Aéroports de Lyon : la privatisation en marche

Par Marie-Annick Depagneux  |   |  598  mots
La privatisation de l'aéroport de Lyon décolle. Le projet du cahier des charges a été envoyé par Bercy aux actionnaires locaux. Gérard Collomb, président de la métropole de Lyon, estime que le ministre de l'Économie les a entendus.

Mise à jour le 8 février à 16h30

Le top de départ de la privatisation de l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry est donné. Le projet du cahier des charges, d'une quarantaine de pages, est sur la table des différents partenaires locaux concernés : CCI Métropole Lyon Saint-Étienne Roanne, région Auvergne Rhône-Alpes, métropole de Lyon et département du Rhône. Ensemble ils détiennent 40 % du capital au côté de l'État, qui a décidé de céder sa participation de 60 %.

"Le projet de cahier des charges tient compte des demandes formulées par la Métropole dans la contribution que nous avons envoyée en novembre dernier. Cette contribution décrivait notre vision des enjeux et des objectifs de la privatisation des Aéroports de Lyon.

On peut dire que nous avons été entendus par le ministre de l'Economie et nous allons continuer à travailler les prochaines semaines en lien avec les autres partenaires locaux sur ce dossier essentiel", déclare Gérard Collomb, président de la métropole de Lyon, Sénateur-Maire de Lyon dans un communiqué.

Le délai pour le retour des observations est fixé au 15 février.

Concertation

"Le gouvernement a le souci de la concertation. On considère que cette privatisation est une bonne idée même si l'Etat a bien joué son rôle d'actionnaire en investissant", a indiqué pour sa part le président de la CCI, Emmanuel Imberton, en marge d'une conférence de presse consacrée à l'Aderly. Et de rappeler : "Il ne faut pas que le prix soit le principal critère de choix" du futur opérateur.

CCI et collectivités territoriales refusent que se reproduise le scénario de l'aéroport de Toulouse-Blagnac, cédé au plus offrant, à un consortium de sociétés chinoises. Ils souhaitent un opérateur industriel ayant de l'expérience en matière aéroportuaire et en capacité de développer Lyon Saint-Exupéry.

Genève Airport

Dans la longue liste des prétendants, dévoilée en décembre dernier, figure Genève Airport associé au fonds helvétique Cube. Gérard Collomb n'y est pas favorable de crainte que la plateforme genevoise étouffe l'aéroport lyonnais.

"C'est un écueil à éviter. Mais, peut-être y a t-il intérêt que des discussions s'amorcent entre les deux aéroports, car cette solution ne serait sans doute pas inintéressante", confiait dernièrement Michel Delpuech, le préfet.

Un avis partagé par Etienne Blanc, Premier vice président de la région Auvergne Rhône-Alpes et maire de Divonne, dans l'Ain  :

"Je pense qu'ils sont complémentaires. La coopération avec Genève s'est toujours inscrite dans une sorte d'observation vigilante. Je n'ai jamais compris cette réserve".

Pas de faux nez

De son côté, François-Noël Buffet, sénateur maire d'Oullins et conseiller à la Métropole de Lyon partage le même point de vue :

"Il faut privilégier une solution qui permette à l'Aéroport de Lyon de travailler avec celui de Genève".

A contrario, l'élu LR insiste pour que soit "fait barrage, à tout prix, à ADP (les aéroports parisiens) qui pourrait être tenté d'entrer avec un faux nez".

Cession à l'automne

Le processus de mise en vente de la société des Aéroports de Lyon Saint-Exupéry et Bron est directement géré par l'APE (Agence de participations de l'État) dirigé par Martin Vial. L'objectif est de finaliser l'opération à l'automne. Cette privatisation a été pour la première fois évoquée en 2011, sous Nicolas Sarkozy.