STMicroelectronics : vers une nouvelle enquête publique pour le projet d’extension du site de Crolles en Isère

L’industriel franco-italien, qui a déposé une nouvelle demande d’autorisation environnementale pour son projet d'extension d'une « mégafab » sur son site de Crolles (Isère) à la suite de sa concertation publique, va finalement devoir repasser par l’étape de l’enquête publique. Explications.
Suite à une première enquête publique menée en août 2023 conduisant à un avis favorable, la CNDP avait requis en fin d'année dernière un débat public avec les citoyens.
Suite à une première enquête publique menée en août 2023 conduisant à un avis favorable, la CNDP avait requis en fin d'année dernière un débat public avec les citoyens. (Crédits : DR/STMicroelectronics)

C'est reparti pour un tour. Le fabricant franco-italien de composants électroniques, STMicroelectronics, va devoir à nouveau soumettre son projet d'extension de « mégafab » sur le site de Crolles (Isère) à enquête publique, a-t-on appris dans un avis rendu la semaine dernière par la Commission nationale du débat public (CNDP), après sa séance plénière du 24 juillet dernier.

Fin juin, STMicroelectronics avait déjà déposé une nouvelle demande d'autorisation environnementale, à la suite d'une concertation publique réalisée du 22 mars au 19 avril dernier.

Ce projet de « mégafab », coporté par STMicroelectronics et son partenaire américain GlobalFoundries, avait été officiellement annoncé lors d'un déplacement du président Emmanuel Macron en juillet 2022.

Un débat avec les citoyens requis

Avec à la clé, la promesse d'un investissement XXL de 7,5 milliards d'euros et la création d'un millier d'emplois directs (et 3.000 emplois indirects) pour venir alimenter cette nouvelle unité de production de semiconducteurs sur plaquettes, qui vient encore élargir l'emprise du site actuel, estimé à une quarantaine d'hectares.

Le tout déployé avec un soutien de l'Etat à hauteur de 2,9 milliards d'euros, dans le cadre du volet semi-conducteurs du plan France 2030, et dans celui du « Chips Act », le programme de l'Union européenne destiné à renforcer la place de cette dernière sur le marché.

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Mais le dossier, annoncé sur les chapeaux de roues, a rencontré plusieurs obstacles, alors qu'une partie des travaux a déjà été réalisée. Une première demande d'autorisation environnementale avait déjà été déposée, suivie d'une enquête publique d'un mois et demi en août 2023, qui avait abouti à un avis favorable. Mais fin 2023, la Commission nationale du débat public (CNDP) avait estimé qu'il manquait un débat avec les citoyens.

Ce dernier s'est donc tenu au printemps dernier, aboutissant à une nouvelle demande d'autorisation environnementale, et donc, une nouvelle enquête publique. Alors que le collectif citoyen STopMicro s'oppose au projet et que plusieurs associations - notamment environnementales - sont très vigilantes sur les modalités précises de l'extension.

« Plusieurs améliorations et évolutions apportées au projet »

« C'est un projet ambitieux, nous le faisons progresser, en suivant toutes les étapes nécessaires », précise-t-on chez STMicroelectronics, contacté par La Tribune.

L'entreprise franco-italienne ajoute que le nouveau dossier de demande d'autorisation environnementale intègre « plusieurs améliorations et évolutions apportées au projet, en cohérence avec la stratégie de développement durable du groupe et dans une démarche de progrès continu ».

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Pour l'instant, difficile d'avoir une vision sur les dates clés à venir. « Nous suivons le déroulement des étapes, nous travaillons avec les autorités, le calendrier va être précisé au fur et à mesure », explique-t-on au sein de STMicroelectronics. Tout comme, assure l'entreprise, les échanges se poursuivent avec GlobalFoundries, partenaire du projet, alors que des rumeurs de désengagement du groupe américain sont régulièrement évoquées par la presse et les opposants.

La CNDP a quant à elle nommé Véronique Morel, l'une des garantes de la concertation publique, comme garante « chargée de veiller à la bonne information et à la participation du public jusqu'à l'ouverture de l'enquête publique associée à l'autorisation environnementale de ce projet ».

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