À Lyon, la revanche des corps intermédiaires

FACE A LA CRISE. En Auvergne-Rhône-Alpes, les corps intermédiaires se sont rapidement imposés comme les interlocuteurs privilégiés des entreprises comme des pouvoirs publics. Leur force : être restés unis.
(Crédits : Pixabay)

Organisations patronales et syndicales, experts-comptables, chambres de commerce et d'industrie, associations de soutien aux entrepreneurs, conseils aux entreprises divers et variés... la crise du Covid-19 a réveillé les corps intermédiaires. Eux que l'on disait appartenir au « vieux monde » ont réussi en quelques jours - ce que des années de pédagogie et de sensibilisation n'avaient pas su enclencher - à s'emparer des outils numériques pour poursuivre leurs activités et s'imposer comme l'épicentre du renseignement à destination des acteurs économiques.

« Cela démontre que l'intermédiation peut avoir son utilité, surtout lorsqu'on exerce pleinement notre mission régalienne », commente Philippe Valentin, le président de la CCI Lyon Métropole Saint-Étienne Roanne qui s'était donné comme objectif, entre début mars et fin avril, de contacter près de 50.000 entreprises de son vaste territoire.

Tous le confirment : la crise a été l'occasion de revaloriser leurs métiers, auprès de l'État - qui ne cesse de leur imposer des régimes budgétaires secs ou des remises en cause de leurs statuts spécifiques -, mais surtout auprès des TPE/PME, l'essentiel du tissu économique régional.

« Nous sommes experts plus que comptables. Nous avons passé la majorité de notre temps à conseiller utilement l'entreprise et à sortir les PDG de l'ornière. Nous avons retrouvé un vrai rôle de conseil en décryptant les décrets et en trouvant rapidement des solutions. Dans tous les drames, il sort quelque chose de positif : la crise aura eu pour mérite de nous tirer vers le haut », confiait au coeur de la crise à La Tribune Odile Dubreuil, la présidente du conseil régional de l'Ordre des experts-comptables (Croec) Rhône-Alpes.

Une unité préexistante

Ce sursaut inattendu n'a pas explosé en mille initiatives désorganisées et improductives mais plutôt en une répartition « en bonne intelligence » de la masse de travail qu'il a fallu abattre.

« C'est un moment compliqué, mettons de côté les ego », confiait alors Philippe Valentin. Il a confirmé « l'esprit partenarial » qui règne, en Auvergne-Rhône-Alpes, entre les différentes organisations patronales.

« Heureusement que l'unité s'est forgée dans ce moment de crise ! Mais elle préexistait : c'est la réalité de nos très bonnes relations avec les CCI, la CPEM, l'U2P et même avec les organisations syndicales. Nous avons toujours eu la volonté de travailler ensemble », rappelle Jean-Luc Raunicher, le président du Medef Auvergne-Rhône-Alpes.

La crise a même donné naissance a des collaborations inédites, par exemple entre le tribunal de commerce de Lyon et l'Ordre des experts-comptables, qui espèrent ainsi « limiter la casse » en échangeant plus régulièrement. Elles devraient se poursuivre dans les mois à venir et se traduisent déjà par quelques initiatives communes.

Lire aussi : Economie, mobilité, aménagement des villes : les territoires d'Auvergne-Rhône-Alpes inégaux face à la crise

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