Après l'échec de l'Idex, l'Université Jean Monnet veut lancer une "Saint-Etienne School of Economics"

Après les remous de l'Idex, l'Université Jean Monnet cultive désormais un autre projet : celui de créer une Saint-Etienne School of Economics, soit la 6e école d'économie à l’échelle nationale. Petites promotions, parcours international, liens renforcés avec la recherche, pluridisciplinarité... Cette nouvelle école a pour ambition de former notamment les futurs acteurs de la décision publique. Avec un focus tout particulier sur la transition écologique, l'intelligence artificielle et le big data.
Il s'agira de la 6e école d'économie française après l'historique école de Toulouse, les deux écoles parisiennes, celle d'Aix-Marseille et celle de Clermont-Ferrand. Elle ouvrira officiellement ses portes pour la rentrée 2022.
Il s'agira de la 6e école d'économie française après l'historique école de Toulouse, les deux écoles parisiennes, celle d'Aix-Marseille et celle de Clermont-Ferrand. Elle ouvrira officiellement ses portes pour la rentrée 2022. (Crédits : Martine Leroy)

Après les remous liés à l'éviction de son ex-présidente, Michèle Cottier, et à l'échec du projet Idex, place désormais aux projets portés par la nouvelle équipe de gouvernance de l'Université Jean Monnet, pilotée par Florent Pigeon. Et pamis les premières concrétisations : la création d'une école d'économie, la "Saint-Etienne School of Economics".

Cette nouvelle entité constituera la 6e école d'économie française après l'historique école de Toulouse, les deux écoles parisiennes, celle d'Aix-Marseille et celle de Clermont-Ferrand. Elle ouvrira officiellement ses portes pour la rentrée 2022.

La Saint-Etienne School of Economics ne sera ni un institut (comme l'IAE par exemple), ni une faculté (comme la faculté de médecine), elle constituera un "département", une nouvelle composante à part entière de l'université.

"Il s'agit donc d'un acte de politique institutionnelle très fort pour l'université", note Stéphane Riou, vice-président de l'Université, en charge de la stratégie académique. "Elle est le premier marqueur de ce que sera l'Université demain. Au milieu d'un écosystème d'instituts et de facultés, que nous souhaitons bien entendu conserver pour sa force, nous voulons faire bouger les lignes".

Former les futurs acteurs de la décision publique

Les sciences économiques étaient déjà enseignées, via trois masters représentant une centaine d'étudiants, au sein de l'université stéphanoise mais il s'agit désormais de passer à la vitesse supérieure en positionnant une offre plus haut-de-gamme, plus sélective (60 places ouvertes sur Parcoursup).

Et aussi, à une offre plus marketée, grâce à une identité propre lui conférant un statut se voulant plus prestigieux. En revanche, pas plus onéreuse puisque les frais de scolarité seront ceux appliqués par l'Université pour l'ensemble de ses formations.

Rien à voir donc avec les tarifs beaucoup plus élevés de la plupart des business schools françaises. Des business schools dont cette nouvelle école d'économie entend bien, justement, se différencier radicalement.

Alors que celles-ci forment plutôt les futurs managers et décideurs du privé, la Saint-Etienne School of Economics vise aussi, et surtout, les futurs acteurs de la décision publique.

Son ambition:

"Porter les futurs étudiants vers les plus hauts-niveaux dans les grands organismes et instituts nationaux et internationaux, ainsi que dans les collectivités locales, les administrations publiques, l'enseignement supérieur et la recherche", détaille Corinne Autant-Bernard, professeure d'économie et pilote de cette nouvelle école.

Enseigner la capacité de s'adapter aux métiers de demain

Désormais un premier cycle d'économie (licence) sera proposé ainsi que trois masters au contenu "profondément renouvelé", selon la responsable du projet : un master conseil en développement territorial, un master en datasciences et management de l'innovation et un master political engineering.

"Notre projet global de formation s'inscrit dans un contexte de montée en puissance du big data, de l'intelligence artificielle, et des enjeux de transitions écologiques. Les compétences économiques ne suffisent plus pour appréhender tous ces nouveaux enjeux. Les décideurs de demain devront aussi s'appuyer sur des compétences techniques d'une part, mais aussi sur des compétences issues d'autres disciplines que l'économie pure. Ils devront sortir du cadre et s'ouvrir aux Sciences Politiques, à la gestion, aux mathématiques etc", poursuit Corinne Autant-Bernard.

Pour séduire, sur le territoire mais aussi bien au-delà, la nouvelle école stéphanoise mise sur sa différenciation. En premier lieu, un lien renforcé avec la recherche, notamment avec le laboratoire GATE du CNRS (Groupe d'analyse et de théorie économique Lyon Saint-Etienne), installé dans les mêmes murs, ainsi qu'avec les acteurs économiques.

Corinne Autant-Bernard insiste enfin sur la dimension internationale du projet avec des cours assurés à 50% en anglais, ainsi que sur la pluridisciplinarité et "l'agilité d'esprit".

Au total, en vitesse de croisière, l'école stéphanoise d'économie vise 300 étudiants. Soit 200 de plus que le nombre d'étudiants aujourd'hui présents dans ses formations économiques.

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Commentaire 1
à écrit le 14/01/2022 à 9:13
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Pourquoi une université française nomme-t-elle en anglais l'école d'économie qu'elle crée. - Pour l'international va-t-on me dire ? Mais alors, comment se fait-il que des universitaires ne prennent pas en compte le caractère international de la lang...

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