Climat : Manuel Valls tire la sonnette d'alarme à Chamonix

Par Didier Bert  |   |  470  mots
Manuel Valls s'est rendu à la Mer de Glace accompagné d'Eric Fournier, le maire de Chamonix Mont Blanc.
Le Premier ministre s'est rendu vendredi à la Mer de Glace, dans le massif du Mont-Blanc pour constater par lui-même l'impact du réchauffement climatique. Manuel Valls est également revenu sur l'affaire Volkswagen, avant de présider le Conseil national de la montagne l'après-midi.

« Nous sommes venus tirer la sonnette d'alarme », a illustré Ségolène Royal, la ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, après avoir accompagné Manuel Valls au bord de la Mer de Glace vendredi en fin de matinée.

Le dernier glacier alpin?

Le célèbre glacier a autant reculé depuis un siècle que durant les deux millénaires précédents. La limitation à un réchauffement de deux degrés par rapport aux valeurs préindustrielles, le grand objectif de la COP21 qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre à Paris, permettrait de conserver 50 % des glaciers alpins à l'horizon 2100.

« Mais si on laisse filer le réchauffement climatique, 90 % des glaciers auront disparu d'ici la fin du siècle, prévenait Martin Beniston, climatologue et ancien vice-président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), cette semaine dans le magazine Acteurs de l'Économie. Il ne resterait alors plus que la Mer de Glace et le glacier d'Aletsch (dans le canton suisse du Valais). »

Appel à la mobilisation

« La Mer de Glace est le révélateur à grande échelle, et à l'oeil nu, du réchauffement climatique, a affirmé le Premier ministre, accompagné de plusieurs membres du gouvernement et d'élus locaux. Ce n'est pas un sujet philosophique ou intellectuel. C'est une réalité qui pèse sur la nature et, forcément, sur les hommes et les femmes. »

« L'heure est à la mobilisation, a martelé Manuel Valls. Nous sommes venus à quelques semaines d'un rendez-vous majeur pour l'humanité, la COP21, que la France a l'honneur d'accueillir. » Le Premier ministre a notamment défendu le retrait du soutien de l'État aux centrales à charbon. Il a aussi appelé au développement de la filière photovoltaïque.

Volkswagen : la démission ne suffit pas

Au-dessus de la vallée de Chamonix, où les alertes à la qualité de l'air se répètent régulièrement, le Premier ministre a qualifié le scandale Volkswagen de « faute majeure ». Manuel Valls a appelé le groupe allemand à « faire la transparence sur les conséquences de cette tricherie ».

« La démission du PDG de Volkswagen ne suffit pas à réparer cette faute, a prévenu Manuel Valls. La transparence doit permettre de regagner la confiance. »

Volkswagen contrôlé aujourd'hui

Le Premier ministre s'est présenté en défenseur des industriels français. « Les constructeurs automobiles français se sont engagés à faire des tests, a-t-il indiqué. Il est hors de question que l'absence de confiance puisse nuire à la croissance de notre secteur automobile. »

Dès aujourd'hui, les contrôles de la répression des fraudes ont commencé sur les voitures Volkswagen, a souligné Ségolène Royal, qui a confirmé que par la suite, une centaine d'automobiles en circulation seront tirées au sort pour faire l'objet de tests.