Régionales : Michel Barnier attend une réponse de Sarkozy

Par Marie-Annick Depagneux  |   |  605  mots
L'ex commissaire européen, en concurrence avec Laurent Wauquiez pour briguer l'investiture de l'UMP, et conquérir la Région Rhône-Alpes Auvergne, ne dérogera pas à sa décision de mener une liste d'union avec l'UDI. Il réaffirme sa volonté d'être un président de Région à temps plein.

Qui de Michel Barnier ou de Laurent Wauquiez décrochera l'investiture de l'UMP pour les élections régionales de décembre, en Rhône-Alpes Auvergne ? Le premier s'est déclaré candidat  le 20 octobre 2014. Le deuxième s'est officiellement lancé dans la course le 15 janvier dernier à Lyon, entouré de nombreux élus. Il reviendra au président de l'UMP de choisir entre ces deux hommes, très différents. "J'attends que Nicolas Sarkozy décide. Sa décision sera déterminante pour moi. J'ai toujours été avec lui depuis 1993. Je serai loyal", confie Michel Barnier, à Acteurs de l'économie. Toutefois, pas question pour celui-ci de renoncer à "une liste d'union : UDI, UMP ainsi que des représentants de la société civile. L'union, c'est la démarche suivie pour les prochaines élections départementales de mars. Pour les régionales il faudrait partir chacun de son côté au premier tour !".

Confiant dans l'arbitrage

Que Michel Barnier endosse d'emblée cette casaque commune avec l'UDI gêne précisément Dominique Nachury, députée UMP du Rhône et conseillère municipale à Lyon. Cette transfuge de l'UDF estime que "c'est négliger la composante centriste de l'UMP". L'ex commissaire européen se déclare confiant dans l'arbitrage de Nicolas Sarkozy. "Je lui ai écrit il y a quinze jours. Le mois de février doit être le mois décisif alors que j'entends certains dire qu'il faut attendre avril ". Une échéance qu'il juge trop tardive : "Pour organiser un vrai débat public, il faut du temps". L'ancien président du conseil général de Savoie, entend montrer que "le vote du FN n'est pas une fatalité. Que l'abstention n'est pas une fatalité, non plus".

A l'égal des lands allemands

Contrairement au jeune secrétaire général de l'UMP, qui souhaite conserver son mandat de député, Michel Barnier rappelle, lui, sa volonté de se consacrer à 100 % à cette grande région. "Il faudra 7 heures pour aller d'une extrémité à l'autre. Il est impossible de dire qu'on peut la gérer à temps partiel.", observe-t-il. "J'ai envie d'être utile avec ce que je suis. Je peux montrer que le pays peut repartir grâce à ses territoires et leurs  PME et ETI. Cette future région aura les caractéristiques des lands allemands".

Du bilan de Jean-Jack Queyranne, actuel président PS de Rhône-Alpes et candidat à sa succession pour un troisième mandat, l'ex président du conseil général de la Savoie retient, notamment, les actions en faveur des lycées et de la carte jeune.

Apprentissage et numérique

"Croissance et emploi", seraient les priorités absolues de Michel Barnier s'il accédait à la présidence de Rhône-Alpes Auvergne. Il compte agir sur l'apprentissage en mettant en place une nouvelle politique dont le conseil régional pourrait être le laboratoire d'expérimentation. Cette politique s'inspirerait des pratiques autrichiennes et suisses. Il projette aussi de mettre l'accent sur les nouveaux métiers du numérique, "qui ont été un peu oubliés". "On pourrait faire une école comme celle de Xavier Niel à Paris. Il faut améliorer la compétitivité des produits français moyen et haut de gamme".

L'appel des 100

Michel Barnier s'est entouré d'une équipe de réflexion avec laquelle il travaille depuis des mois. Il cite, entre autres, Bruno Lacroix, entrepreneur et ancien président du CESER (en particulier), Josyane Beaud, ex directrice de la SNCF Rhône-Alpes et première adjointe au maire de Chambéry, Michel Dantin. Ce dernier est à l'origine de l'appel aux citoyens lancé par 100 élus (15 parlementaires) pour soutenir la démarche unitaire de Michel Barnier.