Lyon et Boston veulent booster les industries culturelles et créatives

Lors du déplacement de la délégation lyonnaise à Boston, les deux villes ont entamé des discussions sur le volet de la coopération culturelle. Un axe stratégique qui avait été défini lors de la signature d'un mémorandum en février dernier.
Le Roxbury Innovation Center à Boston.

Au milieu des petites maisons typiques du quartier de Roxbury, le bâtiment impressionne. Il abrite depuis un an et demi le Roxbury Innovation Center, en plein cœur de l'un des quartiers défavorisés de la ville. Ce lieu a pour vocation de faire comprendre aux jeunes issus de ce territoire que l'entrepreneuriat n'est pas uniquement réservé aux quartiers huppés de la cité, à l'instar du Cambridge innovation center, à deux pas des géants de l'industrie pharmaceutique ou du MIT. Une politique volontariste menée par le résiliant Marty Walsh, maire de Boston issu de la classe ouvrière catholique, victime d'un cancer à sept ans et ancien alcoolique. Cette stratégie s'inscrit également dans une volonté de reconquérir les zones urbaines, afin de conserver la diversité culturelle de la capitale du Massachussets.

De la volonté politique...

"Il existe un enjeu social et de cohésion entre les différents quartiers et cités", confirme Vincent Carry, directeur d'Arty Farty, qui met en avant depuis plus de 15 ans les liens entre territoire, innovation créative et entrepreneuriat. Rien d'étonnant donc de retrouver l'entrepreneur lyonnais à Boston, au 6e étage du Roxbury Innovation Center. Avec une délégation menée par Karine Dognin-Sauze, vice-présidente de la métropole de Lyon en charge de l'innovation et de la smart city, il est venu entamer des discussions avec des représentants américains pour envisager des collaborations entre Lyon et son homologue d'outre-Atlantique.

Car après le volet économique - et la signature d'accords avec Greentown Labs ou la nouvelle édition du Big Booster - les relations entre Lyon et Boston passent à la vitesse supérieure en matière de culture. Un segment de la coopération en accord avec le traité signé par les deux collectivités, en février 2016, visant à favoriser l'entrepreneuriat, l'innovation sociale mais aussi la culture. "Les parties encourageront la participation des institutions et acteurs culturels dans des festivals, des conférences et autres manifestations culturelles dans les deux villes", pouvait-on lire dans ce mémorandum.

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... à l'intervention des acteurs

"Nous avons notamment abordé la question de la vision stratégique des villes sur le développement du territoire par la culture", détaille l'entrepreneur. "Une problématique sur laquelle Arty farty est parfaitement positionnée", complète Karine Dognin-Sauze. Parmi les questions abordées, figurent par exemple la façon dont l'événementiel peut impacter l'image du territoire ou comment faire émerger des projets plus pérennes, à l'image du Sucre ou de la Halle Girard. "J'ai le sentiment qu'ils ont été curieux de tout ce que nous faisions, plus particulièrement de notre modèle économique, à 90 % basé sur de l'autofinancement", souligne Vincent Carry, après la réunion qui s'est notamment déroulée avec les responsables des industries créatives de la Ville de Boston, celui des arts et de la culture et des relations internationales.

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Les discussions ont plus précisément porté sur trois volets : la jeune scène gastronomique de Boston, la musique, et les activités autour de la question de l'entrepreneuriat, avec l'incubation de projets culturels. C'est d'ailleurs davantage ce dernier point qui a été plus largement abordé. Avec par exemple "un European Lab (forum d'idée pour imaginer la culture de demain, NDLR) avec le MIT. Par ailleurs, nous avons des sujets transversaux entre l'Europe et les Etats-Unis, comme le renouvellement générationnel", imagine Vincent Carry.

Scanner

De là à imaginer le festival lyonnais de musiques électroniques Nuits Sonores s'étendre à Boston ? Le projet ne serait pas hors de propos.

"Aujourd'hui, nous nous sommes bien exportés en Asie, et sur tous les continents, mais nous ne sommes pas encore présents aux Etats-Unis. Nous avions pensé à New-York, mais si l'histoire se raconte entre Lyon et Boston, pourquoi ne pas s'inscrire dans cette dynamique ?", s'interroge Vincent Carry, pour le moment uniquement présent afin de "scanner l'écosystème local".

Mais Nuits Sonores et European Lab ne sont pas les seuls éléments évoqués lors du déplacement de la délégation lyonnaise dans le Massachussets. Un échange a été entamé au sujet de la Hub Week, un festival "qui célèbre l'innovation, à l'intersection de l'art, des sciences et de la technologie". "Chaque année, ils choisissent une ville invitée. Pour l'édition d'octobre 2017, ils en ont sélectionné douze, dont Lyon. Et ils se sont montrés intéressés", selon un proche du dossier.

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Commentaire 1
à écrit le 28/02/2017 à 10:18
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Industries culturelles ? Parle t'on d'eau qui sèche ? Le business est il de la culture ? Pour les néolibéraux c'est évident mais pour la plupart des gens non. Ces deux mots sont diamétralement opposés. La destruction du langage fait également p...

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