CFAL  : branle bas de combat contre le tracé Sud

Par Marie-Annick Depagneux  |   |  421  mots
La branche Sud du Contournement fret de l'agglomération lyonnaise (CFAL) vient de faire l'objet d'une concertation publique. De nombreux élus, de droite et de gauche, ainsi que des riverains, demandent à Ségolène Royal d'annuler le faisceau retenu par le Val de l'Ozon.

Le contournement ferroviaire fret de l'agglomération lyonnaise alimentera les débats encore longtemps. Alors que s'achèvera demain, 6 janvier, la concertation publique lancée le 6 octobre, par le Préfet de Rhône-Alpes, sur le tracé de la branche Sud - celui du tronçon est définitivement arrêté  - , les opposants ont organisé ce lundi 5 janvier une conférence de presse. Ils ont répété qu'ils rejetaient en bloc le faisceau retenu par le Val de l'Ozon (plaine d'Heyrieux-Sibelin Nord). Cet itinéraire, dit court, avait été exclu en 2009 par Dominique Perben, alors ministre des transports. Il devait être réintroduit par son successeur Dominique Bussereau, peut-être sous la pression de quelques élus isérois influents. « C'est une décision politique. Il faut la faire tomber en étant convaincants », a lâché Georges Fenech, député UMP du Rhône réaffirmant son soutien aux élus et riverains qui contestent cette option Val de l'Ozon.

Pas de péril imminent

Pour autant, a reconnu ce parlementaire, il n'y a pas « péril imminent puisque la commission mobilité 21 (concernant les projets nationaux d'infrastructures de transport) a repoussé la réalisation de cette portion Sud, aux années 2030 voire plus. Toutefois, nous devons rester vigilants », a t'il ajouté. D'autant, a renchéri Erwann Binet, député PS de l'Isère, que « cela va conduire au gel de fonciers considérables ». En conséquence, « nous demandons à Ségolène Royal (ministre de l'Écologie et du Développement durable) d'annuler cette option et de faire reprendre le dossier », par Réseau Ferré de France, a indiqué Gilles Genevier, président de  FRACTURE (Fédération régionale des associations contre le train en zone urbaine et pour le respect de l'environnement) qui multiplie les actions depuis des années. Ce même lundi, après la conférence de presse, elle organisait une nouvelle manifestation devant la Préfecture.

 Zone fragile

Les raisons de ce rejet ? «  300.000 habitants vont être impactés quotidiennement par quelque 300 trains de marchandises », énonce Georges Fenech. S'ajoute la proximité des vignobles de Côte Rôtie. Quant à l'argument du coût, justifiant ce tracé court il ne tient pas pour les opposants. Tous réclament donc que la branche Sud «  suive le tracé actuel de la LGV », la ligne à grande vitesse allant vers Marseille. Tous jugent indispensable la construction de ce contournement fret.  Selon les chiffrages de 2008, les tracés courts (Sud) étaient estimés autour de 1,4 à 1,5 milliard contre 2,4 à 2,8 milliards pour les options plus longues.