Biomnis se réorganise : 72 emplois supprimés

Par Marie-Annick Depagneux  |   |  412  mots
Le laboratoire de Biomnis à Lyon va se consacrer à la biologie spécialisée. ©Laurent Cerino/Acteurs de l'économie
Le laboratoire d'analyses biologiques Biomnis a signé un accord avec les partenaires sociaux. Le plan de restructuration concerne 145 postes avec 72 suppressions d'emplois.

 « La biologie connaît depuis plusieurs années de profondes mutations : concentration accélérée des laboratoires de ville, réduction des remboursements et pression forte sur les prix depuis sept à huit ans », a rappelé ce mardi Charles Woler, directeur général exécutif des Laboratoires Biomnis.

Ce contexte n'est pas la seule cause des difficultés rencontrées par ce groupe qui a enregistré 257 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2013. S'est greffé le poids de la dette (130 millions) liée à son acquisition (dans le cadre d'un LBO) en 2008 par le fonds Duke Street. Sous l'égide de Axa Private Equity, principal créancier la situation bilancielle a été assainie et Bio Alfras, société de Jean-François Delepoulle, est devenu l'actionnaire majoritaire, en septembre 2013.

Pouvaient alors démarrer les négociations avec les partenaires sociaux concernant la lourde réorganisation de Biomnis. Le site historique de Lyon se concentrera sur la biologie spécialisée, à forte valeur ajoutée (virologie, biologie fœtale, génétique humaine...), pour laquelle Biomnis revendique une place de leader avec 55 % du marché, et celui d'Ivry, aux analyses à grands volumes dont les résultats sont donnés à J-0.

Doublement de la prime supra légale

La procédure de consultation s'est achevée le 2 avril dernier et un accord a été signé par la majorité des syndicats. « Les discussions ont été tendues mais nous avons réussi à faire évoluer les choses », reconnaissent Chantal Raga, déléguée CFDT et Corinne Chazal, de la CGT. Quant au nombre de postes concernés, déjà : 200 au départ et 145 au final sur 735 salariés au total sachant que Lyon est impacté à hauteur de 111 emplois.

Ce chiffre global se décompose en 72 suppressions d'emplois, 61 modifications de contrats et 12 changements de travail. D'importantes avancées ont été obtenues au niveau des primes dites supra légales. « Elles ont été plus que doublées. De 1000 euros par année d'ancienneté elles sont passées à 2200 euros avec un minium de 4000 euros pour les derniers arrivés et un plafond de 44 000 euros », détaillent les représentantes du personnel.

De sources syndicales, le coût du plan de sauvegarde de l'emploi avoisinerait les 15 millions d'euros auxquels s'ajouteraient 5 millions dédiés aux investissements. « Pour demeurer un acteur de référence, nous nous appuyons sur deux leviers : l'innovation et la qualité de notre service », insiste Charles Woler. « 50 biologistes consacrent une journée par semaine au développement de nouveaux tests ».