SITL : l’américain Cenntro Motors a déposé son offre

Par Marie-Annick Depagneux  |   |  436  mots
Le groupe présidé par Peter Wang projette de conserver 395 emplois, soit la quasi totalité des effectifs. L'industriel isérois Emmanuel Delepoulle, adossé à des fonds du Moyen-Orient, pourrait remettre son offre d'ici à ce mardi soir, minuit.

L'américain Cenntro Motors a déposé une offre de reprise de SITL, ex-usine exploitée par Fagor-Brandt. L'information publiée par Le Progrès a été donnée par le préfet Jean-François Carenco aux représentants du personnel. « Tant que le tribunal de commerce de Lyon n'aura pas prononcé sa décision (Ndlr : l'audience se tiendra le 6 juin prochain) nous resterons sur nos gardes car nous avons déjà vécu beaucoup de rebondissements. Toutefois, les clignotants commencent à passer au vert », confirme Philippe Goguillot, secrétaire du CE et délégué Sud de SITL, placé en redressement judiciaire le 2 janvier dernier. Selon cette source syndicale, 395 emplois seraient conservés sur un nombre de 405.

« Quelque 200 salariés reprendraient le travail dans les trois prochains mois, le temps de relancer les lignes de production. Les autres suivraient une formation en alternance avec du chômage partiel pendant 12 à 18 mois », poursuit le délégué FO.

Le Grand Lyon achèterait le site

Cenntro Motors, présidé par Peter Wang et fort de 5 000 collaborateurs aux Etats-Unis et en Asie, prévoit de poursuivre la fabrication de véhicules électriques et de filtres pour l'épuration de l'eau et d'ajouter des vélos et véhicules électriques pour personnes à mobilité réduite. Ces deux derniers projets étaient initialement portés par des cadres et salariés qui ont dû l'abandonner faute d'avoir réuni le financement nécessaire. Quid du transfert des propriétés industrielles par Pierre Millet, le fondateur de SITL ? « A priori une entente, financière, devrait être trouvée pour que le repreneur puisse récupérer les brevets et les licences », pense Philippe Goguillot. Quant au point sensible du site, qui fait toujours partie des actifs de Fagor Brandt France, « il nous a été dit qu'il devrait être acquis par le Grand Lyon », poursuit l'élu syndical.

Comité d'entreprise vendredi

L'industriel isérois Emmanuel Delepoulle, dont la première marque d'intérêt remonte à mars dernier, aurait toujours l'intention de remettre une proposition en s'appuyant sur des fonds d'Abu Dhabi. Il a jusqu'à ce mardi soir minuit, ultime échéance pour le dépôt des offres auprès de Robert-Louis Meynet, l'administrateur judiciaire. Ce dernier réunira un comité d'entreprise, vendredi 23 mai suivi d'une assemblée générale. Avant de rendre notre avis, «nous nous assurerons que tous les acquis sociaux seront bien préservés. Nous comptons sur nos deux cabinets d'expertise comptable, Alter et Cidegos, pour nous garantir la faisabilité de la reprise », indique Philippe Goguillot. La plupart des salariés est au chômage technique depuis mi-novembre.