Folimage : pourquoi Jacques-Rémy Girerd s'est retiré du célèbre studio d'animation

35 ans après avoir fondé le studio de film d'animation Folimage, Jacques-Rémy Girerd a décidé de tourner la page. Fort d'un succès culturel et d'une stabilité économique de la structure, il a cédé la majorité de ses participations - emboîtant le pas à d'autres actionnaires - à l'homme d'affaires Reginald de Guillebon.
La Cartoucherie, à Bourg-lès-Valence (Drôme).

Qui ne connait pas les films du studio d'animation Folimage, tels "La Prophétie des grenouilles", "Phantom Boy", ou "Une vie de chat" (nominé aux oscars 2012) ? Implantée à Bourg-lès-Valence, dans la Drôme, la structure a été créée en 1981 par Jacques-Rémy Girerd. Il y a quelques semaines, le fondateur s'est (quasiment) retiré du capital, au profit de Reginald de Guillebon, nouvel actionnaire majoritaire de l'entreprise depuis le mois de juin.

 "Nous étions au total une vingtaine d'actionnaires. J'avais peut-être un peu plus de parts que les autres. Reginald de Guillebon, qui était un petit actionnaire (12,5 %), a fait une offre. Plusieurs membres du conseil d'administration ont souhaité vendre, je n'allais pas être le petit gaulois. Je me suis retiré en partie, je n'ai gardé que 4 parts. J'ai voulu laisser les mains libres au nouveau dirigeant. Cet actionnaire doit posséder aujourd'hui plus de 90% du capital", explique Jacques-Rémy Girerd.

Un nouvel homme d'affaires

Selon nos informations, le nouvel homme fort du studio posséderait 92 % du capital. Il ne s'agit pas de sa première acquisition dans le domaine de l'audiovisuel. L'homme d'affaires préside et détient en effet la holding française Hildegarde. L'hebdomadaire "Le film français", le mensuel "Première" ou encore le studio d'animation "Les armateurs" (Kirikou, Les Triplettes de Belleville, etc.) sont notamment dans son giron. Reginald de Guillebon est également présent dans le secteur de la formation.

Reginald de Guillebon n'a pas encore communiqué sur la stratégie qu'il compte mettre en oeuvre. Contacté, il n'a pas souhaité répondre à nos questions. Selon nos informations, une nouvelle gouvernance sera mise en place dans les prochaines semaines. Pour sa part, Michel Nicolas, qui occupait les fonctions de directeur général, prendra la tête du syndicat mixte Rovaltain en décembre.

Implication dans le territoire

Si la contribution culturelle du studio n'est plus à démontrer tant les productions du Drômois ont raflé des récompenses, Jacques-Rémy Girerd a également participé au dynamisme économique du territoire. La société Folimage (environ 120 collaborateurs) est en croissance sur ses différents marchés (courts-métrages, cinéma et films d'animation). Mais difficile d'obtenir des chiffres précis, certains projets étant menés sur plusieurs années. Selon nos informations, Folimage aurait réalisé un chiffre d'affaires d'environ 8 millions d'euros sur les deux dernières.

Jacques-Rémy Girerd est également à l'origine du projet de la Cartoucherie. Le site, implanté à Bourg-lès-Valence, et qui se veut être un pôle d'excellence autour de l'image animée, compte aujourd'hui une dizaine d'entreprises (TeamTo, Citron Bien, Miyu productions arrivée en septembre dernier, etc.) et plus de 350 emplois. "C'est encore en développement, il s'agit d'un secteur en pleine expansion", précise-t-il.

"Pépinière"

Au sein du studio qu'il considère comme une "pépinière de jeunes artistes et de créateurs", l'artiste-entrepreneur a multiplié les collaborations de premier plan : Michel Galabru, Michel Piccoli, Annie Girardot, Dominique Blanc, Dany Boon ou encore Jacques Higelin.

"J'ai pu travailler avec des gens très talentueux, des peintres ou musiciens. Il y a également eu des comédiens qui ont prêté leurs voix. Il y en a tellement eu. C'est très réjouissant à chaque fois", confie-t-il.

Le fondateur se félicite aussi d'avoir réalisé "de belles choses pour les enfants". Par ailleurs, il apprécie d'avoir pu contribuer à l'économie de sa région.

Littérature

Jacques-Rémy Girerd aspire désormais à une vie différente et notamment se consacrer à d'autres projets, plus personnels. Cependant, il restera toujours producteur à Folimage. "Avec un petit peu moins d'implication. J'ai aujourd'hui 65 ans, je n'ai plus autant d'énergie qu'à 30 ans", explique-t-il. Il compte notamment écrire des romans et s'impliquer dans des projets à l'international. Et se veut confiant pour la nouvelle page qui s'ouvre :

"Folimage a une très très bonne réputation et un savoir-faire. C'est un label extrêmement fort dans le monde, avec un catalogue. J'espère que le nouvel actionnaire majoritaire donnera un nouvel élan à l'entreprise", poursuit le fondateur.

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