Quelques mois avant le lancement de sa gigafactory lyonnaise, Symbio pousse les feux aux Etats-Unis

La coentreprise composée de Michelin, Faurecia et Stellantis fait un pas significatif aux Etats-Unis, avec la création d’une usine d’assemblage et de production de systèmes de piles à combustible hydrogène, prélude à une future gigafactory. Cette usine permettra à Symbio, basé à Vénissieux, d’atteindre son objectif de 200.000 systèmes produits par an en 2030.
La première giga-factory Symbio, à Saint-Fons, accueillera aussi la R&D, l'académie etc.
La première giga-factory Symbio, à Saint-Fons, accueillera aussi la R&D, l'académie etc. (Crédits : DR)

C'est un investissement de « quelques dizaines de millions de dollars » (montant exact non communiqué) que Symbio va réaliser à Temecula en Californie pour déployer aux Etats-Unis ses systèmes de piles à combustibles hydrogène. Cette usine de 3.000m², soutenue par une subvention de 9 millions de dollars de la commission californienne de l'énergie, sera destinée dans un premier temps à l'assemblage de véhicules (principalement des poids-lourds et des utilitaires) à partir des piles à combustibles Symbio produites en France, avant d'être en capacité de produire sur place, dans un deuxième temps, les piles en question. Le site, qui devrait être opérationnel d'ici la fin de l'année, devrait recruter une soixantaine de personnes, pour une capacité d'assemblage de 250 véhicules par an et une capacité de production de 2.000 systèmes de piles à combustibles hydrogène.

« Historiquement, la Californie est leader sur ce sujet de l'hydrogène et plus globalement de la mobilité zéro-émission. L'Etat californien vise la neutralité carbone de l'ensemble de son économie pour 2045. Il nous avait déjà accompagné l'année dernière avec une subvention qui visait à soutenir le projet « Symbio H2 Central Valley Express ». Il s'agit d'un projet qui doit démontrer la fiabilité de la mobilité à l'hydrogène pour les transports lourds », rappelle Maria Alcon Hidalgo, VP de l'entreprise dirigée par Philippe Rosier, en charge des affaires publiques, de la communication et de la durabilité.

La nouvelle subvention accordée par la Californie doit participer également au financement de la Symbio Hydrogen Academy pour former des salariés américains aux technologies de l'hydrogène. D'ici à 2025, l'ambition est de former au moins 185 professionnels, étudiants, techniciens et gestionnaires de flotte.

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Next step : une giga-factory américaine

Créée en 2010 à Grenoble sur la base de brevets du CEA et de la R&D de Michelin, Symbio, - devenue coentreprise Michelin/Faurecia en 2019-, emploie actuellement 600 salariés. Dont une quinzaine seulement aux Etats-Unis. Mais ce chiffre devrait progresser rapidement : 30 personnes à la fin de l'année, puis 60 d'ici trois ans et plusieurs centaines à une date non encore définie précisément mais dont l'horizon se rapproche. Car le pas d'après cette première usine californienne sera celui d'une giga-factory.

« Le potentiel américain est important, l'administration Biden est très engagée dans la décarbonation de son économie. L'hydrogène est clairement identifié pour la décarbonation de la mobilité, notamment de la mobilité lourde. Nous souhaitons devenir un acteur majeur aux Etats-Unis des piles à combustible hydrogène ».

Aucune date précise n'est dévoilée, ni montant d'investissement mais cette giga-factory américaine doit permettre à Symbio d'atteindre son objectif de capacité productive annuelle totale, à travers le monde, de 200.000 systèmes en 2030, pour un chiffre d'affaires d'1,5 milliard d'euros à cette même échéance.

Lancement de la gigafactory lyonnaise d'ici la fin de l'année

50.000 de ces systèmes seront fabriqués par la gigafactory de Saint-Fons. Elle sera inaugurée en fin d'année, avec une montée en puissance progressive. Les équipements productifs sont en cours de mise en place, les collaborateurs actuellement dispersés sur plusieurs entités autour de Lyon devraient rejoindre le nouveau site dès cet automne. Le lancement de SymphonHY, - c'est le nom de cette giga-factory-, validera le passage à l'échelle de Symbio qui, jusqu'ici, disposait d'une capacité de production de 2.500 systèmes par an.

Une seconde giga-factory française Symbio verra le jour dans les prochaines années (lieu non encore défini) afin de pousser la capacité de production française à 100.000 systèmes par an, d'ici à 2028.

Michelin et Faurecia ont annoncé qu'ils allaient porter un investissement d'un milliard d'euros dans les sept prochaines années, un investissement fortement soutenu par France Relance et France 2030 dans le cadre du projet important d'intérêt européen (PIIEC) « Hy2Tech » (enveloppe globale de l'Etat de 2,1 milliards d'euros pour 10 acteurs). Ce nouveau site permettra de produire plus, et différemment, avec une nouvelle technologie de rupture qui non seulement doit booster les performances des piles Symbio mais aussi faire sensiblement baisser les coûts unitaires de production. « Si nos prévisions étaient d'atteindre jusqu'ici la parité avec les coûts de diesel d'ici 2026 et avec les batteries d'ici 2030, avec la crise énergétique, cette parité pourrait même être atteinte avant. Même si nous avons encore du mal à intégrer tous les facteurs géopolitiques qui peuvent encore évoluer », confiait ainsi à la Tribune, il y a quelques mois, une source interne.

Symbio se positionne actuellement dans le top 5 mondial, grâce notamment à l'accord avec Stellantis prévoyant la fourniture de 10.000 unités d'ici à 2024.

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Commentaire 1
à écrit le 19/05/2023 à 20:48
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Voilà une véritable entreprise issue de leader industriels privés et sérieux français d'origine .... Bravo , on sent une volonté de réussite ....une bonne nouvelle pour l'économie industrielle .....

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