Bruxelles inflige une amende à Hamelin

Par Aurélien Tournier  |   |  454  mots
Le parlement européen à Strasbourg (photo d'illustration).
Le groupe Hamelin, propriétaire du papetier Canson en Ardèche, s'est vu infliger une amende de 4,9 millions d'euros par la commission européenne, en raison de "pratiques anticoncurrentielles".

La Commission européenne a indiqué le 11 décembre dernier avoir infligé une amende de plus de 19,4 millions d'euros à cinq fabricants d'enveloppes. Bong (Suède), GPV et Hamelin (France), Mayer-Kuvert (Allemagne) et Tompla (Espagne) se sont vus reprocher d'avoir coordonné leurs prix et s'être répartis de la clientèle. Ces actes violent les règles de l'Union Européenne relatives aux pratiques anticoncurrentielles.

4,9 millions d'amende pour Hamelin

«Pendant plus de quatre ans, au lieu de se faire concurrence, ces entreprises se sont entendues pour gonfler artificiellement les prix des enveloppes dans un certain nombre d'États membres», explique dans un communiqué Margrethe Vestager, commissaire chargée de la politique de concurrence. La Commission Européenne avait ouvert une enquête en septembre 2010, de sa propre initiative.

L'institution note que l'infraction a débuté en octobre 2003 (sauf dans le cas d'Hamelin, qui n'a rejoint l'entente qu'en novembre 2003) et s'est prolongée jusqu'en avril 2008 pour tous les participants. C'est toutefois Hamelin qui écope de l'amende la plus lourde (4,9 millions d'euros).

Plan social envisagé chez Canson

Dans un communiqué diffusé le 15 octobre dernier, le groupe Hamelin indiquait ne pas être d'accord sur plusieurs aspects de l'enquête menée par la Commission européenne. La société notait qu'elle allait toutefois payer l'amende, désireuse de mettre un terme à cette procédure et aller de l'avant en développant ses produits.

Cette sanction intervient dans un contexte difficile pour l'entreprise. Le groupe Hamelin, confronté à des difficultés financières, a en effet fermé trois de ses sites industriels dans l'Hexagone (Troyes, Villeurbanne et La Monnerie-le-Montel), depuis l'été 2013. André Chassaigne, député GDR du Puy-de-Dôme, a d'ailleurs interpellé sur ce sujet le ministre du travail le 25 novembre 2014. Il dénonçait alors les engagements non honorés du PSE de l'usine Elba implantée à La Monnerie. A Annonay en Ardèche, ce sont près de 58 postes (270 salariés) qui sont sur la sellette depuis octobre dernier. Des négociations sont actuellement en cours avec les syndicats, mais les salariés n'ont plus confiance en leur direction.

Mesures d'économies sur les sites ardéchois

"La restructuration du groupe est derrière nous et nous avons retrouvé une rentabilité acceptable" explique ces derniers jours Eric Joan, directeur général du groupe Hamelin et mandataire social de Canson. Reste que pour lui, la situation de Canson est "très spécifique".

"Il y a une évolution des métiers, des marchés qui se déploient, un besoin de s'adapter. Canson ne fragilise pas le groupe mais cela reste un problème en soi. Il faut arriver à le résoudre", poursuit-il.

La direction s'est fixée pour objectif d'économiser 4 millions d'euros par an.