l’eau potable (ne p...

le 29/07/2019 à 9:04
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Merci beaucoup pour cette précision indispensable au sein d'une société marchande qui nous ment perpétuellement. "Le commerce est l'école de la tromperie" Nicolas Machiavel

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