La filière bioéthanol fait croisade

Par Marie-Annick Depagneux  |   |  364  mots
Outre son avantage écologique, ce biocarburant vante le 100 % made in France. En Rhône-Alpes 36 stations sont aujourd'hui équipées pour distribuer le super éthanol E 85

Où en est le  bioéthanol? Réunis à Lyon jeudi, les acteurs de ce secteur ont vanté le « 100 % made in France » de ce biocarburant contenu dans toutes les essences : jusqu'à 5 % pour le sans plomb 95 et 98, jusqu'à 10 % pour le sans plomb 95 -E 10 réservé aux véhicules compatibles, et entre 65 et 85 % pour l'E85 destiné aux véhicules dits « Flex Fuel ».

Ce carburant naturel est aujourd'hui fabriqué à 97 % avec de l'alcool de céréales (maïs et blé) et de betteraves ; les 3 % restants provenant de l'alcool de vin (mou ou fond de cuves). Un plan d'investissement de 1 milliard d'euros, entre 2007 et 2009, a porté à 19 le nombre de distilleries d'alcool agricole dans l'Hexagone, concentrées dans le Nord et l'Ouest. « Elles sont toutes associées à des sucreries et des amidonneries. On n'utilise pas la partie alimentaire des végétaux », garantit Sylvain Demoures, secrétaire général du Syndicat national des producteurs d'alcool agricole (SNPAA). Selon lui, le bioéthanol, est bon pour la balance commerciale, dans la mesure où la France, en a produit 11,5 millions d'hectolitres et exporté 3,5 millions d'hectolitres, en 2012. La capacité industrielle qui serait de 14 millions d'hectolitres réserve des marges de croissance.

Le bon maillage en Rhône-Alpes

Les automobilistes français ont donc consommé 8 millions d'hectolitres de bioéthanol, en 2012. La montée en puissance de ce biocarburant passe par le développement de stations équipées en SP95-E10. En Rhône-Alpes, environ la moitié d'entre elles, soit 459 stations, vendent ce carburant. Quant à celles qui distribuent le super éthanol E85, leur nombre est de 36. L'objectif est de porter ce pourcentage régional à 10 % contre 3,6 % aujourd'hui « pour offrir un maillage suffisant », argumente François de Saint-Seine, à la direction des relations régionales Sud-Est de Total.

Le bioéthanol fait partie, avec les moteurs électriques et hybrides, du bouquet « énergies renouvelables » qui doit représenter 10 % du parc des transports, à horizon 2020, selon les objectifs fixés par l'Union européenne. Face à cet enjeu, des projets de recherche en cours, tel le programme « Futurol », dans l'Est de la France, travaille sur du bioéthanol dit de 2ème génération visant à extraire du sucre de matières premières comme le bois ou encore la paille.