Open innovation : pourquoi Econocom mise sur les startups

Le groupe Econocom (2,31 milliards de CA en 2015) s'apprête à héberger des startups de l'internet des objets connectés (IoT) sur son campus de Villeurbanne. Une stratégie d'open innovation qui se caractérise par des échanges mutuels : d'un côté, le groupe soutient le développement de la startup, de l'autre, la jeune pousse contribue au développement de l'entreprise. Mais ce modèle doit encore faire toutes ses preuves.
Philippe Debard (à gauche), directeur du site régional d'Econocom et Taïg Khris (à droite), champion du monde de roller et fondateur de la startup onoff

Au troisième étage du campus d'Econocom à Villeurbanne (Rhône), le plateau est encore vide. Mais, à partir de janvier 2017, il devrait accueillir des startups de l'Internet des objets connectés (IoT), une thématique récemment labellisée French Tech sur la métropole de Lyon. "Au total, nous installerons une cinquantaine de postes", explique Philippe Debard, directeur du site régional du groupe spécialisé dans la transformation digitale des entreprises. Sachant qu'une startup est souvent composée de trois à quatre personnes, cela représente un potentiel d'accueil d'une quinzaine de jeunes pousses.

Mais pourquoi ce groupe, dont le chiffre d'affaires en 2015 atteignait 2,31 milliards d'euros et qui compte 9 000 collaborateurs dans le monde, s'intéresse-t-il à cet univers des startups ? "Au moment de lancer notre offre de service autour de l'IoT, je me suis rendu compte que ce monde est un écosystème de mircoentreprises qui apportent chacune leurs briques à une chaîne de valeur", détaille Philippe Debard.

"Elles ont des idées, des morceaux de solution, qui pourraient compléter l'offre que nous développons au sein d'Econocom."

Echanges mutuels

Si les startups restent indépendantes, elles pourront donc, dans certains cas, être intégrées aux projets développés par le groupe, côté à Euronext Paris. Mais cet échange ne se fait pas à sens unique. "Des jeunes pousses ne peuvent pas travailler avec de grands groupes, car elles n'ont pas encore une assise financière."

L'idée est donc qu'Econocom soit une garantie, une sorte de caution, pour les jeunes pousses lorsqu'elles vont démarcher les grands groupes. "Nous leur apportons un accompagnement, et nous assurons à l'entreprise que nous pourrons prendre la relève en cas de problème", précise Philippe Debard. Cette double stratégie de donnant-donnant porte un nom : l'open innovation.

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Si la collaboration fonctionne, Econocom pourrait éventuellement entrer dans le capital de la startup. Mais la prise de participation est d'au moins 50 % dans ce cas.

Autre objectif : attirer les talents dans cette entreprise plus traditionnelle, comme l'illustre Philippe Debard : "Le développement d'Econocom passe par ces jeunes. Nous devons rester attractifs." Héberger des startups permet de donner une image plus moderne du groupe, plus ancré dans la réalité économique de cette génération Y.

Des résultats ?

Pour créer cet espace de coworking, Econocom a consulté La cuisine du Web ou l'Insavalor, la filiale de recherche et développement, valorisation et formation continue de l'Insa Lyon. Pour l'instant, les modalitées n'ont pas encore été arrêtés : le coût sera soit mensuel, en fonction du nombre de postes, soit l'abonnement sera au mètre carré sur un an. La sélection se fera sur dossier.

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S'il est récent, le modèle développé par Econocom - rapprochement entre grands groupes et startups - n'est pas unique. Cependant, cette "open innovation" à ses limites. Ces collaborations ne débouchent pas forcément sur des résultats concrets. Il est "difficile de transformer les collaborations avec les startups en réalité économique et matérielle. Je connais peu d'exemple d'open innovation qui se sont transformés en business", indiquait ainsi Jérôme Introvigne, créateur de startups à Toulouse, à La Tribune Toulouse. Si le concept est dans l'aire du temps, encore faut-il qu'Econocom arrive à capitaliser dessus.

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